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Rugby-Sénégal : vers la fin de l’ère Guédel Ndiaye

Le rugby sénégalais se prépare à un grand bouleversement avec l’assemblée générale élective de Fédération sénégalaise de rugby (FSR), reportée dernièrement à une date ultérieure. Après plus de 30 ans à la tête de la FSR, le président Guédel Ndiaye a confié à Sport News Africa son plan progressif d’un retrait pourtant souhaité depuis au moins 8 ans. Un successeur consensuel déjà ciblé, une nouvelle page sera amorcée d’ici 2024 au sein de l'instance.

De notre correspondant au Sénégal

Guédel Ndiaye (en blanc), président de la Fédération sénégalaise de rugby.

La longue ère de Me Guédel Ndiaye comme président de la Fédération sénégalaise de rugby touche à sa fin. À la tête du rugby sénégalais depuis la fin des années 80, Me Ndiaye a enfin trouvé une porte de sortie et un successeur pour tirer sa révérence tout en conservant le dynamisme de l’instance. Un dernier tour d’honneur pour renforcer son successeur désigné et un repos bien mérité pour ce passionné de l’ovalie.

Une transition en douceur

« On a eu aucun acte de candidatures, à aucun poste », renseigne Me Guédél Ndiaye au sortir de l’assemblée générale avortée. « On a dès lors décidé de reconduire le bureau. Cela s’est fait de façon consensuelle en réunion du comité exécutif il y a quelques jours. Ça nous a permis aujourd’hui de l’exposer à tout le monde pour savoir ce que les gens en pensent. Ça a suscité beaucoup de débats mais à la sortie, tout le monde était favorable », a confié le président de la FSR.

En fin stratège qu’il est, Me Guédel Ndiaye s’oriente vers une certaine continuité pour un poste où l’on ne se bouscule pas. « On voudrait reconduire pratiquement tous les membres du bureau et du comité exécutif, remplacer certains qui ont pris de l’âge et qui veulent se retirer. Ensuite, faire ma transition à moi, mais en douceur. Parce que cela fait 8 ans que je demande à quitter et qu’on ne trouve personne qui souhaite me remplacer » fait-il savoir avant d’évoquer les raisons de cette réticence. « Ils disent souvent ne pas connaître assez le rugby international, ils ont aussi peur de se retrouver à mettre leur argent parce que la Fédération de rugby n’a pas trop les moyens. »

Même si sa passion pour le rugby reste intacte, rempiler pour un autre mandat entier était inenvisageable pour des raisons de santé. « Le motif de mon départ c’est que je suis un peu fatigué. Honnêtement c’est très usant. J’ai également eu quelques problèmes de santé et j’ai manqué pas mal de choses. Et je constate qu’à chaque fois que je suis absent, c’est un peu compliqué. Je suis assailli par les uns et les autres. Il faut que j’arbitre des querelles qui n’existent pas quand je suis présent. Je me suis dit qu’il faut que je parte en mettant quelqu’un de très consensuel ici » a-t-il concédé.

Madani Fall, le successeur idéal

Pour assurer la transition, les membres du comité exécutif ont opté pour un candidat consensuel. Leur choix s’est donc porté autour de Madani Fall, médecin de la fédération. « Il connaît le rugby de l’intérieur et il connaît le rugby international parce qu’il est également le médecin référent de la Confédération africaine de rugby », explique le président Guédel Ndiaye. « Il connaît tous les présidents de fédérations, tous les membres du comité exécutif de Rugby Afrique et même du rugby mondial. Donc c’est la personne idéale ».

Le président de la FSR en est convaincu. Le rugby sénégalais a de beaux jours devant lui avec un homme plus conciliant que lui mais pas moins ferme quand il le faut. « Il a de grandes qualités humaines. D’abord c’est quelqu’un qui passe son temps à soigner des gens en danger de mort, souvent. Il est très proche des joueurs de rugby, proche des gamins de la petite catégorie et du rugby féminin. C’est un diplomate, il sait dire les choses même les plus difficiles, gentiment. Contrairement à moi (rires). Cela dit, il sait trancher aussi. Les gens seront surpris. C’est pourquoi je pense qu’il a toutes les qualités requises pour faire un excellent président. Et enfin sa connaissance du rugby local et du rugby international ainsi que des dirigeants internationaux en font une personne essentielle pour nous » s’est-il réjoui.

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Cela n’a pourtant pas été simple de convaincre M. Fall à cette tâche. Des garanties ont fini par le faire plier. « Il accepte de présenter sa candidature au poste de vice-président pour pouvoir me remplacer en cours de mandat. Ainsi il est sûr que moi et Adama Bakhoum (membre de Rugby Afrique, ndlr) pourrons l’accompagner pendant un certain temps. On lui a assuré que ni moi, ni les autres membres de la Fédération n'allions quitter le rugby. On n’aura certes plus les mêmes responsabilités, on sera plus tranquille dans nos têtes, mais notre engagement humain et financier restera intacte » révèle Me Ndiaye.

Un chantier en adéquation avec les JOJ 2026

Pour des raisons stratégiques, la FSR a quelque peu mis entre parenthèses sa politique de développement du rugby à la base. Une mission prioritaire pour le prochain président. « Le premier chantier sera de se replonger dans la petite catégorie parce que c’est cela qui a fait notre force. On est remonté en force parce qu’on a tablé sur la petite catégorie. Et tous ces jeunes que l’on a fait jouer depuis l’âge de 10 ans, quand ils sont arrivés à 18, 20 ans, ils ont commencé à devenir forts » a confié Me Guédel Ndiaye.

La petite catégorie sera donc au cœur du dispositif de la nouvelle équipe fédérale après les forfaits regrettables de la sélection masculine des moins de 20 ans au Barthes Trophy en avril dernier pour faute de moyens. L’autre chantier sera celui autour de « la formation des éducateurs et des entraîneurs » renseigne le président de la FSR.

Moustapha M. SADIO

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