
Battu à Praia (1-0) par le Cap-Vert, le Cameroun n’est plus maître de son destin dans les éliminatoires de la Coupe du monde de football 2026. Une situation qui ne reflète pas, selon le ministre des Sports Narcisse Mouelle Kombi, le potentiel de l’équipe. « Évidemment, nous aurions aimé, et nous pensons que nous aurions pu, être à ce stade leader de notre poule. Nous le méritons, si certaines conditions avaient été réunies, et disons-le franchement, si l'entraîneur-sélectionneur avait eu la possibilité de travailler dans le calme et la sérénité, dans un environnement propice à la performance », a déclaré sur la CRTV.
Mouelle Kombi rappelle que le sélectionneur Marc Brys, adoubé par le président de la République Paul Biya, était resté invaincu en 13 matchs avant ce revers. Mais il estime que cette dynamique s’est heurtée à « un contexte humain extrêmement complexe, y compris pour les joueurs », pour lequel la Fédération porte une part de responsabilité. « Nous savons tous où se trouve la racine et la fin du problème. C'est le lieu ici de dénoncer, avec force, l'attitude contre-positive, paradoxale de certains, dont les agissements nous ont fait perdre des points précieux ».
L’épisode sud-africain, révélateur de dysfonctionnements
Le ministre est notamment revenu sur le déplacement d’avril dernier en Afrique du Sud, lorsque les Lions avaient concédé un nul contre l’Eswatini (0-0). La veille du match, Vincent Aboubakar et ses coéquipiers avaient dû parcourir plus de 300 km de route la nuit pour rallier le lieu de la rencontre, après plusieurs heures d’attente à l’aéroport international de Johannesburg.
« Certains acteurs rament à contre-courant des très hautes directives du Président de la République, avec tous les énormes sacrifices financiers que l'État consent pour les Lions indomptables », a-t-il dénoncé, en référence implicite à l’organisation gérée par la Fécafoot.
Mununga, un adjoint écarté
Autre grief pointé du doigt : le cas de Joachim Mununga, adjoint principal de Marc Brys, jamais inscrit sur les feuilles de match par la Fédération. Une situation que le ministre considère comme une entrave directe au travail du sélectionneur. « L’entraîneur-sélectionneur doit travailler avec son assistant principal », a insisté Mouelle Kombi. Et d’appeler « à la responsabilité de tous les acteurs, à la sérénité, à l'apaisement, et au respect des compétences et du champ d'action de l'entraîneur sélectionneur, qui, je le répète, doit travailler avec son assistant principal ».
« L’union sacrée ne doit pas être une fiction »
Face aux tensions persistantes, le ministre en appelle à une remise en ordre. « Il y a une nécessité d’un sursaut, d’où l’appel à un changement de paradigme, pour que l’union sacrée autour des Lions Indomptables ne soit pas une fiction, une vue de l’esprit, un vœu pieux, un vain mot », a-t-il martelé. Avec deux matchs décisifs à venir contre l’Île Maurice (le 8 octobre) et l’Angola (le 11 octobre), le Cameroun garde ses chances de qualification. Mais les critiques du ministre rappellent que, pour les Lions, la bataille se joue autant sur le terrain que dans les coulisses.
Arthur WANDJI
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À propos de l'auteur
Arthur WANDJI
Rédacteur sportif
Correspondant SNA au Cameroun et Gabon. Spécialiste des Lions Indomptables.
