La Fédération camerounaise de football a annoncé la rupture de son contrat avec One All Sport. Une décision prise après avoir constaté de nombreux manquements de la part de l'équipementier basé à Bangkok. Sport News Africa en décrypte les raisons.
Moins de 2 ans après la signature du contrat, voilà déjà que la relation entre la Fédération camerounaise de football et One All Sport s'apprête à prendre fin. Alors que l'instance dirigeante du football camerounais, sous la houlette de son président Samuel Eto'o, avait rompu unilatéralement son précédent contrat avec la marque française Le Coq Sportif pour s'engager en août 2022 avec One All Sport (ce qui vaudra une action en justice), c'est désormais la même instance qui annonce une nouvelle rupture de contrat. Les Lions Indomptables devraient porter les équipements estampillés « OAS » une dernière fois lors de la trêve internationale de septembre.
Problèmes de livraison et qualité déficiente
D'après plusieurs sources contactées par Sport News Africa, la décision de rompre le contrat avec One All Sport serait principalement motivée par des problèmes persistants sur la livraison et la qualité des équipements fournis. One All Sport n'aurait, à plusieurs reprises, pas réussi à respecter les délais de livraison. Un élément crucial pour la préparation de l’équipe nationale, notamment en vue des compétitions internationales.
Les retards à répétition auraient contraint la Fecafoot à envisager une solution radicale pour ne pas compromettre les performances de l'équipe et tenir davantage son image. « La Fédération camerounaise de football attache du prix à la bonne exécution des engagements contractuels librement consentis par les parties », a d'ailleurs rappelé l'instance dans son communiqué.
Par ailleurs, la qualité des équipements fournis par l'équipementier a été mise en cause. Les produits n’auraient pas satisfait les attentes en termes de standards, suscitant des plaintes tant de la part des joueurs que du staff technique. Ce manquement à la qualité a jeté une ombre sur la réputation de la fédération, déterminée « à maintenir une image d’excellence » sur la scène internationale.
Enjeux financiers et conflits internes
Des divergences d’ordre financier ont également joué un rôle clé dans la rupture du contrat. One All Sport aurait failli à ses obligations financières, notamment en ce qui concerne le paiement des droits de licence, essentiels pour maintenir le partenariat avec la Fecafoot. L'équipementier s'était également engagé à fournir aux Lions Indomptables un bus haut de gamme, ceci au cours de la 2ème année du contrat de 3 ans qui a été signé. Un véhicule dont la moindre roue n'a toujours pas été aperçue dans les rues de Yaoundé. Face à ce non-respect des engagements contractuels, les relations entre les deux parties se sont peu à peu dégradées, rendant la collaboration de plus en plus difficile.
Pourtant déterminé à redorer l'image du football camerounais au moment de son élection à la présidence de la Fecafoot, c'est Samuel Eto'o en personne qui avait mené la résiliation de contrat avec le précédent équipementier pour s'engager avec One All Sport, suscitant de nombreuses interrogations et critiques dans les rangs des supporters camerounais face à une marque qui leur était inconnue. Dossier à l'appui, le dirigeant avait même participé à un programme télévisé pour expliquer en détails tous les avantages de ce nouveau contrat. La donne a visiblement changé.
Cette rupture de contrat, la deuxième en si peu de temps, pourrait avoir des répercussions sur l'image de la Fecafoot. Elle soulève des questions sur la stabilité de la fédération et sa capacité à gérer ses relations avec des partenaires internationaux, mais aussi sur ses choix de base. Samuel Eto'o et la Fecafoot sont désormais à un tournant quant au choix du prochain équipementier et se savent attendus par les supporters qui ne manqueront pas de leur rappeler que pour l'heure la gestion de cet aspect par la nouvelle équipe dirigeante est avant tout sujette aux polémiques.