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Médaillée d'or aux Jeux méditerranéens : Cylia Ouikene à cœur ouvert

Agée seulement de 18 ans, la karatéka algérienne Cylia Ouikene a réussi à battre des adversaires très expérimentées aux Jeux méditerranéens 2022 offrant au passage à l’Algérie sa première médaille d’Or lors de cette 19e édition de la compétition. Dans cet entretien accordé à Sport News Africa, Cylia Ouikene se confie à cœur ouvert. Sa préparation, la compétition, sa vie d’étudiante et bien d’autres sujets ont été évoqués.

De notre correspondant en Algérie,

Cylia Ouikene karatéka Algérie
Cylia Ouikene, karatéka algérienne médaillée aux JM 2022

Sport News Africa : Vous avez été la première athlète algérienne à avoir remporté une médaille d'or aux Jeux méditerranéens d'Oran. C'est une fierté d'avoir ouvert le compteur ?

Cylia Ouikene : Bien sûr, c’est une grande fierté pour moi. C’est la première médaille d’or algérienne lors de ces Jeux méditerranéens. Je suis très contente d’avoir réussi ce succès après de grands sacrifices et une préparation très intense. Al Hamdoulilah, j’ai pu remporter la médaille d’or.

« Je n’ai pas eu un parcours facile aux JM 2022 »

A seulement 18 ans, vous avez réussi à battre plusieurs championnes de votre catégorie. Comment expliquez-vous ce succès précoce ?

Cylia Ouikene : On ne peut expliquer le résultat final qu'avec le travail. J’ai beaucoup sacrifié pour avoir cette médaille. Le secret de la réussite, c’est le travail.

Pouvez-vous nous parler de vos combats lors de ces Jeux méditerranéens d'Oran.  Comment avez-vous géré vos combats ?

Cylia Ouikene : Je n’ai pas eu un parcours facile lors de cette compétition. Les nations participantes à cette 19e édition des Jeux méditerranéens font partie des meilleures équipes du monde : la France, l’Egypte ou encore l’Espagne.

J’ai affronté Alba Pinilla Sanchez, une karatéka espagnole, durant mon premier combat. Elle a beaucoup plus d’expérience que moi. C’est une athlète qui a participé à de nombreux rendez-vous internationaux lors des dernières années. Puis j’ai affronté une Portugaise, Sara Filipa Pinto Leal et une Slovaque Ursa Harberl.

En finale, j’ai combattu une très bonne karatéka égyptienne, Reem Salama. L’Egypte dispose dans ses rangs de plusieurs sportifs faisant partie du haut du classement mondial. Ils sont vraiment forts en Karaté. J’ai absolument tout donné lors de ce combat. Avec l’aide du public et la préparation que j’ai faite en amont, j’ai remporté cette finale.

Comment s'est déroulé votre préparation ?

Cylia Ouikene : Nous avons eu une préparation très intense. Le travail a commencé il y a une année et demi. Nous avons effectué plusieurs stages en Algérie et à l’étranger avec l’équipe nationale. Sur le plan personnel, je continue toujours de me préparer avec mon club de la JS Freha après les regroupements. Je me donne à fond à l’entrainement. Il est important de se préparer sur les trois volets : physique, tactique et psychologique.

Quel rôle a eu votre entraineur égyptien dans le succès des karatékas algériens ?

Il est arrivé en équipe nationale lors de la dernière partie de la préparation, il y a environ trois mois. Il nous a apporté un plus car il a beaucoup d’expérience. C'est un technicien qui a déjà entrainé des athlètes de très haut niveau avec de bons résultats à l’international. Sur le tapis, il sait donner des détails importants pour réaliser de bonnes performances.

Lors des combats, il détaille les qualités et les défauts de nos adversaires qu’il connait depuis plusieurs années. Et il nous donne des solutions pour prendre le dessus et nous donne beaucoup de confiance.

« Depuis mon enfance, j’ai toujours aimé le Karaté »

Pourquoi avez-vous décidé d'opter pour cette discipline et pas une autre ?

Depuis mon enfance, j’ai toujours aimé le Karaté. Dans ma région, il y a la championne Dyhia Chikhi qui s’est illustrée et a gagné de nombreux titres internationaux pendant de longues années. Cela m’a beaucoup inspiré. Une fois dans le bain, ce sport est rentré dans mes veines.

