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Football - RD Congo : A quel saint se vouer pour remplir à nouveau les stades ?

En République Démocratique du Congo, les supporters, comme des élèves qui sèchent les cours, brillent par leur absence lors des rencontres sportives du championnat national. À quel saint se vouer pour revenir à cette époque où les stades congolais vibraient lors de grandes rencontres sportives opposant les mythiques équipes de la capitale ?

Lors des matchs de championnat, les stades peinent à se remplir en RDC.

Faute de trouver un érudit devant conjurer le mauvais sort qui semble dépasser les autorités sportives et de football du Congo, il sied d’épingler certaines causes de cet égarement.

Paradoxalement, les supporters congolais aiment leur football et ils sont fidèles à leurs équipes. La désertion de nombreux stade est plus qu’un caprice, c’est un son de cloche qui attire l’attention des autorités civiles et sportives sur le manque de professionnalisme du sport et du football congolais.

Un manque criant de professionnalisme

En mai 2023, Le coach Florent Ibenge a exprimé ses regrets sur le manque de vision du football congolais, dans l’émission Talents d’Afrique, alors qu’il était invité à commenter la réussite du football sénégalais, arguant : « Quand je suis arrivé dans mon club, l’AS Vita, j’ai parlé du projet des centres de formation mais le problème c’est qu’on réfléchit à court terme […] quand j’ai posé le projet sur la table en disant on va commencer avec les gamins de douze ans, douze ans jusqu’à vingt ans ça fait trop long, s’exclame-t’il, et d’ajouter, ils veulent tout de suite, donc on plante le matin et on récolte le soir. »

Habitués à suivre les grandes équipes européennes, les supporters admirent leur football ainsi que l’organisation sous-jacente. De ce fait, ils comprennent facilement que le football congolais est encore à un niveau rudimentaire.

Lire aussi : Ligue 1-RDC: TP Mazembe sacré champion

Lors de rencontres de l’équipe nationale, le stade est rempli car le niveau du football est élitiste ; faisant la fierté du sélectionneur Sébastien Desabre qui a déclaré lors d’une interview sur son bilan de la CAN 2023 : « Nous avons repositionné le Congo à sa juste valeur au niveau de l’échiquier africain ». C’est encore le cas lors de concerts populaires pour comprendre que les supporters restent fidèles au chemin du stade alors que le niveau d’excellence que doit avoir le football professionnel n’est pas au rendez-vous.

La politisation du football congolais

Alors que le football s’oriente vers un modèle économique qui met en interaction le spectacle sportif et le profit dans de nombreux pays du continent, en République Démocratique du Congo la politique inhibe la professionnalisation du football. Dans leur rapport intitulé « Jeux de pouvoir, pouvoir du jeu : Football et politique en République Démocratique du Congo», le Groupe d’études sur le Congo et Ebutelli déclarent : « L’une des caractéristiques du football congolais, hier comme aujourd’hui, c’est que les grands clubs sont souvent présidés par des personnalités proches du régime au pouvoir. Au temps de l’ancien président Joseph Kabila, il en était aussi ainsi. Aujourd’hui, les présidents de nombreux de principaux clubs de football congolais sont, à leur tour, acquis à la cause politique du président Tshisekedi. Mais à la différence de l’ère Mobutu, le pluralisme politique a transformé le terrain du jeu : alors que la plupart des grandes équipes appartiennent à des proches ou sympathisants du pouvoir, d’autres, comme TP Mazembe, sont présidés par des opposants. »

Tant soit peu, Il faut saluer la mutation du Tout Puissant Mazembe de la forme d’association sportive à celle de société à objet sportif car cette opération à poser les jalons de la professionnalisation du football congolais.

Un défi pour le gouvernement congolais voire, le ministre des Sports

Dans le plan national stratégique de développement de l’exercice 2019-2023, il était établi un constat alarmant : « Les activités sportives sont pratiquées presque partout en République Démocratique du Congo mais elles exercent une faible contribution à la croissance économique et au bien-être social. Elles sont essentiellement appréhendées comme des divertissements et font l’objet d’une faible professionnalisation et ne constituent pas des vecteurs de développement.»

Pour changer les choses, l’homme de la situation se trouve être l’ancien ministre des Hydrocarbures, Maître Didier Budimbu au regard de la confiance que lui a témoigné la nouvelle cheffe du Gouvernement.

Apprenant sa nomination, il a tenu à remercier le chef de l’Etat ainsi que la cheffe du gouvernement en écrivant sur son compte Instagram : « conscient des défis et compétitions qui nous attendent, nous allons mettre toutes nos capacités au service du pays pour l’essor de nos activités sportives et de loisirs.»

Est-il le saint auprès de qui il faut se vouer pour que se remplissent à nouveau les stades congolais ?

Contribution de Gauthier PIKADJO, chercheur en droit des sports.

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