Dans le conflit larvé opposant le ministre des Sports de la Centrafrique, Héritier Doneng, au président de la fédération de football, Célestin Yanindji, le premier a profité de la nouvelle crise secouant l’équipe nationale pour suspendre plusieurs membres du comité exécutif de la FCF pour une durée de six mois. De quoi créer une ingérence politique suffisante pour voir la FIFA intervenir et, pourquoi pas, sanctionner la République centrafricaine ?
Suite à l’annulation du match amical contre la Tunisie et la « mutinerie » de certains joueurs dénoncée par la fédération pour une histoire de primes de match, le ministre des Sports a pris décision ce mardi 10 juin de suspendre de « toutes activités sportives au niveau national et international, pour une durée de six mois, les personnalités dont les noms suivent » :
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Les motifs retenus sont les suivants :
Une décision que la FIFA ne reconnaîtra pas
Après l’épisode du sélectionneur, puis la demande de suspension de l’équipe nationale A, Héritier Doneng s’est ironiquement servi de cette même sélection pour décider de suspendre les membres les plus importants de la FCF.
Reste que cette décision ne sera pas reconnue par la FIFA puisqu’elle ne se base sur aucune procédure de l’instance du football mondial. De surcroît, contrairement à d’autres pays, aucune enquête criminelle n’a été ouverte contre les dirigeants du football centrafricain.
Évidemment, la FIFA devrait intervenir et écrire officiellement au ministre pour le prévenir des possibles conséquences d’une « ingérence politique » qui pourrait, in fine, se terminer en suspension de toutes activités footballistiques.
Enquête parlementaire sur la rénovation du stade
Dans ces conditions, cette décision ministérielle paraît nulle et sera de toute façon contestée au niveau local par la FCF.
Son timing interroge aussi puisque ce lundi 9 juin débutait une enquête parlementaire sur les travaux de réhabilitation du complexe sportif Barthélémy Bogonda. Mise en place par le bureau de l’Assemblée Nationale, cette commission s’intéressera notamment au volet financier.
Comme révélé il y a quelques mois par Sport News Africa, le choix de plusieurs compagnies en lien avec le ministère des sports interrogeait de même que l’opacité de plusieurs paiements. En prime, malgré le décaissement de l’État, le stade Barthélémy Bogonda n’est toujours pas aux normes de la CAF, obligeant toujours les Fauves à jouer leurs rencontres à domicile dans un pays étranger...