A la suite de la défaite du Burkina Faso contre le Cameroun ouverture de la CAN 2021, Bertrand Traoré a justifié le résultat du match par un arbitrage maison en faveur des Lions Indomptables. Un jugement loin de la réalité, pour quiconque a suivi la rencontre.
L'interview d'après-match, à chaud juste après le coup de sifflet final, reste un exercice périlleux. Encore plus lorsque l'issue de la rencontre n'est pas en faveur de votre équipe. Bertrand Traoré l'a appris à ses dépends. Au moment d'analyser la défaite du Burkina Faso devant le pays hôte de la CAN 2021, le capitaine des Etalons a glissé un sous-entendu tout aussi maladroit que faux.
En indiquant : «Quand tu joues devant le pays organisateur à domicile devant son président, je pense qu’il faut s’attendre à tout. Il y a deux penalties généreux», Bertrand Traoré n'a pas fait honneur à la réputation d'homme intègre des Burkinabés. Si sa déception est légitime, surtout vu la physionomie de la partie et la faible prestation du Cameroun, le capitaine des Etalons jette le discrédit sur l'impartialité de l'ensemble du corps arbitral de cette rencontre. Et pourtant, face à ce sous-entendu, les images sont sans appel.
Sur les deux penalties accordés au Cameroun, aucun ne peut souffrir de la moindre contestation, même à vitesse réelle. L'intervention de la VAR n'a fait que confirmer la décision adéquate dans pareille situation. Pour aller dans le même type de raisonnement que Bertrand Traoré, la seule «erreur» de ce match, si on parler ainsi, a d'ailleurs été favorable au Burkina Faso. En Effet, Steve Yago n'aurait pas du jouer plus de deux minutes sur ce match, après son tacle dangereux sur Fai. Il est pourtant resté sur le terrain pendant 90 minutes. Cette séquence par contre, le joueur d'Aston Villa a pris soin de ne pas la commenter.
Au moment où tous les objectifs sont braqués sur la compétition phare du football africain, ce genre de sortie médiatique n'apporte rien de bon. Surtout lorsque le jugement même est erroné. Mais Bertrand Traoré est un jeune capitaine, sans doute à fleur de peau et en colère contre lui-même après sa faute qui entraîne le premier penalty. Et vraisemblablement aussi à cause de l'épisode des tests Covid qui a mis les nerfs des joueurs burkinabés à rude épreuve avant le match d'ouverture.
Des circonstances atténuantes, qui n'excusent pas pour autant ses propos. Si Bertrand Traoré a choisi cette posture pour mobiliser son groupe et tenter de jouer sur ce sentiment d'injustice pour être encore plus motivé, soit. Mais c'est prendre le risque de voir cette stratégie se retourner contre eux. En ajoutant de la nervosité à la tension déjà ambiante, certains de ses coéquipiers pourraient perdre le fil lors des matchs à venir. Au moment d'affronter le Cap-Vert, puis l'Ethiopie, les Burkinabés sont attendus pour répondre sur le terrain. Là où ils ont prouvé lors de leurs dernières sorties qu'ils étaient en mesure de rivaliser avec les meilleures équipes du continent. Car, comme très souvent, la meilleure des réponse viendra du terrain.
#CAN2021 Affaire des tests Covid du Burkina Faso. La version du sélectionneur adjoint des Étalons
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