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Entre Cameroun, France et rêve américain : Dominique Malonga raconte son ascension

À seulement 19 ans, Dominique Malonga vient de faire ses premiers pas en WNBA avec le Seattle Storm, malgré une défaite face aux Phoenix Mercury (81-59). Choisie en 2e position de la Draft, l’intérieure franco-camerounaise incarne déjà l’avenir du basket féminin. Dans cet entretien exclusif, elle revient sur ses racines à Yaoundé, son départ en France, ses ambitions aux États-Unis… et adresse un message fort à toutes les jeunes filles africaines qui rêvent, elles aussi, de marquer les parquets du monde.

Dominique Malonga à la conquête des USA
Dominique Malonga à la conquête des Etats-Unis.

Qui est Dominique Malonga ?

Je suis Dominique Malonga, une jeune basketteuse de 19 ans. Je suis née et j’ai grandi au Cameroun, et c’est là que tout a commencé pour moi, sur les terrains de l’académie Onyx, que mes parents – Thalance Malonga et Agathe, deux anciens basketteurs de haut niveau – ont fondée ensemble. J’ai un lien très fort avec mes origines camerounaises. Je suis reconnaissante d’avoir commencé là-bas, d’avoir grandi dans cette culture, d’avoir ce pays magnifique dans mon histoire, et surtout d’avoir derrière moi une communauté qui me soutient profondément.

Le basket, c’est un peu une affaire de famille. Ma mère a été une grande internationale camerounaise, mon père a joué en Pro B et avec l’équipe nationale du Congo. Alors oui, chez nous, le basket est partout : dans les souvenirs, dans les discussions, dans le quotidien. Le basket, c'est vraiment une histoire de famille, que ce soit moi, mes frères et sœurs, notre famille s'est toujours retrouvée autour de ce sport. Et même si au début je n'étais pas une grande passionnée, j'ai eu la chance d'avoir des parents et une famille derrière moi, qui m'a poussée à ne jamais arrêter parce que sinon, je serais peut-être passée à côté d'une grande histoire, d'une belle carrière. Donc je suis contente d'avoir pu être poussée par l'histoire de ma famille.

Lire aussi : Draft WNBA 2025 : Dominique Malonga pour rentrer dans l’histoire

Vous avez quitté le Cameroun très jeune pour rejoindre la France. Comment cette transition a-t-elle façonné la joueuse que vous êtes devenue ?

Ma famille et moi, on a déménagé pour la France quand j'avais 10 ans. Et ça n'a pas été un très gros dépaysement, en vrai, parce qu'on a eu beaucoup l'habitude de déménager avec la carrière de ma mère. On est une famille qui non seulement n'a pas une très grande attache avec le lieu où l’on vit, mais qui a aussi une facilité à bouger. Certes, c'est un dépaysement parce que forcément, c'est un autre pays, c'est une autre culture, mais finalement, dès que j'ai ma famille avec moi, je peux vivre partout. Ce départ pour la France ne m'a pas trop déboussolée, on va dire. Au contraire, ça m'a aidée ; parce que c'est là que toutes les opportunités ont commencé à s’offrir à moi.

J'ai du soutien en France, du soutien au Cameroun et ça se ressent vraiment dans le sport, notamment sur les réseaux sociaux

Le fait de déménager aussi vite et de prendre son indépendance, forcément ça m'a fait grandir plus vite que les gens de mon âge et donc j'ai affronté plein de situations qui m'ont fait devenir la femme que je suis aujourd'hui. J’utilise cette multiculturalité comme force pour avoir des réponses dans les moments difficiles et dans l'adversité. Et forcément cette double culture française et camerounaise, ne m'apporte que du positif que ce soit dans ma vie sportive, ou même en dehors du sport parce que, aujourd'hui, je peux vraiment dire que je connais bien les deux cultures et que je peux me réfugier dans l'une comme dans l'autre. J'ai du soutien en France, du soutien en Cameroon et ça se ressent vraiment dans le sport, notamment sur les réseaux sociaux où je vois tous mes supporters camerounais, je vois tous les messages, je vois tout l'amour que ce pays me porte et ça fait énormément plaisir. Et quand on sait que je joue pour un autre maillot, pour l'équipe de France, mais que j’ai un pays différent me porter dans son cœur, ça fait énormément plaisir.

Y a-t-il eu, pendant cette période, des moments de doute ?

Bien sûr. Il y a eu des moments durs, et il y en aura sûrement encore. Heureusement, j'ai encore une fois le socle familial nécessaire pour tout affronter, quoi qu'il se passe. Donc je suis tellement reconnaissante pour ça. Et si je devais choisir le moment le plus difficile pendant cette période, je pense que ça aurait été ma blessure au dos. Il y a en 2022 - 2023, c'est une longue blessure. J'avais une scissure aux vertèbres et donc j'ai arrêté pendant presque 6 mois. C’était très compliqué mais j'ai été très bien entourée pendant ce moment et je suis revenue encore beaucoup plus forte. J'en garde quand même du positif au niveau de l’abnégation que j'ai pu avoir pour sortir de ce trou noir.

Vous venez d’être sélectionnée en deuxième position de la draft WNBA. Qu’avez-vous ressenti au moment de l’annonce, et qu’est-ce que cette nouvelle aventure à Seattle représente pour vous ?

Quand j’ai entendu mon nom, à la deuxième position de la draft, j’ai ressenti beaucoup de joie et de fierté. C’était la concrétisation de tout le travail accompli. Et j’étais entourée de ma famille. Je pense que ce qui m'a rendu encore plus émotive, c’est que c’était devant les yeux des miens, de ceux qui me supportent depuis que je suis toute petite. J’étais heureuse de rendre fier tout ce monde autour de moi. Voilà les premiers sentiments qui m'ont traversé. Je pense que cette nouvelle aventure ne peut qu’être géniale. Le niveau américain, c'est vraiment inconnu pour moi donc ça va être une découverte et c'est un peu la grande scène finalement, c'est le meilleur basket du monde et de pouvoir y jouer, de pouvoir évoluer et réussir dans ce milieu-là, c'est le rêve de beaucoup de gens et je sais que je suis vraiment abondamment bénie de pouvoir vivre des expériences comme celle-ci.

Je veux aider à donner une autre dimension au basket féminin, ouvrir des portes pour les générations futures...

Mon objectif, c’est de faire partie des meilleures joueuses au monde. Je joue pour le plaisir, mais je veux aussi faire évoluer ce sport par ce que je fais sur le terrain, mais aussi ce que je représente. Je veux aider à donner une autre dimension au basket féminin, ouvrir des portes pour les générations futures, pour qu’elles aient plus de visibilité et d’opportunités. Montrer que les femmes ont une vraie valeur, qu’elles font des choses incroyables, elles aussi.

Justement, si vous deviez adresser un message à une jeune fille en Afrique qui rêve, comme vous, de briller sur les parquets du monde entier, que lui diriez-vous ?

Pour les jeunes filles qui rêvent de briller, la seule chose que je puis leur dire c’est de ne jamais lâcher, ne jamais penser qu’on rêve trop grand, ne jamais penser que c’est impossible. On est notre plus grand adversaire et lorsqu’on se met des limites, c’est difficile de les franchir. Il faut travailler pour ce que l’on veut atteindre comme objectif. Il faut également s’entourer de bonnes personnes. Je pense que ma réussite aujourd’hui, c’est 50% ma famille et les gens qui m’entourent. Il ne faut jamais douter de qui on est et de ses capacités.

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