Le Kenya a jusqu'au 31 décembre pour livrer ses deux stades pour abriter des matchs du Championnat d'Afrique des Nations (CHAN 2024) qui est prévu du 1er au 28 février 2025. Cependant, l'avancement relativement lent dans les travaux de rénovation laisse très peu de chances au pays de conserver son statut de co-organisateur de la compétition aux côtés de l'Ouganda et de la Tanzanie qui sont, eux, déjà prêts.
Un des trois pays hôte du Championnat d'Afrique des Nations (CHAN) 2024 avec l'Ouganda et la Tanzanie, le Kenya pourrait être retiré de l'organisation par la Confédération africaine de football (CAF) en raison de la lenteur des travaux de rénovation des deux stades présentés par le pays pour accueillir les rencontres.
Le 16 septembre dernier, la Confédération africaine de football a tenu son assemblée générale ordinaire à Nairobi, la capitale kényane. Et son président, Patrice Motsepe a tenu à mettre la pression au pays afin qu'il accélère les travaux de réfection des stades de Nyayo (30 000 places) et Kasarani (60 000 places). « ...Au nom de mes collègues d’Afrique de l’Est, je tiens à vous assurer que nous mettrons à votre disposition toutes les facilités et le soutien possibles pour que cela se produise », avait promis le président kényan William Ruto en réponse.
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The current state of Nyayo Stadium! Which renovations are happening at Nyayo Stadium for CHAN? This is the true meaning of CORRUPTION and incompetence @kipmurkomen @WilliamsRuto @SportsKenya1 pic.twitter.com/s1q4c1bBkL
— David (@davidolusi) December 7, 2024
Sauf qu'un peu moins de trois mois après, il n'y a pas d'évolution concrète. Même le Stade de Nyayo qui a abrité la rencontre aller du second tour préliminaire de la Ligue des champions entre Gor Mahia et Al Ahly (0-3) le 15 septembre dernier, affiche un visage des plus tristes.
«...Les travaux de rénovation à Kasarani (sont) à peine terminés à plus de 30 %, car il n'y a toujours pas de pelouse prête, de sièges, de toit ou même de projecteurs, tandis que Nyayo est même très en retard, ce qui jette des doutes sur leur finition d'ici le 31 décembre. La construction des vestiaires à Kasarani vient également de commencer, ce qui prouve une fois de plus qu'il faudra plus d'un mois pour achever l'installation », décrivait dimanche 8 décembre, Pulse Sports Kenya qui ajoute que des inspecteurs de la CAF qui se sont récemment rendus dans le pays y sont retournés déçus et ont donné jusqu'au 31 décembre au Kenya pour achever le chantier.
They are constructing the changing rooms at Kasarani Annex.. required to be ready by Dec 31 for CHAN 2024 🤔 pic.twitter.com/wdUdudvcct
— Eric Njiru ⚽️ (@EricNjiiru) December 7, 2024
Au moment où l'Ouganda et la Tanzanie ont déjà mis en place leurs comités locaux d'organisation et présenté leurs stades - Mandela de 42 000 places pour le premier et Benjamin Mkapa de 60 000 places pour le second -, le Kenya est toujours à la traîne. Un retard qui pourrait coûter très cher au pays de Ruto puisque dans les règlements du CHAN, la CAF a prévu une sanction en cas de retrait à un pays organisateur.
L'article 92 stipule que « si un pays qui a obtenu l'organisation du tournoi final du Championnat d'Afrique des Nations se désiste ou se fait retirer l'organisation, il lui sera infligé, outre les sanctions disciplinaires, une amende de cinq cent mille (500 000) dollars US, et ce pays s'acquittera, également de tous les préjudices moraux et financiers subis par la CAF et les participants. Son équipe nationale sera aussi suspendue pour les deux prochaines éditions du CHAN, sans tenir compte de l'édition concernée. » Ceci au cas où le « retrait est notifié moins de six mois avant la date du tournoi final » comme c'est le cas du Kenya.
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WATCH: Renovation of 🇰🇪Kasarani Stadium in progress ahead of next year’s CHAN tournament which will be co-hosted by Kenya, Tanzania and Uganda. ⚽🔥#KawowoUpdates | 🎥 @FranklinKaweru pic.twitter.com/VCh3w0bHVN
— Kawowo Sports (@kawowosports) December 1, 2024
Au milieu de cette incertitude aux allures d'épée de Damoclès sur le Kenya, le Rwanda - voisin de l'Ouganda au Nord et de la Tanzanie à l'Est - apparait comme une alternative crédible pour le remplacer. Le pays des Amavubi a inauguré le 1er juillet dernier le stade ultra moderne Amahoro qui a désormais une capacité de 45 000 places contre 25 000 dans le passé, à Kigali en présence du président de la CAF, Patrice Motsepe. Pour le Kenya qui s'est déjà vu retirer l'organisation en 2018 au profit du Maroc (le Kenya n'avait qu'un seul stade prêt sur les quatre prévus), un nouveau retrait serait un gros camouflet.