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CAN 2021-Yéo Martial : «La Côte d’Ivoire monte en puissance»

Sélectionneur de la Côte d’Ivoire championne d’Afrique en 1992, Yéo Martial (78 ans) suit de très près les matches des Eléphants à la CAN 2021. Avant le huitième de finale contre l’Egypte, ce mercredi 26 janvier (16h), le technicien rappelle que les Pharaons sont une des sélections les plus difficiles à jouer.

De notre correspondant en France

L'ancien sélectionneur de la Côte d'Ivoire Yéo Martial.
L'ancien sélectionneur de la Côte d'Ivoire Yéo Martial.

Sport News Africa : L’Egypte, depuis le début de la CAN, n’emballe personne. Cela la rend-elle encore plus dangereuse ?

Yéo Martial : Oui. On l’a vu au premier tour. C’est une équipe très difficile à jouer. Elle a les caractéristiques d’une équipe nord-africaine, c’est-à-dire capable de proposer un jeu fluide et technique, et de jouer dur. Il faut s’attendre à ce qu’elle laisse l’initiative du jeu aux Ivoiriens, et qu’elle mise sur des contres. C’est une sélection contre laquelle la Côte d’Ivoire a toujours eu du mal à s’imposer. Je me rappelle de la finale de la CAN 2006 en Egypte : les Eléphants avaient fait un bon match, et ils s’étaient inclinés aux tirs au but. Et deux ans plus tard, en demi-finale, l’Egypte avait gagné (4-1), même si les Eléphants avaient fait plutôt une bonne première heure de jeu.

L’erreur consisterait-elle à se focaliser sur Mohamed Salah ?

C’est un joueur qu’il faut surveiller avec beaucoup d’attention, car il est capable de marquer ou de faire marquer n’importe quand. Mais une seule personne peut suffire pour remplir cette mission. Car dans cette équipe égyptienne, il y a d’autres très bons joueurs, et plusieurs peuvent marquer. Il n’y a pas que Salah. 

«Les performances des cadres de la sélection ivoirienne s’améliorent, qu’il s’agisse d’Aurier, de Kessié ou de Haller…»

Difficile de sortir un favori de ce huitième de finale…

Effectivement. Ce sera sans doute très serré. Les Eléphants devront se dire que cela pourrait être l’ultime match de cette CAN. Il ne faut pas voir au-delà, il faut uniquement se concentrer sur ce rendez-vous. Ce match se jouera sans doute sur des détails. Il va opposer deux équipes qui ont les moyens de remporter la CAN. Une d’entre elles quittera le Cameroun demain. Ensuite, ce sera au vainqueur de se projeter sur son quart de finale.

Quelle impression vous a fait cette sélection ivoirienne depuis le début de la CAN ?

Elle a fait deux premiers matches assez moyens, contre la Guinée équatoriale (1-0) et contre la Sierra Leone (2-2). Des équipes, il est vrai, très motivées et accrocheuses. Elle a en revanche fait un très bon match face à l’Algérie (3-1). Il faut également constater que les performances des cadres s’améliorent, qu’il s’agisse d’Aurier, de Kessié ou de Haller, notamment. L’équipe semble monter en puissance, c’est en tout cas l’impression qu’elle a pu donner face aux Algériens.

«C’est le défenseur qui a fait une passe en retrait à Sangaré qui a fait une grosse erreur. Beaumelle a eu raison de titulariser Sangaré contre l’Algérie.»

Patrice Beaumelle, le sélectionneur des Eléphants, avait maintenu sa confiance au gardien Badra Ali Sangaré, qui avait commis une grosse erreur face à la Sierra Leone…

J’ai plutôt tendance à dire que c’est le défenseur qui a fait une passe en retrait à Sangaré qui a fait une grosse erreur. Ce sont des choses qui arrivent. Beaumelle a eu tout à fait raison de titulariser Sangaré contre l’Algérie. N’oubliez pas que le soir de ce match contre la Sierra Leone, Sangaré a appris le décès de son père. Si le sélectionneur l’écarte face à l’Algérie, après le drame personnel qu’il venait de vivre, ça aurait été très difficile pour ce gardien. Beaumelle a fait preuve d’intelligence et de psychologie…

Alexis BILLEBAULT

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