A un mois du démarrage de la nouvelle saison 2023-2024, les clubs béninois s'activent dans le mercato avec la signature non seulement de joueurs internationaux mais également des techniciens étrangers. Cette pratique courante depuis deux saisons s'intensifie à l'orée du prochain championnat.
Le championnat professionnel de football du Bénin débute le 30 septembre 2023. En prélude à la compétition, six clubs ont signé des entraîneurs étrangers durant le mois d'août 2023. Les Dragons de l'Ouémé s’attachent les services du Nigérian Abel Oladunni Oyekale pour deux saisons. Précédemment entraîneur adjoint de l'équipe U20 du Nigeria à la CAN et au Mondial 2022, l'homme est appelé à redorer le blason de ce club mythique, dernier du championnat écoulé. Sur les pas de Dragons FC, le promu Abeille FC a enroulé Cheick Oumar Koné. Le technicien malien, deux fois champion du Burkina Faso avec l'ASFA Yennenga, a lui aussi paraphé un contrat de deux ans. Ce dernier, détenteur d'une licence CAF A, a la lourde mission de mettre en place une équipe compétitive à Tchaourou.
L'équipe des Forces Armées Béninoises s'est aussi invitée dans la danse. Le coach tunisien Mohamed Mestiri licence CAF A s'est engagé avec le club militaire sur «accord d’un an automatiquement renouvelable en cas de qualification en Super Ligue Pro». Les ‘’Militaires’’ n'ont pas réussi à se qualifier en Super Ligue Pro les deux dernières saisons malgré le gros investissement du club. « Sa mission principale consiste à mener l'Adjidja Football Club vers la Super Ligue Professionnelle tout en apportant son expertise et expérience à la réalisation de l’ambitieux projet Adjidja dans la cour des grands », a communiqué le club.
Classé cinquième de la Super Ligue Pro la saison écoulée, Dynamo d'Abomey qui a toujours joué le haut du tableau avant de s'écrouler en fin de championnat a décroché le tri-national Franco-bénino-togolais, Jean-Luc Duho. L'entraîneur est titulaire d'un brevet d’état mention Football, d’un Brevet de Moniteur de Football (UEFA B) et du Certificat Fédéral de Préparation Athlétique par la Fédération Française de Football. « Sa vision novatrice et son dévouement à l'excellence seront des atouts majeurs pour guider nos joueurs vers de nouveaux sommets. Ayant travaillé avec des équipes de tous niveaux, il développera une approche innovante et adaptative pour maximiser le potentiel de chaque joueur », précise le club royal.
Le club mythique de l'Atlantique Requins FC a signé deux ans le camerounais François Ngoumou le 21 août dernier. Dynamo FC de Djougou est actuellement le dernier club à opter pour un coach étranger. Le Nigérian Akinyelu Akisola a pris la tête de l'encadrement du club avec pour objectif, qualifier l'équipe en Super Ligue Pro.
A ces nouvelles signatures dans le championnat, s'ajoutent les directeurs sportifs étrangers à la tête de certaines équipes depuis 2021. Ceci est un projet émanant du ministère des sports dans le cadre de la professionnalisation du football au Bénin. C'est ainsi que des techniciens annoncés comme directeurs sportifs sont investis entraîneur principal d'équipe notamment Vincent Rautureau (Dadjè FC), Victor Zvunka (Coton FC) ou encore Franco Torchia (AS Sobemap). L'Ivoirien Ben Dramane Sanou ancien coach des Buffles FC est aujourd'hui directeur sportif de Dragons FC et OFMAD-SAD.
La presque totalité des entraîneurs Béninois sont titulaires soit d'une licence CAF B ou UEFA B. Lors de la rencontre AS Loto-Popo-Fus Rabat comptant pour le premier tour préliminaire de la Coupe de la Confédération, le club de la loterie a présenté son préparateur physique Narcisse Tinkeu Nguimgou licence CAF A comme responsable de l'équipe. En effet, comme en 2021 face à Nouadhibou FC de la Mauritanie, le nom de Mathias Déguenon entraîneur principal (licence obtenue à Leipzig) n'est pas habilité à apparaître sur la feuille de match.
Au Bénin, la dernière formation des entraîneurs de football pour l'obtention d'un diplôme de la CAF a eu lieu en 2014. «Si des clubs estiment que les locaux ne font pas bien le job au vu de leur carence puisque le sport est dynamique, il est de bon ton d'aller chercher des expatriés pour donner une meilleure crédibilité en termes de contenu. Il revient à la FBF de mettre une politique offensive auprès de la CAF afin de pallier les lacunes de nos entraîneurs locaux en les formant », analyse Léonard Sonehekpon, journaliste à Cotonou.
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Rachidi DOSSA