En tant que jeune championne, que pouvez-vous dire aux enfants qui ont découvert le karaté aux Jeux méditerranéens et qui veulent faire comme vous ?

Premièrement, c’est le rôle des parents d’encourager leurs enfants à faire du sport. Les activités sportives sont bénéfiques pour les jeunes dans leurs études, leur santé et plus globalement dans la vie de tous les jours. Le sport éduque les personnes. Le Karaté n’est clairement pas une discipline sportive violente ou dangereuse pour les enfants, bien au contraire. C’est surtout une façon d’inculquer la discipline et le respect.

Votre club le JS Freha compte deux championnes dans ses rangs. Pouvez-vous nous parler un peu de la JS Freha ?

J’ai intégré le club de la JS Freha à l’âge de 5 ans. J’ai commencé avec mon entraineur Chikhi Hassen que je remercie beaucoup pour ses efforts. Il m’a donné une bonne base chez les plus jeunes. J’ai commencé la compétition internationale chez les cadettes. Ma première performance, c’était la médaille d’or lors du Championnat d’Afrique.

J’ai ensuite été sacrée à plusieurs reprises championne d’Algérie. Même si nous n’avons pas suffisamment de moyens car c’est un club amateur qui forme les athlètes mais nous avons réussi à avoir beaucoup de médailles. Il y a aussi la relève chez les jeunes. Avec plus de moyens, nous aurons eu de meilleurs résultats encore. La coach Dyhia Chikhi nous a beaucoup aidé de par son expérience.

Le karaté ne fait pas partie des sports engagés pour les jeux olympiques 2024 de Paris. Comment jugez-vous cette décision des organisateurs ?

Malheureusement, notre sport n’est pas au programme des prochains Jeux Olympiques. C’est malheureux pour les karatékas. C’est un sport qui a sa place lors de ce rendez-vous international.

Il y a beaucoup de médailles en jeu dans cette discipline par rapport à d’autres sports présents aux JO de Paris. C’est dommage car le karaté honore toujours l’Algérie au niveau mondial.

« Je veux continuer à gagner des médailles »

Comment se passe votre journée entre sport et études ?

En dehors du karaté, je suis étudiante à l’Université Mouloud Maameri de Tizi-Ouzou. Je suis étudiante en science de la matière. Ce n’est pas facile de joindre les deux bouts. Il faut toujours sacrifier l’un pour l’autre.

C’est vrai que j’ai un peu délaissé ce volet lors des derniers mois, mais je reste à jour. Je suis en contact avec mes professeurs qui m’envoient les cours et je m’entends avec eux pour passer mes examens.

Comment se passe une semaine type de Cylia Ouikene ?

Quand je suis en stage interne avec l’équipe nationale, j’ai droit à quelques jours de repos pour passer mes examens. Il faut étudier à l’hôtel seule mais en dehors des regroupements j’étudie normalement. Je me rends à l’Université le matin et je reviens m’entrainer en fin de journée. Quand tu as un objectif, il faut faire le maximum pour l’atteindre.

Envisagez-vous de continuer une carrière professionnelle dans le sport ?

Je ne veux pas lâcher les deux. J’essaye de travailler dur dans mes études et dans le sport. Je refuse de perdre l’un ou l’autre. J’ai commencé ma carrière dans le karaté et j’ai des objectifs pour l’avenir. Et je compte aussi avoir mon diplôme lors des prochaines années.

Quels sont vos prochains objectifs pour les prochaines années ?

Cylia Ouikene : Je veux continuer à gagner des médailles. Nous allons prendre part aux Jeux Islamiques lors du prochain mois ensuite il y a le Championnat d’Afrique, le Championnat du Monde juniors puis le Championnat du Monde séniors l’année prochaine. Nous avons déjà entamé la préparation pour toutes les compétitions.

Un dernier mot

Cylia Ouikene : Je veux remercier toutes les personnes qui m’ont aidé lors de la préparation des Jeux Méditerranéen. Ma famille, mes amis, mes entraineurs et le président de la Fédération.

Touabi Juba Arris

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