Le Gabon, absent en 2019 en Egypte, a hérité du Maroc, du Ghana et des Comores pour son grand retour sur la scène continentale. Patrice Neveu, le sélectionneur français des Panthères, croit aux chances de son équipe de réaliser un bon parcours au Cameroun.
De notre correspondant en France
Quel bilan faites-vous de l’année 2021 de la sélection du Gabon ?
Il y a eu du bon et du moins bon. Le positif, c’est bien sûr cette qualification pour la CAN, dans un groupe difficile (RD Congo, Gambie, Angola). Il y avait vraiment cette envie de retrouver la CAN, après l’absence en 2019 en Egypte. Le négatif, c’est bien sûr cette élimination lors du 2e tour des qualifications pour la Coupe du Monde 2022. Je pense que si nous avions mieux maîtrisé les matches en Libye (1-2, le 1er septembre), où on perd dans les dernières secondes sur un penalty discutable, et celui contre l’Egypte à Franceville (1-1, le 5 septembre), où on encaisse un but également à la fin sur une erreur d’attention, le Gabon aurait pu espérer mieux.
Votre équipe a donné le sentiment d’être beaucoup plus à l’aise à domicile qu’à l’extérieur…
C’est vrai. C’est à domicile que nous avons livré nos meilleurs matches. Je pense à celui contre la RD Congo (3-0, le 25 mars), qui nous qualifie pour la CAN. Ou à celui face l’Egypte (1-1), que nous maîtrisons presque parfaitement pendant plus de soixante-quinze minutes. Mais à l’extérieur, l’équipe s’est montrée plus fébrile. Comme en Libye, où nous menons au score. Nous avons parfois eu tendance à vouloir trop jouer, alors qu’il fallait préserver le résultat. On l’a aussi vu lors du match nul concédé face à l’Egypte. En déplacement, il faut être plus rigoureux, plus efficaces, moins naïfs. Il faudra se servir de ces échecs pour la CAN au Cameroun.
Le tirage au sort de la CAN a placé le Gabon dans un des groupes les plus relevés…
Oui, mais cela ne nous empêche pas d’avoir l’ambition de sortir de ce groupe. Le Maroc est une des meilleures sélections africaines du moment, elle marque beaucoup de buts, et c’est pour moi le favori du groupe et un des prétendants au titre. Le Ghana est également une formation de très bon niveau. Quant aux Comores, leur qualification n’est pas un hasard. C’est une sélection qui a beaucoup progressé depuis plusieurs années. Nous jouerons notre premier match contre les Comoriens (10 janvier). Il sera évidemment important, mais inutile de se mettre trop de pression. Les deux matches qui suivront le seront tout autant, même si débuter par un succès serait idéal.
Le Gabon avait totalement manqué la CAN 2017 qu’il organisait, et était absent en 2019. Existe-t-il un sentiment de revanche chez vos joueurs ?
Oui, et surtout pour ceux qui ont vécu ces deux échecs. Cela a été visiblement difficile pour eux et les supporters. Il y a une envie de bien faire. Je compte beaucoup sur les cadres de cette équipe, comme Pierre-Emerick Aubameyang, qui est totalement impliqué dans le projet, Bruno Ecuele Manga, Lloyd Palun, et d’autres encore. Ces derniers mois, j’ai pu intégrer de jeunes joueurs, ce qui est intéressant pour l’avenir. Par contre, le fait que le championnat gabonais n’a pas encore repris pour des raisons sanitaires, alors que cela devait être le cas au mois d’octobre dernier, est un problème. Car il y a au Gabon des joueurs intéressants, sur lesquels j’aurais pu compter…
Alexis BILLEBAULT