
C'est une certitude : la Côte d'Ivoire est moins flamboyante dans le jeu. Mais, défensivement, elle reste difficile à bouger. La preuve, elle n'a encaissé aucun but depuis le début des éliminatoires du Mondial 2026. L'autre chantier, c'est sur le plan offensif où les Eléphants peinent à se mettre en exergue.
Le jeu collectif
La sélection ivoirienne actuelle, c'est une constellation de joueurs talentueux. Ils évoluent tous dans de bons clubs et ont l'expérience du haut niveau. Mais, le collectif ne marche pas. Emerse Faé n'a toujours pas trouvé la formule pour faire jouer son équipe et profiter des qualités de ses joueurs. Dans le jeu, les Eléphants peinent énormément. Parfois, c'est un jeu qui est stéréotypé avec la recherche constante de la latéralité et après un centre à destination de Sébastien Haller pour qu'il fasse la différence. La Côte d'Ivoire doit faire mieux et en a les capacités.
« Je m'attendais à ce qu'on soit un peu plus propre dans notre jeu de possession. Nous n'avons pas fait le match voulu », a admis le sélectionneur Emerse Faé après le nul (0-0 face au Gabon à Franceville lors de la 8ème journée des éliminatoires du Mondial 2026.
L'animation offensive
Le jeu collectif n'y est pas. Tout logiquement, la Côte d'Ivoire a du mal à marquer des buts. Bien que cette sélection ait des joueurs offensifs comme Nicolas Pépé, Simon Adingra, Sébastien Haller, Evann Guessand, Bayo Vakoun... elle a vraiment du mal à trouver des failles dans les défenses adverses. Même face aux équipes moyennes, les Eléphants ne brillent pas offensivement. Depuis le début de l'année 2025, la Côte d'Ivoire n'a jamais gagné sur un score de plus d'un but. Pour une équipe comme la Côte d'Ivoire, c'est trop peu.
En 2025, la Côte d'Ivoire n'a inscrit que 3 buts en 6 matchs. Emerse Faé, le sélectionneur des Eléphants, a reconnu ce manque de réalisme après la rencontre face au Burundi, comptant pour la 7ème journée des qualifications à la Coupe du Monde 2026.
« Maintenant, il faut être beaucoup plus tueur, beaucoup plus efficace devant le but, sinon tu restes toujours en danger. Derrière, on a deux ou trois situations pour faire le break, on ne le fait pas. En deuxième période encore, on a des opportunités, on ne marque pas, et à la fin du match, ils ont des contres. Il y a des situations un peu bizarres où il peut y avoir un but qui nous aurait fait perdre deux points. Franchement, c'est difficile de reprocher quelque chose aux joueurs. Ils ont tout donné, dans l'état d'esprit, ils y étaient. Après, l’efficacité… nous, on aimerait rentrer sur le terrain pour marquer, mais on ne peut pas. C’est toujours le petit geste qui manque », a-t-il fait savoir.
Trois mois pour trouver la bonne formule
Consultant sur la Nouvelle Chaîne Ivoirienne (NCI), Nasser Eddy a révélé à Sport News Africa ces trois gros chantiers qui attendent Emerse Faé avant la CAN 2025.
Trouver un vrai attaquant de pointe
« Aujourd'hui, on a quelqu'un incontestablement dans les esprits qui est le numéro un, c'est Sébastien Haller. Mais malheureusement, sa situation en club est compliquée depuis quelques temps et ça commence à traîner. Là, il est retourné à Utrecht où il n'est pas encore titulaire. Dans deux mois, il va falloir pouvoir résoudre ce problème. Ce qui est le plus inquiétant est qu'il ne marque pas. Ça fait très longtemps qu'il n'a pas marqué même en club. Depuis le début de la saison, il n'a pas encore marqué. C'est intriguant et problématique », a révélé Nasser Eddy à notre rédaction.
Une vraie doublure au poste d'arrière gauche
« Celui d'arrière gauche. Il y a un titulaire qui est indiscutable aussi et qui lui, heureusement, commence à retrouver du rythme et qui ne déçoit jamais : Ghislain Konan. Mais derrière lui, on peine à retrouver un remplaçant valable. On a essayé Hassane Kamara, Christopher Opéri et Clément Akpa. Aucun n'a montré qu'il avait les épaules pour pouvoir pallier à une absence de Ghislain Konan. Pour moi, c'est problématique dans une compétition où on va enchaîner des matchs et des risques élevés de fatigue et de blessure », a-t-il conseillé.
La cohésion au milieu de terrain
« Les trois du milieu de terrain, jusque-là Emerse Faé n'a pas encore trouvé l'alchimie parfaite. On voit qu'il teste beaucoup, qu'il change à chaque fois les trois du milieu de terrain. Sur les deux derniers matchs, il a utilisé le classique Seko Fofana - Franck Kessié - Sangaré Ibrahim. Comme on l'avait constaté depuis la CAN, les trois se marchent beaucoup sur les pieds. Les espaces ne sont pas partagés quand les trois évoluent ensemble. Le deuxième match, il a essayé avec Gbamin en sentinelle. Cela lui a permis de vraiment évoluer en tant que récupérateur et à Franck Kessié et Sangaré d'être en box to box et de se projeter davantage. Pour moi, il y a encore beaucoup à faire dans ce secteur et je pense que le manque de fluidité des Eléphants dans leur jeu et même jusqu'au manque d'efficacité en attaque vient de ce milieu. Une fois que ça sera réglé, on aura beaucoup plus d'occasions et naturellement beaucoup plus de buts », a-t-il fait savoir.
Emerse Faé a donc du travail avant le premier match des Eléphants à la CAN 2025 face au Mozambique le 24 décembre 2025 à 17h GMT, au Stade de Marrakech dans le Groupe F.
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À propos de l'auteur
John ATTISSO
Rédacteur sportif
Journaliste et consultant, membre de l'AJST.
