Le duel entre Aigles de Carthage et Aigles du Mali est attendu avec énormément d’impatience dans toute la Tunisie. Après avoir remporté (1-0) la manche aller à Bamako, Jalel Kadri et ses hommes sont déterminés à se qualifier avec la manière devant leurs 35 703 fans. mais, du côté malien, Mohamed Magassouba s’est montré résolu à gâcher la fête au stade Radés. Revanchard, le sélectionneur du Mali a promis que ses protégés vont assurer ce mardi 29 mars cette première qualification en phase finale du Mondial.
De notre correspondant en Tunisie
A quoi va-t-on assister ce mardi 29 mars au soir au stade de Radés ? Un match fermé et une qualification des Aigles de Carthage pour le Mondial 2022 au Qatar ? Une élimination suivie d’une soirée cauchemardesque ?
Même si la pression est partagée par tous les fans tunisiens, personne ne veut croire à un scénario catastrophique. Et il y a de bonnes raisons d’espérer une qualification sans bavure suivie d’une longue nuit de fête dans Tunis et toutes autres grandes villes du pays.
Avec le nouveau sélectionneur, Jalel Kadri, l’espoir est permis pour les fans tunisiens. L’efficacité importe plus que la beauté du jeu à ses yeux. C’est un pragmatique. La quête d’un résultat positif, c’est ce qui l’anime.
Fin tacticien, il a réussi, à la surprise générale, à faire dérailler la machine du Nigeria en 8es de finale de la CAN 2021. Il assurait l'intérim en l’absence de Mondher Kebaier qui souffrait du coronavirus.
Au match aller des barrages, on a revu le même schéma de jeu avec un bloc bas très discipliné tactiquement. Dans ce dispositif, on a remarqué un Seifeddine Jaziri qui a se bat comme un diable pour gêner les relances adverses. C’était loin d’être un football soyeux et spectaculaire, mais d’une efficacité redoutable. Le malheureux défenseur Moussa Sissako finira par marquer contre son camp avant d'écoper un carton rouge. Le tout en moins de cinq minutes.
Même à 11 contre 10, les Tunisiens ont évité tout risque de se faire contrer. Ils ont laissé la balle aux Maliens (54% de possession) à Bamako. Le coach Kadri ne doute pas un seul instant que ses hommes vont franchir l’obstacle malien. «Tout ce qui a été réussi au match aller, nous allons essayer de le rééditer, assure le technicien tunisien au micro deSport News Africa. Nos joueurs ont des qualités et nous avons énormément de confiance en cette équipe. Il y a un projet qui est mis en place depuis deux ans. On va essayer de confirmer pour ce match décisif. Les joueurs ont l’expérience pour disputer ce genre de match. Nous espérons que tous les joueurs seront rendez-vous.»
Reste à savoir si la sélection tunisienne va bien gérer la pression de ses 35 703 fans qui feront le déplacement à Radès. Jalel Kadri promet des changements avec un jeu plus offensif cette fois-ci. «Il y a deux options dans le football, soit on opte pour un schéma défensif ou un schéma offensif, rappelle le sélectionneur des Aigles de Carthage. On doit être solides défensivement, (mais) l’équipe a aussi les qualités et les moyens pour déployer un style de jeu offensif. Demain (mardi), on va essayer d’avoir un jeu très offensif. Le plus important, c’est de toujours garder l’équilibre dans l’équipe.»
La Tunisie rêve d’une soirée couronnée de succès et une qualification à la clé. Les Maliens, aussi. Ils sont décidés à laver l’affront après avoir perdu (0-1) à Bamako devant leurs 60 000 supporters. Très critiqué au pays depuis l’élimination en 8es de finale de la CAN, Mohamed Magassouba est convaincu que ses protégés vont arracher la qualification à Radés. «La qualification se fait sur deux matches, rappelle le technicien malien. Nous avons perdu le match aller mais nous avons une seconde chance pour rattraper notre retard. Nous avons la ferme conviction que nous allons nous qualifier. Rien ne nous empêche de gagner ici à Tunis.»
Ce serait un sacré exploit et faire taire les critiques le plus acerbes à son encontre pour un bon moment. En tout cas, le sélectionneur des Aigles du Mali ne veut en aucun cas rater ce rendez-vous avec l’histoire. «Il n’y a pas de regret par rapport au match aller. Nous sommes déjà passés à autre chose, assure-t-il. Nous sommes comme des guerriers. Nous avons l’envie et la détermination de satisfaire le peuple malien.»
Pour le match retour contre la Tunisie, le Mali peut compter sur le retour d'Hamari Traoré. Une bonne nouvelle pour Magassouba. «Le capitaine, c’est le leader incontesté de cette équipe. Son retour va changer l’état d’esprit de ce groupe qui a envie d’aller en Coupe du monde.»
Il est vrai que le capitaine Hamari Traoré a grandement manqué au Mali au match aller. Ses montées de balles et la justesse de ses centres auraient pu faire la différence.
L’entraîneur du Mali n'a pas manqué de prendre la défense de son défenseur Moussa Sissako, buteur contre son camp et exclu en cours de partie. «Cela peut arriver à des joueurs même en fin de carrière, minimise le sélectionneur des Aigles. Il y a d’autres joueurs qui ont fait une bourde. Ce n’est pas la fin du monde pour lui. C’est un professionnel. Avec l’accompagnement de ses camarades et du peuple malien, tout ira mieux pour lui.»
Si le Mali arrive à se qualifier pour le Mondial 2022, la bourde ce Sissako sera anecdotique pour les fans des Aigles. C’est cette première qualification à une phase finale qu’on retiendra. Ce sera par contre un fiasco pour le football tunisien avec des mouvements d'humeur de supporters en vue.
Ablaye DIALLO
