Très attendu pour aller chercher le titre, Marc Wilmots n’a pas su remettre le Raja Casablanca en mode marche. Le coach, critiqué par les supporters et pas soutenu par une partie de la direction, n’a jamais pu enchaîner les résultats convaincants. Explications.
S’asseoir sur le banc d’un club marocain n’est pas chose aisée. Le coach belge Marc Wilmots l’a appris à ses dépens dimanche soir, après avoir pourtant enregistré un résultat positif en Ligue des champions de la CAF deux jours plus tôt. La direction du club a en effet, décidé de se séparer du technicien belge. Une conséquence des résultats en dents de scie en championnat et surtout de l’écart déjà important avec le leader. Le Raja se retrouve à 8 longueurs du Wydad, bien parti pour conserver son titre.
Pire, le Raja se contente de partager les points avec des adversaires moins bien classés depuis quatre rencontres (AS FAR, Moghreb de Fès, Youssoufia Berrechid et Olympique Khouribga). Les deux victoires successives en Ligue des champions face à l’Amazulu (1-0) et l’ES Sétif (1-0) n'effacent toutefois pas la galère des Verts en attaque et surtout leur incapacité à prendre des points dans la course au titre. Ils n’ont récolté que 10 points sur les 21 derniers possibles. De plus, le Wydad a perdu quelques points en cours de route, sans que les Verts ne profitent de ces faux pas. En cause, un football loin de l'ADN des Verts.
Avec seulement 11 matchs dirigés, le bilan de Marc Wilmots est loin d’être reluisant: 4 victoires, 4 nuls et 3 défaites. Le Raja a notamment perdu la finale de la Supercoupe de la CAF contre Al Ahly alors que son équipe menait jusqu'à la 90e minute !
Son limogeage lui pendait au nez depuis plusieurs jours. Et Wilmots n’a pas arrangé les affaires lors de sa dernière sortie à côté du président Anis Mahfoud. « J’ai déjà confié au président que mon aventure avec le club s’arrêtera lorsqu’il me demandera de partir. Après 35 ans de carrière, n’essayez pas de m’intimider ou de me faire peur par des menaces, cela ne fonctionnera pas avec moi », avait-il déclaré. Ce qui semblait un affrontement verbal avec les supporters n'a fait qu’attiser les tensions.
Malgré le soutien du président Mahfoud, Wilmots se trouvait de plus en plus isolé et critiqué. Au sein de la direction des Verts, le soutien n’était plus unanime, ce qui a précipité son départ.
Cette séparation porte aussi la marque d’une campagne bien menée par les fans des Verts. Dans un sondage réalisé en ligne, 93% des votants se sont prononcés en faveur du limogeage du coach. Les messages appelant au licenciement de Wilmots ont fait légion ces derniers temps. Difficile dans ces conditions de travailler dans la sérénité au sein d'un club qui veut se retrouver sur le toit du Maroc.
Pour la direction des Verts, il va falloir désormais se pencher sur le coût de cette décision prise en cours de saison. Car, Marc Wilmots touchera en effet une indemnité de 650.000 euros suite à son licenciement. Une somme qui fera trembler les caisses du Raja, pas au mieux financièrement. Les plus critiques des supporters remettent d’ailleurs en cause la stratégie du club qui cherche des techniciens étrangers très coûteux, sans que les résultats ne suivent. Le Raja semble avoir commis une erreur en se séparant de Lassad Chebbi, le prédécesseur de Wilmots. Le Tunisien avait bien démarré en offrant la Coupe de la CAF au Raja et en remportant la Coupe arabe des clubs. Mais le seul point négatif de son bilan reste son élimination en quarts de finale de la Coupe du Trône et l'écart avec le Wydad à la fin de la saison 2020/2021.
Mohamed Hadji