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Tunisie : le champion olympique Oussama Mellouli revient sur son épopée de 2008

Le 17 août 2008, le Tunisien Oussama Mellouli est entré dans l’histoire pour l’éternité. Le natif de la Marsa avait remporté la médaille d'or olympique du 1 500 mètres nage libre avec un chrono de 14 minutes 40 secondes 84 devant l'Australien Grant Hackett et le Canadien Ryan Cochrane à Pékin. Deux fois champion du monde sur petit bassin, autant de fois champion du monde sur grand bassin, deux fois champion olympique, Oussama Mellouli est une légende vivante de la natation en Tunisie voire en Afrique. Actuellement âgé de 38 ans, le nageur est revenu, dans cette rubrique Rétro SNA, sur son premier sacre aux JO.

de notre correspondant en Tunisie,

Oussama Mellouli avec sa médaille d'or olympique
Oussama Mellouli avec ses médailles

Il y a presque 14 ans, vous aviez remporté votre première médaille d’or olympique sur 1500 m nage libre avec un chrono de 14 minutes, 40 secondes 84. Est-ce que vous aviez réalisé que vous veniez d’entrer dans la légende ?

Quarante ans après Mohammed Gammoudi (champion olympique sur 5000 m en 1968), j’ai eu l’honneur d’offrir à la Tunisie sa deuxième médaille d’or olympique. C’était la première en individuelle en natation pour l’Afrique chez les hommes. C’était également la première médaille olympique en natation pour la Tunisie. C’était quelque chose de monumentale pour le sport tunisien et africain surtout que la natation est un sport qui n’est pas très populaire. En raison du manque d’infrastructures et de moyens, ce n’est pas une discipline qui est beaucoup pratiquée en Afrique et particulièrement en Tunisie. On n’a pas beaucoup de piscines par rapport aux pays développés. Quand on fait le sport de haut niveau, l’objectif est d’être le meilleur dans sa discipline et de monter sur un podium olympique. C’est un moment fantastique.

C’était quelque chose de monumentale pour le sport tunisien et africain...

J’ai travaillé très dur des années pour être champion olympique. Je croyais en moi. Je pensais à être le podium en 2004. Je suis passé juste à côté. J’ai fait une finale aux JO d’Athènes sur 400 m 4 nages. J’avais fini à la 5e place de cette finale-là. J’ai fait énormément de sacrifices pour arriver à décrocher cette médaille olympique. C’est vrai que les émotions étaient très fortes. J’ai travaillé pour y arriver.

« J’ai fait énormément de sacrifices pour arriver à décrocher cette médaille olympique »

Vous vous souvenez comment vous avez été accueilli ?

C’était génial ! Il y a eu énormément de monde à ma réception. Il y avait des membres du gouvernement, le président de la Fédération tunisienne de natation, le président du Comité olympique national tunisien, le ministre des Sports et des gens de ma cité La Marsa. Il y avait aussi les présidents des clubs de natation. Toute ma famille était présente. Je me souviens à ma sortie de l’aéroport, c’était un accueil très chaleureux même si c’était un peu chaotique. C’était spontanée. Une ambiance festive à la tunisienne (Rires).

« C’était une ambiance festive à la tunisienne »

C’était du temps de votre rivalité avec le Canadien Rayan Cochrane…

C’est un excellent nageur du 1500 m nage libre. J’ai nagé plusieurs compétitions avec lui. Il s’est spécialisé sur cette épreuve. Je pense que c’est le premier Canadien médaillé olympique sur cette distance. C’est l’un des rares Canadiens à percer sur cette distance au niveau mondial.

Peut-on dire que votre passage à l’Université Trojans de l’USC (Etats-Unis) a été déterminant dans votre grande carrière ?

J’ai eu mon bac français en 2002 à Marseille. Je voulais faire une école d’ingénieur. C’était impossible de faire un double cursus académique et sportif en France. On pensait à envoyer les dossiers dans les universités américaines qui permettent aux athlètes de haut niveau d’allier études d’ingénieur et de s’entrainer avec des horaires aménagés. J’étais en contact avec sept universités. J’ai fini par choisir l’université de Los Angeles parce que j’appréciais beaucoup le coach Marc Schubert. Il a entrainé de très grands athlètes, des champions américains. Je voulais être parmi les meilleurs nageurs de cette université. Il y avait une grande équipe à l’époque. J’étais très heureux d’évoluer à Los Angeles. Je garde d’excellents souvenirs de mon passage là-bas. On m’a honoré avec le titre Hall of Fame. C’est un titre honorifique pour les athlètes qui ont représenté l’université. J’ai l’honneur d’avoir cette décoration. Cela m’a beaucoup motivé.

Pensez-vous que le jeune champion olympique Ayoub Hafnaoui peut faire la même carrière que la vôtre ?

Je pense sur 400 m et 1500 m nage libre, on a vu aux derniers championnats du monde que les jeunes Australiens, Américains et Italiens qui s’accrochent. Il y a toujours des jeunes qui montent. Il y a des talents un peu partout dans le monde. C’est ça qui fait la beauté de ce sport. Il y a aussi les Japonais et les Chinois qui montent. Les Européens ont une très grande tradition en natation. Les Américains dominent. Quand on essaye de s’inscrire dans la polyvalence et sur la longue durée, ça se complique un peu. C’est intéressant de suivre la carrière de Hafnaoui qui décide de suivre mes pas avec une expérience américaine. J’espère qu’il pourra s’intégrer là-bas et être dans une bonne structure dans laquelle il pourra évoluer au niveau international et défendre son titre olympique.

Ablaye DIALLO

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