De retour à l’AS Otôho en août dernier, Julien Mette (41 ans) a conduit le club congolais au titre de champion. L’ancien sélectionneur de Djibouti revient sur cette saison qui a vu le club d’Oyo réaliser presque un sans-faute.
Quel bilan faites-vous de cette saison, à deux journées de la fin du championnat ?
Il est bien sûr positif, avec ce titre de champion. C’est le sixième consécutif du club. Rester champion était un objectif. On a fait un très bon championnat, avec notamment une série de 21 matches d’affilée sans défaite en championnat. C’est une très belle saison. En Afrique, seuls l’ASEC Abidjan (Côte d’Ivoire, 25 matches), Mamelodi Sundows (Afrique du Sud, 23) et Al Ahly (Egypte, 22) ont fait mieux. Le titre est assuré depuis quelques semaines, nous allons désormais tout faire pour bien finir le championnat.
Vous aviez quitté l’AS Otôho en 2019. Comment s’est effectué votre retour à Oyo ?
A l’époque, j’étais manager général, mais j’étais en désaccord avec le Malien Aliou Badra, qui était l’entraîneur. J’avais donc quitté le club, pour devenir un peu plus tard sélectionneur de Djibouti (2019-2021). Je cherchais un club, et je devais d’ailleurs me rendre au Maroc pour étudier certaines pistes quand la direction de l’AS Otôho m’a contacté.
L’équipe avait perdu en finale de la Coupe du Congo et les dirigeants voulaient changer de staff technique. Je n’ai pas hésité longtemps. Mes propositions ont été acceptées et je suis arrivé au mois d’août, avec un effectif que je découvrais forcément, et assez largement renouvelé. Puis d’autres joueurs sont arrivés un peu après mon arrivée.
Les débuts ont été compliqués…
Oui. Après quatre matches, nous ne comptions aucune victoire. Et ici, il y a beaucoup de pression. Mais avec l’arrivée des derniers joueurs, avec beaucoup de travail, et le temps d’intégrer toutes les recrues, on a commencé à trouver notre rythme. Les résultats sont venus et c’est ce qui nous a permis de faire cette série. C’est dommage que les matches de Ligue des Champions face à Cape Town City (0-2, 0-0) soient arrivés un peu tôt, car je pense que nous aurions pu faire un meilleur résultat.
L’AS Otôho semble disposer de moyens supérieurs à la plupart des clubs congolais…
C’est un club qui a effectivement des moyens intéressants. Les contrats sont honorés, on travaille dans de bonnes conditions. Mais l’AS Otôho n’a pas les moyens d’autres clubs africains. Ici, le plus haut salaire, pour un joueur, est de 1000 euros. Les autres gagnent un peu moins. Il y a aussi des primes. Les salaires sont très corrects, ils permettent aux joueurs de vivre confortablement. Il faut aussi savoir que si nous jouons nos matches à domicile à Oyo, le reste du temps, nous sommes à Brazzaville pour y vivre et nous y entraîner, car il y a davantage de structures ici. Au Congo, les matches de championnat se déroulent dans quatre villes : Oyo et Brazzaville, donc, Pointe-Noire et Dolisie.
Avez-vous commencé à vous projeter sur la saison prochaine ?
Oui. La Coupe du Congo débutera pour nous sans doute au mois d’août. Nous n’avons pas encore les dates de reprise du championnat. On va également attendre le tirage au sort du premier tour de la Ligue des Champions. Les dirigeants m’ont assuré qu’il y aurait de nouveaux joueurs. Comme on m’a confié les pleins pouvoirs dans le domaine sportif, je m’occuperai du recrutement.
Cela signifie donc que vous serez sur le banc de l’AS Otôho la saison prochaine ?
Oui, c’est très bien parti pour.
Et que vous inspirent les rumeurs faisant de vous un possible successeur de Paul Put à la tête des Diables Rouges ?
Sincèrement, je pense que le plus important, c’est que le Congo se qualifie pour la CAN 2023 en Côte d’Ivoire. Il va jouer un match important face au Mali mi-juin (18 juin), mais il jouera sans doute sa qualification face à la Gambie, en septembre. Je crois que Paul Put est sous contrat jusqu’au mois de juin 2023. Les rumeurs, je n’y prête guère attention…