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Nji Mouluh Seidou, champion du monde de sambo : « Je suis l’homme à abattre »

Double champion du monde de sambo, Nji Mouluh Seidou s’apprête à défendre son titre lors du 49e Championnat du monde au Kazakhstan (du 8 au 10 novembre). Entre préparation intense et pression de rester au sommet, le Camerounais se confie sur ses ambitions personnelles, les défis de sa discipline, et l’importance de faire rayonner son pays à travers le sambo, un sport en pleine croissance en Afrique.

Nji Mouluh Seidou

En tant que champion du monde en titre de sambo, comment vous êtes-vous préparé pour défendre votre titre lors de cette 49e édition au Kazakhstan ?

La préparation pour un Championnat du monde est un processus de longue haleine. Nous avons suivi deux stages intensifs : un stage interne pour parfaire les bases et un stage externe pour se confronter à d’autres styles. Grâce à un travail technique rigoureux, je me sens prêt à relever le défi. Les compétitions ne se ressemblent jamais ; chaque tournoi est unique. Nous avons donc affiné nos stratégies pour rester performants face à tous les adversaires.

Défendre un titre mondial est un défi majeur. Comment avez-vous adapté votre approche pour rester au sommet ?

Je suis un homme à abattre. Je le sais. Être champion est une chose, mais le rester est encore plus difficile. J’ai conscience d’être dans la ligne de mire de tous mes adversaires. Cela exige une remise en question constante et une volonté permanente de progresser, car le sambo évolue sans cesse. Le sambo n’est pas juste un sport de combat, c’est un art qui exige la maîtrise de multiples techniques et une grande endurance mentale. La complexité de la discipline demande une harmonisation parfaite entre le physique et le mental. C’est cette recherche d’équilibre et cette volonté de rester adaptable qui, je l’espère, feront la différence.

Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés, à la fois sur le plan personnel et pour l’équipe camerounaise ?

Mon ambition personnelle et celle de l’équipe se rejoignent : décrocher le plus de médailles d’or possible. Pour nous, il ne s’agit pas seulement de performances individuelles, mais aussi de représenter notre pays avec fierté. Comme le Président Paul Biya l’a souvent rappelé, il s’agit de faire rayonner notre nation. Nous venons au Kazakhstan avec l’ambition de faire briller le Cameroun sur la scène mondiale et de démontrer notre détermination en ramenant le maximum de médailles.

Le sambo gagne en popularité en Afrique. Quelles actions devraient être entreprises pour encourager davantage de jeunes à s’investir dans ce sport au Cameroun ?

Je salue les efforts du gouvernement, notamment pour l’organisation de compétitions internationales comme celle qui a récemment réuni onze pays africains au Cameroun. Ces initiatives permettent de faire découvrir le sambo, qui n’est pas seulement un sport de combat, mais aussi un art martial porteur de valeurs éducatives. Le sambo inculque discipline et responsabilité. À l’origine, c’était un sport militaire, et il exige beaucoup de rigueur et de courage. Aujourd’hui, nous avons réussi à former une équipe de 12 athlètes pour le Championnat du monde, contre seulement 3 il y a quelques années. Il serait important de développer davantage de programmes de sensibilisation pour attirer les jeunes, car le sambo est vraiment une discipline d’avenir.

Avec deux titres mondiaux, pensez-vous déjà à une reconversion ou envisagez-vous de rester dans le monde du sambo ?

La question de la reconversion est toujours présente pour un athlète, surtout dans les sports de combat. Pour ma part, j’enseigne les arts martiaux depuis longtemps et forme des entraîneurs, avec un diplôme obtenu en Russie qui me permet d’exercer à l’international. Je suis également consultant pour plusieurs pays, et en 2023, j’ai eu l’honneur d’être décoré « légende vivante du sambo » en Arménie par le président russe Vladimir Poutine. Cette reconnaissance me donne une motivation supplémentaire pour continuer à partager mon expertise et promouvoir le sambo au Cameroun et ailleurs.

 

 

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