Champion olympique aux Jeux de Sydney 2000, Jean Paul Akono nourrit beaucoup d’espoirs pour cette Coupe du monde 2022. L’ancien sélectionneur du Cameroun croit Vincent Aboubakar et ses coéquipiers capables d’atteindre le dernier carré du tournoi qui se tient au Qatar.
De notre correspondant au Cameroun
Comment les Lions indomptables du Cameroun devraient-ils aborder cette Coupe du monde 2022 ?
Je pense qu’il n’y a pas de recette magique ; ce sont des joueurs professionnels, ils sont habitués à des matchs de haut niveau. Ils ont des atouts, à eux de les utiliser de la meilleure des manières. Néanmoins, il faudra être prudent. Notamment en défense car nous allons affronter des équipes redoutables au plan offensif. Il faudra aussi une bonne dose de détermination ; ne pas abandonner si on encaisse un but et redoubler d’effort lorsqu’on mène au score. Le premier défi à relever est psychologique. Si les Lions sont psychologiquement prêts, la tâche sera moins ardue.
Jusqu’où peuvent aller Vincent Aboubakar et ses coéquipiers dans ce tournoi ?
Les chances du Cameroun sont toutes aussi intactes que celles de tous les participants à cette Coupe du monde. On ne peut pas prendre part à un Mondial pour de la simple figuration. Chaque participant se donne des objectifs. En ce qui concerne le Cameroun, il est question de ramener le trophée. Cet objectif n’est pas l’apanage de certains pays.
Aujourd’hui, la première mission sera de faire mieux que le quart de finale disputé en 1990 ; c’est-à-dire atteindre au minimum les demi-finales. Après quoi, il faudra aller chercher le trophée. J’ai une conviction : cette Coupe du monde sera celle du rayonnement de l’Afrique. Et je croise les doigts pour que ce soit le Cameroun, pour qu’après 5 Coupes d’Afrique et une médaille d’or olympique [Sydney 2000, Ndlr.], que le pays des Lions Indomptables triomphe au plan mondial. Nous avons nos chances et nous allons les capitaliser dès le 24 novembre contre la Suisse. Le Cameroun n’a pas de raison de douter.
Quelles sont les armes dont dispose le Cameroun pour aller chercher ce prestigieux trophée ?
La première force vient du discours du président de la Fédération, Samuel Eto’o. Alors qu’il est fraîchement retraité, il vient avec une ambition, une conviction, une mentalité de gagneur qu’il essaie d’inculquer aux joueurs. Il amène chacun de ses jeunes frères à rêver et à croire que la victoire est vraiment possible. Cette avec cette mentalité que le Cameroun a pu atteindre les quarts de finale de la Coupe du monde 1990.
L’autre atout, ce sont les joueurs eux-mêmes. Nous avons un groupe qui a plein de qualités. Que ce soit André Onana, Jean-Charles Castelletto, Zambo Anguissa, Vincent Aboubakar, Choupo-Moting et les autres, le sélectionneur Rigobert Song a ce qu’il faut pour aller loin. Ces garçons ont prouvé qu’ils ont du talent lors de la dernière Coupe d’Afrique.
Le dernier atout à prendre en considération, c’est l’état d’esprit de ces joueurs. C’est un groupe qui vit bien et qui est animé par la même détermination. On l’a vu à Blida le 29 mars contre l’Algérie. Malgré la défaite (0-1) au match aller à Douala, les Lions ont faussé les pronostics (1-2). S’ils affichent ce même caractère, nos adversaires auront du mal à nous renverser.
L’un des joueurs en forme du Cameroun, c’est Maxim Choupo-Moting. Seulement, il est souvent remplaçant ou alors aligné dans un registre qui n’est pas le sien, derrière la ligne d’attaque. Selon vous, comment le sélectionneur Rigobert Song devrait-il l’utiliser ?
Il ne fait aucun doute que Choupo-Moting a montré au cours de ce début de saison qu’il est très à l’aise à la pointe de l’attaque du Bayern Munich. Mais il faut noter que le club et la sélection nationale ont chacun ses réalités. Pour tirer le meilleur du potentiel de Choupo-Moting, le sélectionneur Rigobert Song doit pouvoir discuter avec lui. Discuter, non seulement pour que ce dernier lui dise dans quel registre il souhaite jouer, mais surtout pour avoir une vision globale de ce que son positionnement peut avoir comme impact pour ses partenaires. En club, Choupo-Moting est l’un des deux rares numéro 9 du club. Or, en sélection, ils sont plus nombreux avec notamment un Vincent Aboubakar qui est aussi efficace à la pointe. C’est au sélectionneur de trouver la bonne astuce pour capitaliser toutes les forces dont il dispose.
Mené par Kigoum WANDJI
