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Cameroun-Alioum Sidi : «Un arbitre corrompu ne peut pas aller loin»

Il a dirigé le match d’ouverture et la finale de la CAN 2019 en Egypte. Récemment élu président de l’Association camerounaise des arbitres de football (ACAF), Alioum Sidi s’exprime sur les accusations de matchs truqués qui plombent le championnat de son pays.

De notre correspondant au Cameroun,

L'arbitre international camerounais Alioum Sidi

Sport News Africa : La Fécafoot a suspendu le 23 février dernier, 4 arbitres pour «manquements graves dans l’exercice de leurs fonctions». En tant qu’arbitre international, quelle lecture faites-vous de cette décision ?

Alioum SIDI : Nous avons constaté que les jeunes arbitres font de plus en plus preuve de manquements au quotidien. Des fautes professionnelles dont la plupart portent sur des erreurs de jugement. Ou encore des décisions arbitrales mal appréciées ou qui ne méritaient pas d’être prises. Les arbitres de football sont aussi des humains et qu’ils peuvent commettre des erreurs. Et comme on dit : l’erreur est humaine.

L’erreur est humaine vous dites, mais avec les arbitres camerounais cela devient récurrent. D’ailleurs, plusieurs d’entre-eux sont accusés de truquer des matchs… Est-il possible qu’un arbitre soit payé pour faire gagner une équipe ?

Tout est possible dans le football. Personnellement, je ne crois pas beaucoup à ce genre de pratiques. Je ne crois pas que nos jeunes arbitres peuvent aussi facilement mettre en jeu leur carrière en acceptant des pots-de-vin. Dans le football, on parle beaucoup de corruption des arbitres et trafic de match, mais on n’a jamais vu une preuve palpable d’une telle pratique.

C’est pourquoi je n’y crois pas beaucoup parce que dans la plupart des cas, c’est plus facile pour les clubs de justifier une défaite en accusant le juge central d’avoir officié en faveur de l’adversaire. Nous avons rajeuni l’arbitrage camerounais. Et tous ces jeunes veulent aller très loin. Je suis convaincu qu’ils ne peuvent pas prendre de tels risques.

Lire sur le même sujet : Cameroun-Elie One : la FECAFOOT suspend 4 arbitres

«Un bon arbitre, c’est une personne dotée d’une bonne moralité» 

 

Avez-vous personnellement au cours de votre carrière internationale, entendu ou vu des tractations visant à favoriser un ou plusieurs clubs, ou sélections nationales ?

Ce sont des choses qu’on entend juste dans les rumeurs. Personnellement, je n’ai jamais été approché par quiconque pour ce genre de pratiques. Quand vous êtes un arbitre impartial, professionnel et strict, il est impossible que l’on s’approche de vous pour vous faire des propositions indécentes. On sait que vous allez refuser d’être manipulé. Et que vous allez saisir les instances compétentes pour les en informer. Un arbitre corrompu ne peut pas aller loin dans sa carrière.

Qu’est-ce qu’un bon arbitre ?

C’est d’abord un professionnel, c’est-à-dire quelqu’un qui a été formé pour ce métier d'arbitre. Il ne doit être sur le terrain que pour faire appliquer les règles du jeu. C’est ensuite un bon athlète. Il doit être physiquement endurant. Un bon arbitre, c’est aussi une personne dotée d’une bonne moralité. C’est aussi quelqu’un de humble. Il doit être intransigeant, mais aussi flexible lorsqu’il se rend compte qu'il a pris une mauvaise décision. Il doit être à l’écoute de ses collègues avec qui il dirige un match. Enfin, il doit aimer le football.

Que gagne un arbitre camerounais de football ? Comment est-il rémunéré ?

L’arbitre de football ne peut pas prétendre au même salaire que les joueurs. L’arbitrage touche des indemnités pour chaque match. C’est vrai que ces derniers temps, nous avons eu des arriérés. Mais le président de la Fédération a pris des dispositions pour que tout revienne dans l’ordre. Ils ont ainsi pu toucher toutes leurs indemnités et autres frais de match. Ces indemnités sont payées sur la base d’un certain nombre de barèmes mis en place.

Suivant la nouvelle politique de la Fédération, un arbitre doit d’abord avoir un emploi. La profession d’arbitre ne vient qu’en appui. Il y en a qui ne vivent que l’arbitrage et c’est difficile pour eux de joindre les deux bouts.

En tant que président de l’Association camerounaise des arbitres de football (ACAF), qu’est-ce qui doit être fait pour améliorer les conditions de travail et le niveau des officiels camerounais ?

Mon combat, c’est de tout faire pour que l’arbitre de football camerounais soit à l’aise et heureux de faire ce métier. Nous voulons qu’il y ait de moins en moins d’accusations de corruption portées contre les arbitres. Nous souhaitons trouver des solutions pour améliorer leurs conditions de vie à travers des échanges continus avec la Fédération. Nous allons aussi multiplier les stages, pour relever le niveau de nos arbitres.  

Réalisé par Arthur WANDJI

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