La 34ème Coupe d’Afrique des Nations s’ouvre en Côte d’Ivoire ce samedi 13 janvier. Les Ivoiriens veulent rééditer la performance de 2105 où ils avaient décroché leur deuxième étoile. Cette année-là, le gardien Copa Barry avait été déterminant avec notamment le pénalty de la victoire lors de la séance de tirs au but remportée 9-8 face au Ghana en finale, après un 0-0 à l’issue du temps réglementaire et des prolongations. Pourtant, le portier a tout fait pour ne pas tirer, même simuler des crampes. On vous explique tout.
Parfois, la peur peut nous jouer des tours, au point de craindre de réussir. C’est arrivé à Copa Barry en pleine finale de Coupe d’Afrique des Nations, en 2015. Alors que les deux équipes sont à égalité 8 partout, le gardien des Eléphants stoppe le pénalty de son homologue ghanéen. Il ne reste donc qu’un tireur, lui. S’il réussit son tir, la Côte d’Ivoire va s’offrir son 2ème sacre après celui de 1992.
Néanmoins, contre toute attente, Copa Barry s’écroule. Le portier alors âgé de 36 ans, prétexte des crampes. Le rêve de sa vie est à portée de tir. Mais lui est tétanisé au point de simuler des crampes. L’arbitre assistant de l’époque, Djibril Camara, est incrédule. Il raconta la scène à l’Enquête, un quotidien sénégalais. « Il avait dit qu’il ne pouvait pas tirer à cause d’une douleur qu’il ressentait à la jambe. Le capitaine ivoirien d’alors, Yaya Touré, voulait tirer à sa place mais le juge central, Papa Gassama, et moi avions refusé parce que c’était impossible. Je me suis approché de lui pour le convaincre. Je lui ai dit : ''C’est la deuxième fois que vous disputez une finale de Coupe d’Afrique. Vous avez perdu la première. Aujourd’hui, vous faites partie des doyens de l’équipe ivoirienne. Il ne reste qu’un seul tir pour que la Côte d’Ivoire remporte le trophée continental. Il faut que vous preniez votre responsabilité pour tirer le penalty. Si vous marquez le but victorieux, vous serez un héros chez vous. Ce sera aussi l’occasion pour vous de terminer votre carrière internationale en beauté''. »
Dans la nuit de Bata, en Guinée-Equatoriale, les spectateurs et téléspectateurs sont circonspects. Toutefois, rasséréné par les propos de l’arbitre assistant, Copa Barry se relève et prend son courage à deux mains. Même si le monde entier lit la peur sur son visage, le gardien de 36 ans met le ballon au fond des filets…et pique le plus grand sprint de sa vie, malgré les pseudo crampes. « Quand il a marqué le but victorieux, il a sprinté lorsque ses coéquipiers l’ont poursuivi. Je me suis dit qu’un blessé ne pouvait pas faire cette course de vitesse. Il voulait nous compliquer la tâche et j’avais eu l’intelligence de ne pas tomber dans son piège ».
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Ce qui rend cette histoire encore plus folle, c’est que Copa Barry n’aurait pas dû jouer cette finale. Il a bénéficié de la blessure, la veille, du titulaire au poste, Sylvain Gbohouo. De surcroit, il aurait pu ne pas être sélectionné à la CAN. Hervé Renard, le sélectionneur, l’avait en effet appelé pour lui signifier qu’il serait numéro 2 en lui laissant soit le choix d’accepter ce statut, soit de ne pas faire le voyage. La raison a eu finalement le dessus sur l’ego. Et il va connaitre, au soir de sa 86ème et dernière sélection, la plus belle soirée de sa carrière de footballeur. Dire que de fausses crampes auraient pu tout gâcher…
° Légende du Football ⚽ Africain 🦁 °
8 février 2015 à Bata 🇬🇶 : Au terme d'une séance de tirs au but épique, Copa Barry offrait à la Côte d'Ivoire 🇨🇮 la 2ème CAN de son histoire 🌟🌟, c'était il y a 6 ans jour pour jour ! pic.twitter.com/MSUEYCF7ST
— 👨🏿🚀 Ꮥ.Ꮶ. ➏ 🚀 (@SKR_250) February 8, 2021