La RDC, jadis Zaïre, a remporté son premier titre à l'Afrobasket Féminin en 1983. Cette année-là, les Léopards avaient mis fin au règne des Sénégalaises qui restaient sur quatre titre de suite sur le continent. Dans cette page rétrospective, Sport News Africa revient sur ce premier sacre des Léopards féminins, raconté par l'une d'entre elles, en la personne de l'ailière Gertrude Ndombe Kiangebeni.
Cela fait déjà un peu plus de deux décennies que le basketball féminin congolais a perdu sa valeur sur le plan continental. Ce, après avoir longtemps été parmi les références en Afrique en 1981 et 2000. C'est en 1983 que la RDC, jadis Zaïre, a remporté son premier titre de championne d'Afrique lors de l'Afrobasket organisé en Angola. Les Léopards avaient remporté tous leurs cinq matches de cette compétition organisée sous forme de championnat suite au désistement de certaines équipes attendus à Luanda. Avec ce titre arrivé deux ans après leur deuxième place à Dakar, les Zaïroises de l'époque, avaient confirmé leur présence dans le top niveau continental, mettant ainsi fin à l'hégémonie du Sénégal qui restait sur quatre titres de suite.
Ailière de Léopards lors de cet Afrobasket 1983, Gertrude Ndombe Kiangebeni se remémore ce titre qui reste l'un de points marquants de sa carrière. « En 1981 nous avions été Vice-championnes d'Afrique lors de notre première participation à l'Afrobasket. En regardant les autres jouer, on s'était dit qu'on se valait. Quand nous sommes rentrées à Kinshasa, le Président Mobutu nous avait reçues et nous avait demandé de ramener la Coupe lors de l'édition suivante. Il a mis les moyens à notre disposition et, arrivées à Luanda, tout n'était qu'une simple formalité. Nous avions donc remporter ce premier titre continentale. C'était le plus beau jour de ma jeune carrière et aujourd'hui ça fait partie de points marquants de ma carrière d’athlète » a-t-elle indiqué.
Au cours de cet Afrobasket 1983, la RDC avait remporté toutes ses cinq rencontres, dont les quatre premières haut la mains grâce notamment à Longaza Kamimbaya, meilleure marqueuse de la compétition avec 130 points inscrits. Une victoire avec 14 points d'écart face au pays hôte, l'Angola (71-57), Trois avec au moins 20 points d'écart face respectivement à la Côte d'ivoire (73-53), au Mozambique (76-55) et au Cameroun (82-47). Le seul match difficile a été le dernier, celui face aux Lionnes du Sénégal, quadruple championnes d'Afrique en titre, que les Léopards ont battues avec seulement 4 points d'écart (72-68). Les Zaïroises avaient donc réussi à prendre leur revanche sur les Sénégalaises qui les avaient battues en finale de l'édition 1981 à Dakar, notamment après beaucoup d'intimidation avant et pendant la finale se souvient Gertrude Ndombe Kiangebeni. « Toutes les équipes avaient un bon niveau, l'Angola pays hôte, jouait bien, le Mozambique aussi. Mais le grand obstacle c'était bien le Sénégal. Mais comme nous nous étions bien préparées, nous sommes allées chercher ce titre. Les Sénégalaises étaient un exemple pour nous. Nous voulions bien les imiter surtout prendre notre revanche après la finale perdue à Dakar deux ans plus tôt. Une finale que nous avions jouée dans un climat de crispation » se remémore-t-elle.
Les Léopards ont réussi cette performance grâce à leur Président de la République de l’époque, le feu Joseph Mobutu. Grand homme politique africain qui voulait dominer sur le continent, Mobutu a donné à son équipe nationale les moyens de ses ambitions avec des très bonnes conditions de préparation et des très bonnes primes. « Le président Mobutu était un grand homme, un passionné du basketball. Il a mis tous les moyens à notre disposition pour aller chercher le titre. Les moyens financiers surtout. Même sur le plan mental, nous étions bien blindées. À chaque grande compétition nous prenions trois mois de préparation. Le premier mois nous étions internées au pays, le deuxième mois nous étions en dehors du pays; des fois nous partions aux Etats-Unis pour apprendre. On nous appelait les commandos. Des fois nous étions internées avec les messieurs footballeurs et basketteurs. Et tous étaient étonnés de la façon dont nous nous préparions » a-t-elle indiqué.
Et de rajouter « Pour nous, c’était d’abord la passion, nous partions à la compétition parce que nous aimions ce que nous faisions. Ce n’était pas l’argent qui nous intéressait, on voulait d’abord le résultat car nous savions qu’au retour au pays nous allions être reçues par le président Mobutu ». Après 1983, les léopards ont remporté deux autres Afrobaskets féminins en 1986 et en 1994.
Masiala Jonathan
