Et si l'Afrique du Sud accueillait le Grand Prix de Formule 1 en 2027 ? En tout cas, l'idée se matérialise de plus en plus. Les autorités sportives sud-africaines veulent à tout prix l'organisation de cette compétition sportive et sont plus que confiantes.
Le 14 mars 1993, c'est la dernière fois que la F1 est passée en Afrique du Sud avec le sacre d'Alain Prost. Depuis plus rien. Le pays, qui a accueilli la Coupe du monde 2010 de football, veut un retour de la Formule 1 et ce dès 2027. Un gros travail se fait déjà en amont.
L'Afrique du Sud, c'est une terre de sport. La nation a remporté la CAN de football en 1996 et la Coupe du monde de Rugby à 4 reprises (1995, 2007, 2019 et 2023). Elle veut désormais faire parler d'elle au niveau de la Formule 1, une discipline moins cotée sur le continent.
L'Afrique du Sud a déposé sa candidature pour le Grand Prix de F1 en 2027. Déjà, un comité local est mis en place pour piloter cet immense projet, avec à sa tête le ministre des Sports Gayton McKenzie. A l'AFP, Mlimandlela Ndamase, le membre de ce comité, s'est montré très optimiste. Pour lui, son pays sera bel et bien le pays hôte.
Lire aussi : Qui est Isack Hadjar, l’étoile montante qui débarque en Formule 1 ?
« On accueillera le Grand Prix en 2027, ça ne fait pas de doute. Que ce soit Le Cap ou Joburg, peu importe », a-t-il déclaré, début février 2025.
L'expert de l'Université de Münster en Allemagne Samuel Tickell plaide pour le retour de la F1 en Afrique du Sud.
« Revenir en Afrique du Sud serait très important pour la F1, qui n’y a plus couru depuis la fin de l’apartheid. Le sport y a aussi connu des moments historiques, comme la menace de grève des pilotes en 1982 (ndlr, une menace de grève menée par Niki Lauda en 1982 contre une « super-licence » de course restreignant la liberté contractuelle des pilotes) », a-t-il fait savoir.
L'Afrique du Sud est dans le concret. Le pays arc-en-ciel a mis en avant deux tracés ; celui urbain au Cap et le circuit historique de Kyalami à Johannesburg. Ce dernier a été le théâtre du Grand Prix de F1 en 1993 qui a vu Alain Prost être sacré.
Un problème : le circuit de Kyalami, qui est la propriété du patron de la division locale de Porsche, Toby Venter n'est certifié que grade 2. Il s'agit du niveau en dessous des exigences de la Formule 1. Pour y arriver, l'Afrique du Sud doit entamer des travaux pour que le tracé basé dans la banlieue de Johannesburg puisse respecter tous les critères de la F1. Malgré la récente rénovation avec le drapeau sud-africain peint autour de plusieurs virages, l'Afrique du Sud doit encore lancer de nouveaux chantiers de réhabilitation.
Le circuit urbain du Cap, quant à lui, a déjà accueilli une course de Formule E en 2023.
L'Afrique du Sud a deux gros concurrents. Le Rwanda et le Maroc se sont également positionnés pour accueillir la Formule 1.
Le président rwandais Paul Kagamé lui-même pilote ce projet. En septembre 2024, il était au GP de Singapour pour rencontrer les membres de la Fédération Internationale de l’Automobile et les propriétaires de F1. Le lobbying a déjà commencé.
Lire aussi : Un Grand Prix de Formule 1 au Rwanda ?
Le Maroc aussi est un client très sérieux. Il a déjà organisé le Grand Prix en 1958 à Casablanca. Cela date vraiment et le royaume chérifien veut également ce retour en 2027.
Lire aussi : La RD Congo interpelle la Formule 1 au sujet du Rwanda
Que ça soit l'Afrique du Sud, le Rwanda ou le Maroc, ils ont de gros défenseurs. Des membres influents de Formule 1 veulent que l'Afrique soit prise en compte pour les différents Grands Prix de Formule 1.
Lewis Hamilton a lancé un coup de gueule en août dernier. « On ne peut pas ajouter des courses partout et continuer à ignorer l’Afrique », a-t-il dit.
Pour Samuel Tickell, chercheur à l’Université de Münster, en Allemagne, la F1 « ne veut pas être un championnat du monde qui fasse l’impasse sur tout un continent », a-t-il estimé auprès de l'AFP.