Amy Lasu porte avec fierté son statut de capitaine de l’équipe de football féminin du Soudan du Sud. La capitaine des Bright Stars y est, en effet, l’incarnation du recul des préjugés sur la pratique du sport par la gent féminine.
Amy Lasu se réjouit du début du championnat de football féminin du Soudan du Sud. En ouverture, en effet, Juba Stars s’est imposé (2-0) devant Aweil, le 20 février dernier. Une aube nouvelle pour la capitaine de l'équipe nationale. «Je ne pouvais pas être plus heureuse parce que pendant longtemps, le football n'était pas considéré comme un sport féminin ici. Mais maintenant, les choses changent», souligne-t-elle dans un entretien avec BBC Sport.
Néanmoins, Amy Lasu espère que le développement du football féminin au Soudan du Sud fera davantage reculer les tabous. En effet, comme dans de nombreux pays, les réticences subsistent quant à la pratique du sport par les femmes et les filles.
«Nous sommes maintenant sur la bonne voie. (…) Le football est universel. Il ne connaît aucune distinction de sexe, de race. Tout le monde a le droit de jouer. Alors, je veux continuer à motiver les jeunes filles, sourit la jeune femme. J'ai remarqué plus de filles dans les parcs par rapport à l'année dernière. Et il y a tellement d'équipes qui ont été formées. Nous avons vu des progrès.»
En effet, le succès rapide des Bright Stars incite à l’optimisme. Formée en 2019, l’équipe nationale féminine sud-soudanaise n’a pas encore deux ans d’existence qu’elle signe déjà un carton. Pour leur deuxième match seulement, les Soudanaises du Sud dominent largement Zanzibar (5-0). Et Lasu, auteur d’un doublé, voit déjà grand.
«Nous avons déjà participé à un tournoi [le Championnat féminin CECAFA en 2019] et nous en voulons plus. La Coupe d'Afrique des Nations féminine, les Jeux olympiques… et peut-être la Coupe du monde.» Le rêve est bien permis.
Lasu débute sa carrière de joueuse au Kenya. Mais elle n’hésite pas à rentrer au pays pour prendre part au lancement de la nouvelle Ligue. «J’ai toujours voulu jouer au Soudan du Sud», indique Lasu, qui espère que d'autres suivront. Et, ainsi, susciter le même intérêt que l'équipe masculine du Soudan du Sud. «J'espère que nous pourrons obtenir le même soutien, mais il reste encore beaucoup de travail à faire», conclut Lasu.
Amina SOGUI