Très fragiles derrière, un peu solides au milieu et par moment très efficaces devant, les Africains n’ont pas connu un très bon cru en Premier League. Mais il y a tout de monde plusieurs satisfactions.
Peuvent beaucoup mieux faire ! C’est l’appréciation que l’on peut avoir des performances des nombreux footballeurs africains qui ont foulé les pelouses de la Premier League cette saison.
Depuis des années avec Didier Drogba, Michael Essien, Yaya Touré, Riyad Mahrez, Sadio Mané et Mohamed Salah, les Africains nous ont habitués à l’excellence dans le championnat réputé le plus relevé du monde. Thomas Partey (33 matchs, 3 buts) a démarré l’exercice 2022-2023 dans ses standards. Garant de l’équilibre des Gunners qui ont tout bombardé lors de la première partie de saison, le milieu ghanéen a frôlé la perfection en cette période. Il a été le maillon indispensable de la machine de Mikel Arteta qui a fini la phase aller avec 50 points. Il a toutefois accusé le coup après la Coupe du monde. Ça ne s’est pas tout de suite ressenti puisque Arteta et ses hommes ont continué à tout ravager sur leur passage.
Thomas Partey a cependant un peu tiré la langue sur la fin. Il reste tout de même l’un des meilleurs milieux de terrain de la Premier League. L’un des seuls Africains de ce secteur à sortir du lot. Même si Alex Iwobi (Everton, 38 matchs) et Jeffrey Schlupp (Crystal Palace, 34 matchs) ont personnellement fait de belles choses. Le Nigérian s’en sort bien dans son rôle de relayeur avec 2 buts et 8 passes décisives. Par contre Idrissa Gana Guèye (Everton) a été moyen ; son compatriote Cheikhou Kouyaté (Nottingham) freiné par les blessures ; et la colonie de Leicester Amartey, Wilfried Ndindi, Patson Daka et Kelechi Iheanacho a été, elle, médiocre. Les Foxes sont d’ailleurs relégués après avoir été dans le gruppetto toute la saison. Joel Matip (14 matchs) et Naby Keita (8 matchs, 0 but, 0 passe) n’ont pas fait mieux individuellement avec Liverpool.
Contrairement à Thomas Partey qui a démarré sur un nuage, les Africains de Chelsea avaient eux la tête sous l’eau. Edouard Mendy a rapidement montré des signes de fragilité dès le début. Meilleur gardien du monde en 2021, il perdra d’ailleurs sa place au profit de Kepa. Le champion d’Afrique 2021 a été dans les cages des Blues que 10 fois en Premier League pour 14 buts encaissés et 1 seul clean—sheet. Et lorsque Franck Lampard a décidé de le relancer il y a quelques jours face à Nottingham Forrest (2-2), il a encore été très fébrile.
Son compatriote et coéquipier Kalidou Koulibaly n’a pas été aussi solide que ce que l’on attendait. Malgré son majestueux but face à Tottenham, KK a commis beaucoup d’erreurs dans la défense de Chelsea jusqu’à connaitre le banc : faible sur les duels, approximatif dans ses replacements. Alors qu’il avait repris du poil de la bête en profitant de la blessure de Thiago Silva, il sera freiné par une blessure contractée au cours du quart de finale retour de Ligue des champions contre le Real Madrid.
De manière général, aucun Africain défenseur africain ne s’est d’ailleurs fait bien remarquer en Premier League. S’il fallait en retenir forcément un, ce serait certainement Serge Aurier qui a apporté de l’expérience et de la force athlétique à Forest. Mais pas plus.
Sans avoir fait une saison extraordinaire, ils ont récolté des lauriers en cette fin de saison. Riyad Mahrez a été champion d’Angleterre pour la 5e fois. L’Algérien enregistre 11 passes décisives en Premier League en plus de 5 buts. Sa contribution au titre de champion est donc indéniable. Comme Abdoulaye Doucouré et Taiwo Awoniyi ont également joué un rôle remarquable dans le maintien respectivement d’Everton et de Nottingham Forest.
Le milieu malien, transformé en numéro 10 lors de certains des derniers matchs, a été décisif durant les trois dernières victoires des Toffees. Il a offert le but à McNeil face à Brendford (1-0), a mis les deux premiers buts à Brighton (5-1) et marqué le pion du maintien ce dimanche contre Bournemouth (1-0). Taiwo Awoniyi, lui, décevant presque toute la saison, a été le joueur le plus clutch dans la dernière ligne droite de la Premier League. Il a marqué 6 buts lors des 4 derniers matchs et il finit avec 10 réalisations pour sa première en Angleterre.
19 buts et 12 passes en 38 journées, de très belles statistiques pour un ailier. Pourtant, c’est la saison la moins bonne de Mo Salah depuis qu’il a signé à Liverpool. L’Egyptien a certes moins rayonné mais si les Reds ont pu traverser les grosses tempêtes et accroché le wagon européen dans la dernière ligne droite il en est un des grands artisans. Comme Bryan Mbeumo est précieux dans le parcours de Brentford. L’ailier camerounais a signé 9 buts et délivré 8 passes décisives pour les Bees qui terminent à la 9e place de Premier League.