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Fédération algérienne de football : Amara, bilan d’un mandat éclair

C’est désormais acté. La Fédération algérienne de football (FAF) est en quête d’un nouveau président. L'Assemblée générale ordinaire de l’instance a validé la démission de Charaf-Edinne Amara. Retour sur son unique année de règne.

De notre correspondant en Algérie,

Charaf-Edinne Amara, ancien président de la Fédération algérienne de football

Patron de la puissante société publique algérienne Madar Holding, le natif de Tebessa, région de l’Est algérien, n’avait que trois années d’expérience dans le football avant de siéger à la FAF.

Arrivé à la tête du CR Belouizdad, triple champion d’Algérie en titre, en 2018 avec le rachat du club algérois par l’entreprise qu’il dirige, Charaf-Edinne Amara n’aura finalement tenu qu’une seule et unique année à la présidence de la FAF.

Les raisons de sa démission, précoce mais attendue, sont nombreuses. Méconnu du grand public, Charaf-Edinne Amara a été désigné comme l’un des grands responsables de l’échec des Verts en barrages de Coupe du Monde 2022.

À tort ou à raison, l’homme fort du CR Belouizdad a d’abord fait les frais d’un manque de soutien sur le plan médiatique. Et ce fut malheureusement pour lui le fusible qui devait sauter après les récents échecs de l’équipe nationale algérienne.

Amara n’a pas assez défendu l’équipe nationale ?

«J'ai travaillé avec sérieux et fidélité pour mon pays, en mettant tous les moyens pour nos sélections nationales», a-t-il confié l’issue des travaux de l'Assemblée générale ordinaire. Des mots choisis avec précaution pour celui à qui il a été reproché de ne pas avoir assez protégé les intérêts de la sélection sur le plan continental.

En cause, la prestation jugée, catastrophique par certains observateurs algériens, de l’arbitre gambien Bakary Gassama lors du match retour des barrages du Mondial 2022 contre le Cameroun au stade Mustapha-Tchaker de Blida.

Lire aussi : Mondial 2022-Algérie : l'enfer, «à seulement dix secondes» du paradis

Selon une partie de la presse algérienne, le patron de la FAF aurait dû contester la désignation de l’homme en noir immédiatement après l’annonce de la Confédération africaine de football (CAF).

Ayant déjà eu des polémiques avec certains clubs d’Afrique du Nord par le passé, le Gambien n’était pour beaucoup d'Algériens pas le meilleur choix pour ce match ô combien important. D'aucuns estiment que Charaf-Edinne Amara aurait dû s’opposer à cette désignation afin de protéger les coéquipiers de Riyad Mahrez face à d’éventuels décisions litigieuses.

«Je suis responsable de ce qui s'est passé, mais pas un coupable, avait-il expliqué en avril dernier en conférence de presse. Ni moi, ni le coach, ni les joueurs, sommes les coupables. Le football est fait ainsi, tu perds ton ticket de qualification, à 10 secondes de la fin du match. Les erreurs de l’arbitre Gassama ont déstabilisé les joueurs. Cette déconcentration nous a coûté la défaite

Les supporters algériens n’ont pas digéré cette élimination à un petit pas du Mondial 2022. En témoigne leur énorme enthousiasme à l’idée de rejouer le match après que certains apprentis sorciers ont avancé cette hypothèse comme une certitude.

Une autre déclaration de Charaf-Edinne Amara l’a enfoncé un peu plus auprès des fans algériens. «Eto'o est un ami à moi, on ne doute pas de l'honnêteté du Cameroun durant le match, a-t-il expliqué. Nous avons seulement parlé de l'arbitrage et je dis à Eto'o qu'il ne faut pas oublier la solidarité de notre part pour que le Cameroun puisse organiser sa dernière CAN

Après l’arbitre gambien, l’opinion publique a décidé que Charaf-Edinne Amara était le second responsable de cet échec. Et que son manque d’expérience a fragilisé la position algérienne.

Amara-Belmadi, le courant n’est jamais passé !

Devant les caméras, les deux hommes n’ont jamais laissé transparaître une mésentente. En coulisses, par contre, les choses seraient plus compliquées.

Une seule et unique fois seulement, le coach des Fennecs a laissé paraître son agacement en conférence de presse. La raison ? Le désormais ex-patron de l’instance fédérale avait annoncé qu’il ne faudrait que quelques minutes pour convaincre Djamel Belmadi de prolonger. Ce dernier s’était étonné de cette sortie médiatique.

Si aucun incident n’a eu lieu en interne, les deux hommes forts du football algérien n’ont jamais eu la même vision du sport roi. Djamel Belmadi, le sélectionneur de l’équipe nationale d’Algérie, a rapidement déchanté après l’élection de Charaf-Edinne Amara.

L’ancien sélectionneur du Qatar entretenait de très bonnes relations avec Kheïreddine Zetchi, l’ancien président de la FAF. Et le changement s’est vite fait ressentir pour le premier responsable du staff technique des Verts.

Véritable accro au travail, Djamel Belmadi n’a pas trouvé en Charaf-Edinne Amara le successeur idéal de celui qui lui avait confié les rênes de l’équipe algérienne.

Amara n’est pas aussi bon gestionnaire que ça

Lors de son élection à la tête de la Fédération algérienne de football, Charaf-Edinne Amara a d’abord été présenté comme un excellent gestionnaire, lui le patron d’une énorme entreprise nationale. Dans les faits, les caisses de l’instance fédérale se portent très mal depuis un certain temps.

Sur la seule année 2021, la FAF a enregistré un déficit budgétaire de 130 milliards de centimes (8,5 millions d’euros). Ce sont les chiffres envoyés par Charaf-Edinne Amara aux membres de l'Assemblée générale.

En plus de l’énorme prime accordée aux joueurs de l’équipe nationale suite à leur qualification en Coupe d’Afrique des nations 2021 ; 60 milliards de centimes (3,9 millions d’euros), la plus grosse dépense est sans aucun doute l’enveloppe allouée aux salaires du staff technique. Celui-ci a perçu 60 milliards de centimes (3,9 millions d’euros).

Les dépenses sont nombreuses à Dely Ibrahim. Et aucun nouveau partenaire économique n’a fait son apparition sous les commandes du PDG de Madar Holding. Son expertise dans le monde des affaires n’aura clairement pas servi les intérêts de la Fédération algérienne de football.

Touabi Juba ARRIS

 

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