Belyse Ininahazwe, 38 ans, a été nommée à la tête d’Inter Star, une équipe qui joue dans l’élite burundaise. Une première pour le Burundi. Ex- joueuse de Colombe FC, une équipe féminine du Burundi, elle est confiante pour mener à bien sa mission.
De notre correspondant au Burundi,
Belyse Ininahazwe, à 38 ans vous allez coacher Inter Star. Imaginiez-vous avoir cette belle opportunité de sitôt ?
Belyse Ininahazwe : A vrai dire, même si j’ai joué au football dès mon jeune âge à Colombe FC, je n’ai jamais pensé que je deviendrai un jour entraîneur. Quand j’ai terminé mes études universitaires, je n’ai pas eu d’emploi. Pendant la période de chômage, j’allais voir mon équipe jouer. Un jour, le président de l’équipe m’a proposée de réintégrer le staff. Ce que j’ai accepté volontier. A partir de ce moment, j’ai suivi les cours pour pouvoir entraîner. Petit à petit, j’ai passé des diplômes jusqu’à la licence B.
Et maintenant, les dirigeants d’Inter Star m’ont contactée pour diriger cette équipe. J’ai accepté ce challenge. Je remercie ces dirigeants qui ont eu confiance en moi.
Comment accueillez-vous cette nomination qui est une première au Burundi et peut-être même en Afrique ?
Belyse Ininahazwe : C’est un sentiment de satisfaction. Je ne m’attendais pas à ce que je sois choisie pour diriger une équipe comme Inter Star. J’ai accepté avec plaisir l’offre et j’espère faire tout le nécessaire pour satisfaire les nombreux supporters de cette équipe.
N’est-ce pas une tâche très lourde pour une femme ?
Je ne pense pas que j’ai été choisie parmi les nombreux entraîneurs du Burundi parce que je suis une femme. Je pense que j’ai été choisie parce que j’ai un diplôme et des qualités pour coacher un club de première division.
J’ai été dans des équipes féminines et même avec l’équipe nationale du Burundi qui a joué la CAN au Maroc. Je pense que le métier est le même chez les dames que chez les hommes, peut être que la différence réside au niveau des pressions. Je suis prête à assumer ma responsabilité.
Inter Star est une équipe trop exigeante. Ne craignez-vous pas la pression ?
Si je n’avais pas confiance en moi, je n’aurai pas accepté ce poste. Toutes les équipes qui jouent la première division sont exigeantes. Je ferai tout mon mieux pour arriver à des résultats positifs. C’est un honneur pour un coach de laisser son empreinte dans un club de football comme Inter Star qui est un club mythique au Burundi.
Vous dites vous que votre nomination va inspirer beaucoup de femmes burundaises ?
Il n’y a plus de métier pour les hommes uniquement. Si je réussis, peut être qu’on verra d’autres femmes prendre les commandes des équipes masculines. Je profite d’ailleurs de cette occasion pour inviter les femmes à aller au bout de leur rêve.
On imagine que vous avez reçu plusieurs messages félicitations des femmes après votre nomination ?
Curieusement, aucune femme ne m’a appelée pour me féliciter peut être que c’est parce qu’elles sont encore peu nombreuses dans le monde du sport.
Les hommes par contre m’ont félicité et m’ont beaucoup encouragé. Il y a même ceux qui sont venus me voir pour me donner des conseils ce qui m’a heureusement touchée.
Belyse Ininahazwe a-t-elle des modèles comme entraîneur ?
J’aime beaucoup la philosophie de jeu de Pep Guardiola et le comportement de Zinedine Zidane sur et en dehors du terrain.
Désiré Hatungimana