Les élections au sein de ces instances n’ont toujours pas eu lieu en raison de tensions entre dirigeants. Le ministre camerounais des Sports a dû intervenir.
De notre correspondant au Cameroun,
L’impasse persiste. Parmi la cinquantaine de fédérations sportives que compte le Cameroun, au moins douze d’entre elles ont échoué à organiser le renouvellement de leurs organes dirigeants respectifs. Il s’agit des fédérations de boxe, volleyball, cyclisme, patins à roulette, gymnastique, lutte, danse, baseball, rugby, nanbudo, tennis et jeux de dames.
Les élections au sein de ces instances sont bloquées. Dans chaque cas, deux camps s’opposent et ne parviennent pas à s’entendre sur les textes et l’identité des membres de l’Assemblée générale qui devraient prendre part aux différents scrutins. Les dirigeants sortants étant soupçonnés d’avoir taillé de nouveaux statuts à leurs mesures. Face à la crise, le ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, s’est invité au processus.
Les fédérations avaient en effet jusqu’au 31 décembre pour tenir leurs élections. «Il y a une dynamique d’adhésion, a indiqué le ministre des sports à l’occasion du nouvel an. Seulement, il existe quelques fédérations récalcitrantes dont les dirigeants sortants veulent, à travers des subterfuges et en contournant la loi, se maintenir, même en étant en position d’illégitimité». Une situation à laquelle, la tutelle s’emploie à apporter des réponses dans l’ordre des lois et règlements de la République», assure-t-on au ministère des sports.
Ainsi, Narcisse Mouelle Kombi a mis son véto : pour la reprise des élections, les fédérations sont astreintes au respect non seulement de la loi nationale de 2018, relative à l’organisation et la promotion des activités physiques et sportives au Cameroun, mais aussi des lettres-circulaires du ministre. Plusieurs fédérations ont finalement accepté de se conformer à ces instructions. C’est le cas de la Fédération de cyclisme.
«Nous avons procédé au réexamen des textes organiques de la fédération dans le cadre du contrôle de conformité effectué par le Comité de suivi des opérations de renouvellement des bureaux exécutifs des fédérations, mis sur pied par le ministre des sports. Résultat : le ministre a marqué son accord pour l’organisation de nos Assemblées générales électives», rapporte Jean-Baptiste Biaye, le responsable de la communication de la Fédération camerounaise de cyclisme.
A la Fédération de volleyball, l’Assemblée générale (AG) de 2013 a repris fonction, en application des textes en vigueur et des instructions de la tutelle des sports. Les 2/3 de ses membres statutaires se sont réunis le 4 janvier 2023 au cours d’une Assemblée générale extraordinaire. «Les textes ont été modifiés en Assemblée et la mouture a été déposée auprès du ministère des Sports pour obtention de son visa de conformité, en application de la loi. Nous avons bon espoir que le ministre nous accordera ce visa de conformité», explique le rapporteur des travaux, Joe Archange Samba.
Le chronogramme des élections a ainsi été élaboré. Le scrutin est prévu du 9 au 18 janvier prochain. Même si en face, l’équipe dirigeante sortante n’entend pas quitter les affaires sans se battre. Accusant le ministre des sports d’avoir pris le parti de ses adversaires, le bureau dirigé par Serge Abouem semble avoir opté pour un bras de fer. Il qualifie d’illégaux les membres de l’AG de 2013 et réitère que les textes en vigueur sont ceux adoptés le 28 octobre 2022. L’Exécutif sortant ambitionne d’organiser sa propre élection dans les meilleurs délais. La tension reste vive.
Arthur WANDJI
