Le 30 avril 2023, le mandat du Comité de normalisation de la Fédération guinéenne de football doit officiellement prendre fin. 16 mois après son arrivée, aucune solution de sortie crise en perspective. Les statuts proposés lors de l'Assemblée générale extraordinaire ont été rejetés par la majorité des membres statutaires. Depuis lors, de nouveaux blocs ont vu le jour. De quoi relancer le débat sur l’avenir du football en Guinée.
De notre correspondant en Guinée
Nommé en novembre 2021 après un conflit de leadership à la tête de la Feguifoot, le comité de normalisation tarde à produire les résultats escomptés. Les nouveaux statuts révisés pour un retour à l'ordre ont été rejetés lors d'une Assemblée générale extraordinaire par la majorité des membres statutaires le 12 novembre 2022. Un camouflet pour le Conor qui voyait une occasion de faire un grand pas vers le retour à l'ordre normal des choses. Une situation qui ne laisse pas indifférent le journaliste sportif David Tchopnn Bangoura.
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« Le bilan n’est pas reluisant. Le Conor avait pour mission de gérer les affaires courantes de la Feguifoot et gérer les litiges, c’est-à-dire l’interprétation des textes et statuts en mettant en place des commissions chargées avant, d’organiser le congrès électif qui devait aboutir à l’élection d’un nouveau bureau exécutif. Malheureusement cela n’a pas été fait », explique le confrère avant de poursuivre : « Le mandat a été prorogé de 10 mois. Et au lieu de gérer ces crises, le Conor s’est érigé en régleurs de comptes. Ils ont créé plus de problèmes qu’il en existait. Depuis leur arrivée, les acteurs du football se regardent en chien de faïence. »
Une commission mixte mise en place, sans succès
Depuis le rejet des statuts proposés par le Conor, aucune solution de sortie de crise en perspective. Les membres statutaires, principaux acteurs du retour à l’ordre des choses, sont plus que jamais divisés. Des blocs se sont formés. Le G47 qui s’oppose aux statuts proposés et les soutiens du conor qui ont créé le collectif de défense du football guinéen (19 clubs). Ces derniers ont entamé des démarches afin de les réunir autour de la défense de l’intérêt du football guinéen. Mais cela est resté sans suite. Chaque partie restant sur sa position. Après les démarches infructueuses menées par le collectif, le ministre des Sports a pris les devants. Quelques semaines après le rejet des statuts par les membres statutaires et le blocus qui en découlait, il a mis en place une commission mixte chargée de trouver un compromis entre les membres statutaires et le Conor.
Cette commission, composée de 17 membres, est dirigée par la présidente du Comité de normalisation Mariama Satina Diallo Sy. Depuis la mise en place de cette commission, aucune avancée significative dans la crise qui mine le football guinéen. Une situation qui interpelle notre observateur. « Il n’y a eu aucune avancée à ce niveau puisque le Conor a agi sans prendre en compte l’avis des membres statutaires (47) sur les 60 qui ont rejeté les textes proposés. Il n’y a eu aucune communication du conor après le rejet des statuts et la conduite à tenir pour la suite du processus », dénonce David Tchopnn Bangoura. « Ils ont eu le temps pour trouver des autres plans pour trouver une solution à ce différend qui mine le football guinéen. Mais malheureusement rien n’a été fait. On ne fait que reporter sine die les rencontres », se désole t-il.
Fermeture des académies de la Feguifoot ?
A quelques jours de la fin du mandat du comité du normalisation, une mission de la FIFA est attendue à Conakry. Elle arrive dans un contexte où les académies nationales (Conakry, Kindia) de la Fédération guinéenne de football sont sur le point de fermer leurs portes. A l’issue de l’année scolaire 2022-2023, les pensionnaires de ces académies de football vont rejoindre leurs familles respectives par manque de financement. Une autre désillusion pour le football guinéen. « Malgré les divergences, les mécènes quand il s’agit des sélections nationales, convergent dans le même sens même si on va assister très prochainement à la fermeture du centre technique national et des académies de la Feguifoot dans le pays. Une situation qui n’aurait pas été possible si c’était une administration normale qui gérait les affaires courantes de la fédération. Ces derniers se seraient battus pour que ces académies continuent à fonctionner », constate David Tchopnn Bangoura.
Après 16 mois de gestion, il n y a toujours pas eu d'avancée significative sur le terrain. L'élection qui devait aboutir à l'arrivée d'un président à la tête de la fédération ne pointe toujours pas à l'horizon. Selon des sources, une prolongation de trois mois du mandat du Conor serait dans les tuyaux. Le temps de finir le toilettage des textes et l'élection d'un nouveau bureau exécutif.
