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EXCLUSIF : le rapport accablant sur la CAF et Véron Mosengo-Omba

Épinglé dans un rapport interne datant de plusieurs mois, le tout-puissant secrétaire général de la Confédération africaine de football, Véron Mosengo-Omba, est sous pression. Pour le protéger, le président de la CAF, Patrice Motsepe, déploie toute son énergie quitte à entraver la gouvernance de l’instance qu’il dirige.

Véron Mosengo-Omba, Secrétaire Général de la CAF

« Depuis quasiment un an, le bureau du secrétaire général retient des documents qui doivent être révisés. » Dès la première page du rapport de la cheffe du département de la gouvernance, des risques et de la conformité (GRC), Hannan Nur, le ton est donné : Véron Mosengo-Omba ne sera pas épargné.

Régulièrement tancé en off pour sa propension à diriger la CAF « comme sa maison », le secrétaire général et son bureau sont visés par diverses allégations. Pêle-mêle :

- Aucune action prise suite à des reports de « comportements contraires à l’éthique »

- Centralisation d’une majorité du pouvoir et des départements de la CAF au sein du bureau du secrétaire général (guest relations, guest management, travel & accomodation, corporate events, ticketing).

- Conflits d’intérêts du fait de cette accumulation et concentration de pouvoir qui favorise également « l’instabilité » et « l’incertitude »

- Possibles conflits d’intérêt et favoritisme envers certaines fédération africaines et caribéennes (République démocratique du Congo, Togo…) sur l’envoi de matériel footballistique, notamment des ballons

- Favoritisme et différence de traitement au sein même du bureau du secrétaire général

- Possible abus de pouvoir et mauvaise gestion en voulant changer les règles et régulations des voyages de la CAF.

Des commissions indépendantes « incapables de compléter leurs tâches»

Durant neuf pages, Hannan Nur explore les différentes problématiques de gouvernance et notamment l’impossibilité qu’elle rencontre pour exercer correctement ses missions. D’autres organismes sont touchés à la CAF notamment les dîtes « commissions indépendantes ».

De multiples problèmes (contractuels, investissement, etc.) touchent les membres de cette commissions qui sont « incapables de superviser efficacement les exigences réglementaires, monitorer et compléter leurs tâches ».

Les audits sont aussi pointés du doigt avec seulement deux employés contrairement aux demandes répétées de donner plus de moyens humains et financiers à ce département si important. Pis encore, le responsables des audits internes a démissionné en avril sans être remplacé !

D’autres failles majeures apparaissent comme une CAF toujours pas aux normes nationales et internationales concernant la protection des données ou des équipements défectueux datant parfois de 2009 qui moisissent dans l’entrepôt de la CAF au Caire...

Irrégularités sur les fonds FIFA

Si le rapport est accablant sur le bureau de Véron Mosengo-Omba, une autre personne est particulièrement visée : Sarah Mukuna, la directrice des associations membres. Sa nomination, par l’intermédiaire de Mosengo-Omba, est même en infraction avec l’article 26.11 des statuts de la CAF.

Parmi les griefs reprochés à Mukuna, de nombreux passe-droits sont mentionnés comme le recrutement massif de consultants et employés alors que les autres départements de la CAF sont exsangues. Mais, surtout, ce sont les correspondances officielles de Mukuna sans prendre le temps d’avertir sa hiérarchie ou les personnes compétentes – incluant Hannan Nur, la personne en charge du rapport – qui sont visées, sans oublier son rôle quant aux fonds FIFA :

« Il y a des rapports comme quoi la directrice des associations membres (ndlr, Sarah Mukuna) a pris le contrôle exclusif des fonds Forward de la FIFA et que plusieurs irrégularités sont en cours. Cependant, à cause à la crainte des réactions et des représailles du management, les employés ont peur de briser l’omerta. Ces rapports seuls sont suffisants pour solliciter un audit externe afin d’enquêter sur de possibles malversations. »

« Un environnement stressant, contraire à l’éthique et au professionnalisme »

Si des luttes d’égo et des rivalités existent autour de Hannan Nur – ancienne employée de la FIFA -, le rapport est suffisamment précis pour évoquer un « environnement stressant, contraire à l’éthique et au professionnalisme au sein de l’administration ».

La différence de traitement entre les employés locaux et les expatriés, le langage abusif et grossier des dirigeants, les soucis d’assurances maladies, l’absence de réaction suite aux plaintes des employés, les soucis gangrenant la CAF concernant un système entier.

Selon nos informations, Véron Mosengo-Omba a essayé de cacher ce rapport quitte à invectiver son auteure. Pendant des mois, il a été caché avant d’être discuté au sein d’un comité exécutif convoqué par Patrice Motsepe cette semaine.

Au cours de la réunion, le président de la CAF a tempéré les allégations et fait le forcing pour que le dossier soit transmis à la commission d’audit et de gouvernance qui désignera un auditeur « indépendant ». Problème, « l’audit indépendant » génère des doutes quant à sa réelle indépendance, sans compter les accointances de Véron Mosengo-Omba avec Dieudonné Happi, le Camerounais vice-président de la commission de gouvernance. Des doutes concernant également le président de cette commission, le Namibien Petrus Damaseb.

Notons que Véron Mosengo-Omba a démenti les allégations sur son compte X et dit attendre une « enquête indépendante qui exposera la fausseté et l’origine de ce rapport ».

Par Romain Molina

 

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