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Jeux Paralympiques 2024 : l’Afrique à la croisée des chemins

Les Jeux Paralympiques de Paris 2024, qui s’ouvrent ce mercredi 28 août, sont bien plus qu’une simple compétition pour les athlètes africains. Pour le continent, ces Jeux représentent à la fois un symbole d'inclusion et une occasion de mesurer le chemin qu’il reste à parcourir pour le développement du sport paralympique.

Les Jeux Paralympiques restent un énorme défi sportif et social à l'échelle de l'Afrique.

44 pays représentés et un total de 314 sportifs, c'est le contingent africain présent à Paris à l'occasion des Jeux Paralympiques 2024 dont la cérémonie d'ouverture va se tenir ce 28 août. Un chiffre trois fois inférieur aux près de 1000 athlètes africains qui étaient présents dans la capitale française quelques semaine plus tôt et en baisse par rapport à Tokyo 2021. Des chiffres qui mettent en lumière le travail qu'il reste encore à accomplir par les Etats du continent par rapport au handisport ainsi que les défis considérables auxquels sont confrontés les para-athlètes africains.

Un symbole d’espoir, mais un chemin semé d’embûches

Car pour la grande majorité des para-athlètes africains, participer aux Jeux Paralympiques est un accomplissement en soi, un symbole d'espoir et de résilience. Ces athlètes doivent souvent surmonter des obstacles qui vont bien au-delà de la compétition sportive. En effet, le manque d'infrastructures adaptées, de financements adéquats, et le peu de soutien institutionnel constituent autant de freins au développement de leurs performances.

La faible accessibilité aux équipements spécialisés, l'absence de formations adaptées pour les entraîneurs, et une reconnaissance sociale insuffisante pour les personnes en situation de handicap sont autant de facteurs qui limitent la croissance du sport paralympique en Afrique. Ces difficultés sont exacerbées par une visibilité médiatique limitée, ce qui restreint l'engouement du public et le soutien des sponsors. Dans des pays où le handicap physique a souvent des répercussions sociales significatives, être un para-athlète relève du parcours du combattant.

Lire sur le sujet : Ghana : les Jeux africains paralympiques menacés

Mais, malgré ces défis, des éclaircies sont à noter et le continent africain commence à montrer une ambition accrue. Plusieurs pays, comme la Tunisie, l'Afrique du Sud ou encore le Kenya investissent davantage dans le sport paralympique, conscients de l’importance de soutenir ces athlètes qui portent haut les couleurs de leur nation sur la scène mondiale. Le gouvernement tunisien et diverses organisations sportives locales par exemple ont investi dans des programmes spécifiques pour les athlètes paralympiques, avec des infrastructures adaptées et un soutien financier accru.

L'Afrique du Sud a pris la même voie avec des initiatives comme la Sasol Winter Games, un événement multisport pour athlètes en situation de handicap, qui contribue à développer le sport paralympique. Mais en dépit de ces efforts, il reste encore beaucoup à faire pour rattraper le retard accumulé face aux nations les plus avancées dans ce domaine. Notamment en termes de financements et de sensibilisation.

Un net recul du continent aux Jeux Paralympiques

Conséquence de ce financement manquant, l’évolution des performances africaines aux Jeux Paralympiques est pour le moins préoccupante. En 16 ans, le nombre de médailles remportées par les athlètes africains a été réduit de moitié : de 120 médailles à Athènes en 2004, à seulement 63 à Tokyo en 2020 (pour 117 à Pékin 2008, 112 à Londres 2012 et 99 à Rio 2016). Ce déclin soulève des questions sur les raisons profondes de cette chute.

Une régression qui s'explique par de nombreux facteurs, à commencer par l’intensification de la concurrence internationale, avec de nombreux pays qui ont significativement augmenté leurs investissements dans le sport paralympique. Ce qui a élevé le niveau global de la compétition, au détriment des nations les moins bien loties financièrement et qui investissent le moins dans le sport paralympique. Conséquence : les pays africains, confrontés à des contraintes économiques et institutionnelles, peinent à suivre ce rythme.

Aussi, l’évolution des catégories sportives et des critères de classification a également joué un rôle. Ces ajustements techniques, bien que justifiés par une quête d’équité, peuvent parfois défavoriser les athlètes africains, dont les programmes d’entraînement et de préparation sont moins sophistiqués que ceux de leurs concurrents, tout comme le matériel d'entraînement et de compétition qui est pour certains bien moins à la pointe de la technologie en raison des coûts engendrés.

Stratégies nationales et continentales à adopter

Autre facteur à prendre en compte : la réduction du nombre de para-athlètes africains qualifiés pour les Jeux est la conséquence directe du manque de structures sportives adaptées sur le continent. Ce déficit empêche de nombreux talents potentiels d’émerger et de se préparer efficacement pour ces rendez-vous mondiaux.

Autant de points qui font des Jeux Paralympiques de Paris 2024 un tournant crucial pour le sport paralympique africain par rapport aux défis colossaux qui subsistent. Si en comparaison aux Jeux Olympiques, les Jeux Paralympiques rapportent plus de médailles à l'Afrique, le recul des performances africaines au cours des dernières années est un signal d’alarme qui appelle à une réévaluation des stratégies nationales et continentales en matière de soutien aux para-athlètes. Alors que Paris accueille ces Jeux, c’est un message d'espoir et de persévérance que porteront les 305 athlètes africains, déterminés à hisser leur continent au sommet du sport paralympique mondial.

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