Avec la Gambie, les Comores seront l’autre nouveauté de la CAN au Cameroun (9 janvier-6 février). Un rendez-vous qu’Amir Abdou, le sélectionneur franco-comorien des Cœlacanthes, aborde avec sérieux et une réelle impatience.
De notre correspondant en France
La CAN approche, avez-vous hâte de découvrir cette compétition avec vos joueurs des Comores ?
Bien sûr. Nous avons beaucoup travaillé, depuis plusieurs années, pour arriver à ce résultat. Il y a une vraie envie de participer à cette compétition. De l’envie, mais pas de fébrilité. On ne veut pas se mettre de pression inutile. Les Comores vont participer à leur première phase finale, et la pression est davantage sur d’autres équipes. Cette CAN doit nous permettre à la fois de montrer que nous ne sommes pas là par hasard, de progresser en affrontant de très bonnes équipes au premier tour, et de montrer un bon visage, celui d’une équipe joueuse. Nous avons envie de faire bonne impression.
Pour sa première participation, la sélection comorienne a hérité du Maroc, du Ghana et du Gabon…
Il s’agit d’un des groupes les plus compliqués. Pour moi, le Ghana est le favori du groupe, car c’est une équipe expérimentée, qui a beaucoup de maîtrise. Le Maroc est présenté comme un candidat au titre, c’est une formation qui marque beaucoup de buts, et le Gabon a beaucoup d’atouts, notamment dans le secteur offensif, avec Aubameyang et Bouanga notamment. Mais je vais vous faire une confidence : nous préférons affronter des équipes de ce niveau, car non seulement on progresse, mais nous sommes plus à l’aise pour développer notre jeu face à des équipes joueuses. Nous avons affronté ces trois sélections par le passé, et nous avions fait plutôt bonne impression à chaque fois (Ghana 0-0 et 0-2, Maroc 2-2 et 0-1, Gabon 1-1).
Vos trois adversaires ne sont donc pas susceptibles de prendre les Comores de haut…
Je ne le pense pas ! Ils sont au courant de nos progrès. Les Comores ont montré qu’il était possible de rivaliser avec les meilleurs. Comme en novembre 2019 face à l’Egypte (0-0) en qualifications pour la CAN. Mais pour avoir de tels résultats, nous devons être très rigoureux, très concentrés. On a vu lors du match retour au Caire (0-4, le 29 mars), que lorsque ce n’est pas le cas, tout devient beaucoup plus difficile pour nous. Ce genre de match doit être un modèle de ce qu’il ne faut pas faire. Nous allons en reparler lors du stage de préparation en Arabie Saoudite. Mais j’ai confiance en mes joueurs. J’ai dans mon effectif des éléments expérimentés, qui connaissent le haut niveau, et je vais aussi m’appuyer sur eux pour faire passer mes messages.
Depuis la qualification obtenue le 25 mars dernier, grâce au match nul face au Togo (0-0), les Comores n’ont au total disputé que 5 matches, ce qui est peu…
Il y a eu la défaite en Egypte, celle en Coupe Arabe face à la Palestine (1-5), avec une équipe très expérimentale. Depuis le mois de septembre, nous n’avons joué que trois matches amicaux face aux Seychelles (7-1), le Burundi (1-0) à Moroni, et la Sierra Leone (2-0) en novembre en Turquie. Un match que je considère comme un de nos plus aboutis, face à un équipe de qualité. Mais j’aurais aimé que l’on joue un ou deux matches de plus en octobre. Cela n’avait pas pu se faire et c’est dommage. Cela dit, nous avons l’avantage de très bien nous connaître. Certains joueurs sont là depuis le début de l’aventure, en 2014. Les automatismes sont déjà bien rôdés !
Alexis BILLEBAULT