La Mauritanie va participer à son troisième Championnat d’Afrique des Nations (CHAN), mais son sélectionneur, le Franco-comorien Amir Abdou, s’apprête à découvrir cette compétition. Avant l’entrée en lice des Mourabitounes face à l’Angola le 20 janvier à Oran, le technicien s’est confié à Sport News Africa.
De notre correspondant en France,
Sport News Africa : Votre équipe évolue dans un groupe à trois, avec seulement un seul qualifié. Est-ce un handicap à vos yeux ?
Amir Abdou : Nous aurions préféré un groupe à quatre, avec deux qualifiés. Dans un groupe de trois, avec un seul qualifié pour les quarts de finale, il n’y a presque aucun droit à l’erreur. Mais on doit s’adapter. Le format du CHAN a légèrement évolué, avec un passage de 16 à 18 équipes. La Mauritanie a été placée dans un groupe de trois lors du tirage au sort, mais cela n’enlève rien à nos ambitions. On veut se qualifier pour le tour suivant, ce qui est, je pense, également l’objectif du Mali et de l’Angola, nos deux adversaires du premier tour.
Un groupe assez compliqué, d’ailleurs…
Oui. Le Mali, que nous avons affronté deux fois à Nouakchott il y a quelques mois en matches amicaux (1-0, 1-1), est une équipe solide et athlétique, finaliste en 2016 et 2020. Elle a l’habitude de cette compétition, même si, bien sûr, son effectif a évolué. Quant à l’Angola, on connaît un peu moins, mais on sait qu’elle a aussi un effectif de qualité, avec des joueurs de Primeiro do Agosto, notamment, une formation qui dispute régulièrement la Ligue des Champions africaine. Bref, cela donne une idée du niveau du groupe, et on l’a vu lors du match Angola-Mali (3-3)..
Votre équipe a cependant bien réussi sa préparation, en faisant notamment match nul en Algérie en décembre (0-0) et en battant la Côte d'Ivoire (3-0) lors du stage en Tunisie…
Faire de tels résultats face à des adversaires qui sont présentés comme des favoris de ce CHAN, c’est évidemment positif et cela a permis au groupe d'engendrer de la confiance. On a marqué quelques buts, notre défense a montré sa solidité. C’est intéressant, et cela nous permet d'avoir de l’ambition. On travaille depuis des mois, avec des stages, des matches amicaux. J’ai essayé pas mal de joueurs, une ossature s’est dessinée. Certains d’entre eux sont partis à l’étranger et ne pourront donc pas participer à ce CHAN. Mais d’autres sont venus, on a travaillé, et aujourd'hui, l’équipe est prête pour ce tournoi. Il y a une envie de bien faire, avec le staff et les joueurs, on bosse beaucoup sur le terrain, on fait de la vidéo. J’ai entraîné le FC Nouadhibou, je connais donc bien le championnat mauritanien.
Vous allez découvrir le CHAN à titre personnel. Que pensez-vous de cette compétition ?
Déjà, elle va se disputer en Algérie, un vrai pays de football, dans de très beaux stades et sur de bonnes pelouses. Ensuite, certaines sélections, comme la Libye, l’Ethiopie, le Soudan, l’Angola, sont presque les sélections A. Il y aura donc de la qualité. C’est une compétition intéressante, que j’ai hâte de découvrir. mais je pense qu’on pourrait apporter certaines nouveautés, comme de permettre par exemple à un joueur mauritanien évoluant en Algérie ou un malien au Sénégal d’y participer.
Alexis BILLEBAULT
