Ancien sélectionneur des Eléphants, passé récemment sur le banc de Djoliba (Mali), Georges Kouadio, croit aux chances de son ancienne équipe d’aller loin lors de la CAN au Cameroun.
De notre correspondant en France
La Côte d’Ivoire reste sur un échec récent, avec son élimination lors des qualifications pour la Coupe du Monde par le Cameroun…
Je pense que le staff et les joueurs, même s’ils n’ont évidemment pas totalement oublié cette élimination, sont complètement concentrés sur la CAN. C’est l’avantage avec l’enchaînement des matches, des compétitions, cela permet de ne pas trop cogiter. Cette élimination a été mal vécue en Côte d’Ivoire, il y a eu beaucoup de déception, de critiques, il faut se servir de cet échec pour la suite.
La Côte d’Ivoire est-elle aujourd’hui capable d’aller loin et pourquoi pas de remporter ce titre de championne d’Afrique ?
Je suis optimiste. La Côte d’Ivoire est pour moi un des prétendants au titre. Bien sûr, il y en a d’autres, dont l’Algérie, le Cameroun, le Sénégal, le Maroc. Il faut s’attendre à une CAN très disputée, très compliquée, où tout se jouera sur des détails. Quand je regarde l’effectif dont dispose Patrice Beaumelle, le sélectionneur, il y a de quoi avoir des ambitions. Nous avons de très bons joueurs, qui évoluent dans les meilleurs championnats européens, comme Kessié, Haller, Bailly, Aurier…
Il y a aussi beaucoup d’expérience dans cette équipe...
C’est solide dans toutes les lignes. Ce qui m’inquiète, c’est le cas de notre gardien titulaire, Sylvain Gbohouo, suspendu pour dopage. A ce jour, on ne sait pas s’il pourra jouer ou non lors de la CAN. Et évidemment, ce serait un handicap de ne pouvoir l’aligner. Défensivement, l’équipe est aguerrie, elle prend peu de buts. Au milieu de terrain, c’est costaud, et devant, nous sommes bien armés. J’espère que Sébastien Haller, qui marque beaucoup de buts avec l’Ajax Amsterdam, en championnat des Pays-Bas comme en Ligue des Champions, aura la même efficacité en sélection.
La Côte d’Ivoire a hérité d’un groupe abordable avec l’Algérie, le favori de cette CAN, mais aussi la Sierra Leone et la Guinée équatoriale, qui sera son premier adversaire le 12 janvier…
Il y a deux équipes qui émergent dans ce groupe, l’Algérie et la Côte d’Ivoire. Personne ne dira le contraire, et si les deux sélections jouent à leur niveau, elles sortiront de ce groupe. La Guinée Equatoriale est une équipe que je connais peu, mais qui est assez joueuse, d’après ce que je sais. En phase finale, il est toujours très important de bien réussir le premier match. Si on le gagne, cela donne de la confiance, il y a moins de pression. Le problème, c’est que la Côte d’Ivoire, à cause de la crise sanitaire, n’a pas pu jouer de matches amicaux lors de son stage en Arabie Saoudite. J’espère que cela n’a pas eu trop de conséquences. Si on négocie bien les deux premiers matches, contre la Guinée Equatoriale et la Sierra Leone, nous serons dans une position idéale avant d’affronter l’Algérie. Mais il faut s’attendre à une CAN très ouverte, très compliquée, où il faudra être costaud jusqu’au bout pour espérer gagner cette CAN.
Alexis BILLEBAULT