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Basket-Bénin : quelles retombées avec la nouvelle formule du Championnat féminin ?

La Fédération béninoise de basketball a retenu deux clubs pour animer le championnat professionnel féminin. La meilleure équipe aux cinq matchs sera déclarée championne du Bénin. Cette formule inédite n'est pas sans conséquences sur l'essor de la pratique au Bénin.

De notre correspondant au Bénin

Bénin
Élan Coton et ASPAC lors du match 1 de la série 5 rencontres

La fédération béninoise de Basketball a infligé une suspension de six mois aux joueuses et deux ans aux entraîneurs des clubs ASPAC, Énergie et Renaissance pour boycott de la première journée du championnat, le 11 février 2023. Celles-ci avaient opposé un refus de jouer tous leurs matchs à domicile sur le terrain d’Élan Coton, un adversaire direct. Deux mois après cette tempête, la FBBB a décidé de faire jouer le championnat féminin avec deux clubs malgré la paralysie générale.

Une situation analysée par Amadou Issa journaliste sportif à l'ORTB. « On ne peut pas être un acteur ou amoureux de la balle orange et affirmer que c'est l'une des meilleures formules. Si les acteurs ont envie de s'amuser, qu'ils nous le disent. Ce n'est pas sérieux pour un championnat dit professionnel alors que le décor était bien planté avec un sponsor. Quel est l'intérêt à disputer un championnat à deux clubs ? Quels sont les avantages et l'enjeu d'une telle compétition ? C'est autant de questions auxquelles on ne trouve pas de réponse ».

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Après le boycott de la première journée par les clubs, la Ligue professionnelle de basketball a durement sanctionné les acteurs. Elle a infligé une exclusion d'un an aux joueuses inscrites sur les feuilles de matchs et une amende financière de 5 millions de FCFA. Le comité exécutif a allégé les sanctions de six mois. Certes, les équipes ont été fragilisées. Si à l'impossible nul n'est tenu, la FBBB aurait pu annuler le championnat féminin analyse le confrère. « Si aujourd'hui il y a assez de problèmes sur le tapis pour qu'on ne puisse pas organiser le championnat par manque de clubs féminins, il faut simplement rendre le tournoi infructueux. Ce n'est pas une honte de reculer pour mieux sauter. À un moment donné, la fédération n'a pas pris les bonnes décisions», déplore Amadou Issa. Dans le contexte actuel où le gouvernement du Bénin accompagne les initiatives de développement des sports y compris le basket, cette décision porte un coup à l'éclosion de la pratique.

Entre amateurisme et regard des associations internationales

La répercussion immédiate du championnat à deux clubs reste l'absence de compétitivité durant la compétition et par ricochet, le faible niveau des équipes lors des compétitions internationales. « Il n'y a pas de challenge dans le championnat. En gros, on joue comme si on s'amuse », renchérit Issa.

Depuis 2017, aucune sélection nationale masculine comme féminin n'a plus participé aux éliminatoires de l'Afrobasket. En compétition des clubs, les performances sont mitigées. Énergie BBC qui a représenté le Bénin à la Coupe d'Afrique des champions féminine Maputo 2022 a enregistré quatre défaites en autant de matchs comme lors de sa première participation à ce tournoi au Caire en 2019. « On a été défaite avec des scores écrasants, on n'a pas émergé. On se dit qu'on revient pour continuer par travailler. Avec un championnat à deux clubs, quelle performance dans les compétitions internationales ? », se désole le confrère.

Pour Amadou Issa, le basketball béninois perd sa crédibilité auprès des autres pays et associations internationales. « Dans un congrès qui parle basketball, le Bénin n'est pas crédible aujourd'hui pour parler. Les institutions de basketball notamment la FIBA qui regorgent d'experts ne s'imaginent pas voir une telle compétition au Bénin. Ce que nous faisons n'est ni professionnel ni moderne ».

La jeunesse, la grande perdante

Plusieurs basketteurs d'origine béninoise aspirent exécuter des projets de développement de basketball au Bénin. Avec le climat actuel, les chances de voir Rui Hachimura, Isabelle Yacoubou ou encore Ian Mahinmi apporter chacune leur pierre à l'édifice sont hypothéquées. « Ian Mahinmi a annoncé des initiatives de développement pour la jeunesse. Quand il vient voir comment nos dirigeants traitent le basketball, quelle sera sa motivation pour venir investir dans un pays où les gens ne sont pas prêts pour le développement de la pratique ? Le plus souvent, on croit qu'on fait mal à la jeunesse mais en réalité on le fait à soi-même », conclut le confrère.

Rachidi DOSSA

 

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