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CAN 2021 : Egypte, c’est quoi le problème ?

Malgré la présence de Mohamed Salah, meilleur joueur africain depuis quelques années, dans ses rangs, l’Egypte patine. Les septuples champions d’Afrique enchainent les prestations ternes. Bien loin des équipes de Hassan Shehata qui dominaient l’Afrique avec quasiment que des joueurs évoluant dans le continent.

Egypte CAN 2021
Malgré Mohamed Salah dans ses rangs, l'Egypte ne fait plus peur

82e minute de jeu, l’Egypte qui a ouvert le score seulement à la 69e grâce à une nouvelle brindille de sa star Mohamed Salah se fait surprendre par la Guinée Bissau. Mama Baldé récupère le ballon sur le côté gauche, enrhume la défense égyptienne et décroche un puissant missile qui s’en va mourir dans les filets de Mohamed El Shenawy. Ce qui aurait pu être le plus beau but du tournoi sera malheureusement annulé par la VAR qui a détecté une faute au début de l’action pas très évidente. L’assistance vidéo prive les Djurtus d’une merveilleuse égalisation à 1-1. Mais surtout, elle sauve les Pharaons d’une nouvelle désillusion.

Les sélectionneurs passent, le jeu reste pauvre

Ce sauvetage de la VAR ne cache cependant pas les lacunes que traîne l’Egypte depuis sa surprenante élimination en 8e de finale en 2019 à domicile par l’Afrique du sud. Les têtes du sélectionneur Hector Cuper et du président de la Fédération ont été coupées juste après. Mais cela n’a pas accéléré la reconstruction. On s’ennuie toujours à regarder les Pharaons jouer. Ils ont ronronné durant les éliminatoires de la CAN 2021 dans une poule où il n’y avait que les Comores, le Kenya et le Togo. Avec notamment deux matchs nuls (1-1) contre le Kenya et un 0-0 face aux Comores. Les éliminatoires du Mondial 2022 ont démarré sur ce même rythme. Hossam El Badry qui avait succédé n’échappe pas ainsi au limogeage après un nul contre le Gabon (1-1).

Sur le plan comptable, l’ancien milieu international n’a pourtant perdu aucun match (4 victoires, 5 nuls) mais selon les médias égyptiens, il a fait «les frais du jeu insipide de son équipe qui ne dépend que des miracles de Mohamed Salah».

Critiqué, Carlos Queiroz renvoie les tacles

Quelques mois après son licenciement, rien n’a absolument changé. Les mêmes reproches sont faits à son successeur Carlos Queiroz. Le technicien portugais est accablé de critiques. Et en conférence de presse de veille de match contre le Soudan, hier mardi, il a décidé de contre-attaquer. «Je vous conseille d’embaucher des experts pour lire le jeu et vous comprendrez dans quel système nous jouons. Nous respectons les humbles avis, c’est mon avis. Le football est un jeu d’opinions, d’erreurs. J’ai mon avis, vous avez le vôtre, les gars, tant que nous nous respectons mutuellement, il n’y a pas de souci dans le jeu, tout est correct. Nous ne jouons pas avec trois joueurs au milieu de terrain, mais cinq, six, sept ou huit quand c’est nécessaire. Nous ne jouons pas en attaque avec trois joueurs mais cinq, six, sept ou huit quand c’est nécessaire. Nous ne jouons pas avec trois défenseurs mais avec onze, c’est le monde moderne ! On attaque comme une unité, tout le monde défend comme une unité» a-t-il balancé aux journalistes.

Mohamed Salah et 9 porteurs d’eau ?

Les tacles appuyés de Queiroz ne feront certainement pas taire les critiques. La vérité est que les septuples champions d’Afrique ne font plus peur. Il manque certainement à cette équipe d’Egypte, les talents d’Aboutreika au milieu, le leadership d’Ahmed Hassan, la solidité et le charisme de Wael Gomaa, la vista d’Essam El Hadary et les consignes du gourou Hassan Shehata capable de remettre à sa place des ''génies perdus'' comme Mido. C’est peut-être une caricature à l’extrême mais cette nouvelle équipe des Pharaons ressemble depuis maintenant cinq ans à une formation avec 9 vaillants porteurs d’eau qui se battent pour ne pas prendre de buts, en attendant l’exploit du joueur d’exception nommé Mohamed Salah.

Plombé par la révolution égyptienne en 2011 ?

Cette tactique marche par moment car l’Egypte a atteint la finale de la CAN 2017, réussi à se qualifier au Mondial 2018 et n'est qu'à deux matchs de Qatar 2022. Mais c’est carrément insuffisant pour se hisser au sommet de l’Afrique et de s’y maintenir comme entre 2006 et 2010. Peut-être une coïncidence mais les Pharaons coincent depuis la révolution égyptienne en 2011. Un an après, ils ont manqué à leur première CAN (2012) de l'histoire alors qu’ils étaient triple champion d’Afrique. Ils rateront les deux éditions suivantes (2013 et 2015).

Cela coïncide aussi avec l’exode massif de plusieurs pépites égyptienne dont Mohamed Salah au lendemain de la révolution et de l'arrêt des championnats. La sélection ne s’articule plus autour des légendes d’Al Ahly et des joueurs locaux. Or, excepté Mohamed Zidan et Hemad Moteb, tout le Onze aligné par Hassan Shehata lors de la finale victorieuse (0-1) contre le Ghana en 2010 jouait en Egypte. De même que l'unique buteur de cette finale, Gedo (Al Ahly), entré en cours de jeu. Depuis, Al Ahly ne peut plus compter sur les meilleurs égyptiens qui partent désormais en Europe. Le meilleur club africain de l'histoire se rabat donc sur d’autres joueurs du continent : Ali Maaloul (Tunisie), Aliou Dieng (Mali), Badr Banoun (Maroc), Percy Tau (Afrique du sud). Conséquence ? Ce mercredi soir face au Soudan, la sélection alignera 5 voire 6 joueurs qui évoluent à l’étranger et sous la houlette d’un coach portugais.

Demba VARORE

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