Dernier de la classe dans le groupe B de la Ligue des champions de la CAF avec 5 défaites en autant de matchs, le champion du Cameroun en titre n’est plus que l’ombre de lui-même.
Jamais, Coton Sport n’avait été aussi mal en point, sur la scène africaine. Seul représentant du Cameroun en Ligue des champions de la CAF, le club de Garoua a pourtant réussi un exploit, en concédant 5 défaites en autant de matchs. Les malheureux finalistes de l’édition de 2008 sont éliminés de la compétition. La faute à qui ? Autant au faible niveau des joueurs camerounais qu’au talent des clubs qu’ils ont affrontés dans le groupe B du tournoi.
Marou Souaibou avait été la clé de la qualification de Coton Sport. Le meilleur joueur camerounais de la saison dernière a notamment inscrit 3 buts lors des 4 matchs disputés au cours des éliminatoires. Des performances qui lui ont d’ailleurs permis de prendre part à sa première Coupe du monde (Qatar 2022) avec la sélection nationale. Problème ? Le meilleur atout offensif de Coton Sport a rejoint les Sud-africains d’Orlando Pirates en début d’année. Et ce n’est pas la seule perte subie par le club.
Deux autres atouts majeurs vont quitter le navire. Il s’agit du très expérimenté milieu de terrain Félix Oukiné et du meilleur gardien de la saison passée, Anye Derrick. Le premier a rejoint Raal, un club de troisième division de Belgique. Le second, lui, a signé avec Maritzburg United en première division sud-africaine. Privé de son meilleur attaquant, son meilleur milieu et son meilleur gardien, que pouvait espérer Coton Sport ? «Quand une équipe se construit et que les meilleurs joueurs partent, c’est ce qui arrive», regrette l'entraîneur Gabriel Haman.
Décimé par le départ de ces trois joueurs clés, la situation du club ne s’est pas améliorée avec les cas de talents qui ont des envies d’ailleurs. Si Patient Wassou n’attend plus que de pouvoir signer avec un club étranger, Kaïba Djawa lui, aurait quitté le club en douce. Après la défaite face à Al Ahly (0-4) vendredi dernier, l’entraîneur de Coton Sport a assuré n’avoir aucune nouvelle de l’international amateur et espoir.
C’est donc fragilisé, que Coton Sport a entamé la phase de groupes de cette Ligue des champions. Et dès la première sortie contre Mamelodi (1-3), on a vite compris que la tâche s’annonçait ardue. Tellement la différence des niveaux était visible. A tous les postes, le champion du Cameroun en titre a subi la loi de ses adversaires respectifs. Les milieux n’ont pas été bien utiles. A aucun moment, Coton Sport n'a réussi à poser le jeu ou à contrôler le tempo. Conséquence, les attaquants ont rarement été mis dans de bonnes conditions. Résultat : le club n’a inscrit que 2 buts.
L’entrejeu du club camerounais est à blâmer, mais la défense l’est encore plus. Les hommes de Gabriel Haman étaient dépassés par les évènements, se montrant même souvent généreux avec leurs adversaires. Si les errements défensifs ont été trop nombreux, il ne faut pas occulter les parades au rabais du gardien, Gadin Allambatnan et son collègue Saliou Mamoudou qui ont encaissé à eux deux, 14 buts. «Il y a des réalités que nous avons découvert en Ligue des champions de la CAF : le niveau est un cran au-dessus, avoue l’entraîneur. Nous devons regarder ce que font les autres équipes de haut niveau et essayer de le mettre en œuvre chez nous pour progresser». La balle est dans le camp des dirigeants du club.
Arthur Wandj
