A l’occasion des festivités entourant le 32eme anniversaire de l’indépendance du pays, la sélection érythréenne de football accueille le Niger et le Soudan du Sud pour un mini-tournoi durant cette trêve internationale, plus de cinq ans après sa dernière rencontre.
Les amoureux des Red Sea Boys n’y croyaient plus. Depuis les qualifications au Mondial 2022, stoppées dès le premier tour face à la Namibie (4-1 en cumulé) le 10 septembre 2019, la sélection s’est contentée d’un seul amical le 25 janvier 2020 face au Soudan (défaite 0-1). Depuis, aucun autre match n’a été disputé.
Si la CAF espérait le retour de l’Érythrée pour le tour préliminaire qualificatif au CHAN contre le voisin éthiopien, l’équipe nationale était de nouveau forfait sans donner de raison. La faute, en réalité, à un contexte politique particulier.
Aucun joueur de la diaspora ou évoluant à l’étranger
Toujours dans la peur de possibles défections, comme à l’automne 2019 à la CECAFA Cup où sept joueurs s’étaient enfuis et demandé l’asile en Ouganda où se disputait le tournoi ou lors de l’automne 2021 où cinq filles de la sélection U20 abandonnèrent également la concentration en Ouganda, l’État a préféré ces dernières années évité un tel embarras.
Recroquevillée, la fédération ne pouvait donc organiser la moindre rencontre pour ses équipes nationales qui regorgent pourtant de bons éléments comme le petit attaquant Ali Sulieman (un des meilleurs buteurs du championnat éthiopien) ou le milieu Robert Teklemichael, parti également en Éthiopie et nommé meilleur joueur de la CECAFAF Cup en 2019.
Brillant technicien, ce dernier était même supervisé par des équipes allemandes sans pouvoir cependant concrétiser un transfert. Une déception pour celui qui n’a que 24 ans et ne fait pas partie – comme Sulieman – de la sélection choisie pour ce mini-tournoi.
Volonté politique en marge du 32eme anniversaire de l’indépendance, proclamée le 24 mai 1993, cette compétition se tiendra à Asmara et permettra au moins aux Red Sea Boys de prouver qu’ils existent encore.