La justice est aux trousses du président de la Fédération Camerounaise de Golf (Fécagolf), à la suite d’une plainte pour «détournements de fonds associatifs, usurpation de titre et escroquerie aggravée» au sein de la Fédération.
De notre correspondant au Cameroun,
Dans les coulisses du golf camerounais, une tempête fait rage. La crise met en péril la quiétude de la Fédération Camerounaise de Golf (Fécagolf). Les échos de désaccords et d'accusations se font retentir, mettant en lumière un président sous le feu des projecteurs. Louis Deschamps Lothin Elessa est en proie à une enquête judiciaire pour des allégations graves, notamment de «détournements de fonds associatifs, usurpation de titre et escroquerie aggravée».
Les fondements de cette crise sont liés à des conflits internes, opposant le président à certains membres de l'administration de la Fécagolf. Des allégations de détournements de fonds ont été portées par la responsable du Département des Finances de la Fédération, jetant ainsi une ombre sur la gouvernance de l'instance. Le président de la Fécagolf a ainsi produit un rapport indiquant qu’il a prêté environ 100 millions de francs CFA (plus de 152 000 euros) à la Fédération. Des sommes dont la responsable du Département des Finances dit n’avoir jamais vu la trace.
Les accusations se font de plus en plus graves, puisque le patron du golf au Cameroun est également suspecté d'avoir manipulé les signatures sur le compte de la Fédération et d'avoir créé des comptes bancaires parallèles, ce qui ajoute donc une couche de complexité à cette affaire. Le système judiciaire camerounais est actuellement en action, avec le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Yaoundé et la Direction de la Police Judiciaire (DPJ). Les deux institutions enquêtent sur ces allégations.
Dans le cadre des investigations en cours, le patron de la Fécagolf a été interpellé il y a quelques jours à Yaoundé, pour être entendu par le procureur. «Il a été gardé à vue dans les cellules de la DPJ et du Parquet avant d’être libéré sous garant le lendemain. Il reste donc sous contrôle judiciaire», déclare une source ayant connaissance des dessous de l’affaire. Ce scandale, qui secoue le monde du golf camerounais, suggère même des implications de hautes personnalités au sein de la sphère politique du pays.
La situation suscite en effet un tollé au sein des clubs de golf et parmi les administrateurs de la Fédération, qui réclament l’organisation d’une Assemblée Générale Extraordinaire. Objectif : «éclaircir la situation et prendre des mesures appropriées», apprend-on. Toutefois, le président de la Fécagolf qui «ne souhaite pas parler à la presse», selon son entourage, semble notamment résister à cette demande, craignant que cette Assemblée ne se transforme en un vote pour sa destitution.
Arthur WANDJI
