L'AS Kaloum est l'un des clubs les plus titrés et populaires en Guinée. Habitué à jouer les premiers rôles dans le championnat guinéen, le club peine depuis quelques saisons. De son dernier titre de champion de Guinée en 2014 à une avant dernière place au classement à l'issue de la phase aller du championnat cette saison, l’ASK lutte pour sa survie dans l'élite.
De notre correspondant en Guinée
L'AS Kaloum est désormais loin de ses standards habituels. Treize fois champion de Guinée et 13 fois vainqueur de la Coupe nationale, le rival historique du Horoya AC n'a plus les moyens pour rivaliser avec l’octuple champion de Guinée en titre. Une situation qui interpelle le journaliste sportif Abdoulaye Momo Fofana. Huitième la saison passée, l’ASK est à mi-parcours de l’exerice en cours à l’avant-dernière place. «C’est très compliqué ce que vit l’AS Kaloum. Or c’est le dernier club à être champion avant l'hégémonie du Horoya. Ce début de saison catastrophique s'explique par une mauvaise gestion qui mine le club. Et c’est juste désolant» analyse le journaliste.
Du côté de l’administration, on regrette cette situation dans laquelle se trouve le club. «C'est une première partie de saison ratée par l'AS Kaloum. Se retrouver à cette place n'est pas digne du standing du club. Il faut l'admettre quand on sait que ce club fut un réservoir de talents», admet Joseph Siba Guilavogui responsable de la communication du club. Avant de donner les raisons de cette contreperformance. «Le recrutement n'a pas été bien fait. Le président a misé sur des joueurs qui ne sont pas à la hauteur. Il y a d’autres joueurs sur lesquels on avait misé, on n’a pas pu les avoir pour diverses raisons. Notamment des problèmes administratifs. Pour manque de certificat international de travail (CIT), on n’a pas pu compter sur eux», fait savoir Siba Guilavogui.
Depuis le titre de champion de Guinée obtenu en 2014, l’AS Kaloum ne fait plus le poids. Son rival historique le Horoya AC a obtenu les huit derniers titres en championnat. Une éternité pour un club au palmarès aussi riche. Une situation qui s’expliquerait par une instabilité qui gangrenne le club depuis quelques saisons et qui a eu raison de nombreux techniciens. Au fil des années, ils sont nombreux ces entraîneurs à s'être relayé sur le banc du sous marin jaune. D’Amara Traoré à François Zahoui en passant par Mohamed Ait-Hida, la liste est longue. Avec plus ou moins de réussite.
Depuis quelques saisons d’ailleurs, le club est qualifié de cimetière des entraîneurs en raison de la facilité des dirigeants à se séparer des techniciens. «On ne peut pas amener un entraîneur aujourd’hui et le limoger demain. On a vu des entraîneurs qui n'ont passé qu'une seule séance d'entrainement avant d'être débarqué. L’AS Kaloum est capable de changer trois entraineurs en une saison. Une instabilité chronique qui est devenue la règle depuis quelques saisons», dénonce Abdoulaye Momo Fofana.
Du côté de la Direction, on se défend comme on peut. «Le meilleur allié d'un entraîneur c'est la performance. ce sont les résultats» tranche Guilavogui. Un coach qui ne gagne pas ou qui ne conjugue pas le même verbe que la Direction ne peut pas durer».
Pour mettre un terme à cette spirale négative, l’AS Kaloum entend mettre les bouchées durant cette trêve pour effectuer des réajustements. Le mercato étant ouvert pour quelques jours, le responsable de la communication du club annonce l’arrivée de nouvelles recrues. «Nous allons essayer de trouver des renforts dans certains compartiments pour essayer de remonter la pente. Surtout un buteur pour essayer de sauver le club».
Le journaliste Momo Fofana lui préconise des décisions plus radicales. «Si le club veut retrouver son lustre d’antan, il faut que les dirigeants du club fassent le ménage. Pour éviter que le président fasse le travail du Sécretaire Général, du Directeur sportif ou encore du coach. Un club c’est une institution. Si l’AS Kaloum veut retrouver sa gloire, il faudra qu’il y ait une très bonne organisation».
Avec 12 points en 13 journées, le rêve de qualification en Coupe africaine pour le club s’est pratiquement envolé pour l'AS Kaloum. Le sous-marin jaune lutte contre la relégation en Ligue 2. Ce que le club n’a plus connu depuis la saison 2007-2008.
Mamadou Gongorè DIALLO
