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Beach soccer - Ngalla Sylla : «J’ai de grands défis avec le Maroc»

Ancien international sénégalais de beach soccer de 2007 à 2015 puis sélectionneur du Sénégal entre 2015 et 2021, Ngalla Sylla dirige depuis avril dernier la sélection du Maroc. Vainqueur des trois dernières éditions de la CAN, le Ouakamois a confié à Sport News Africa ses ambitions pour la prochaine Coupe d’Afrique. Il souhaite décrocher une qualification en Coupe du monde. Ce qui serait une première pour le Royaume Chérifien. Le technicien de 43 ans espère bousculer l’hégémonie de son pays le Sénégal lors de la prochaine CAN.

Ngalla Sylla sélectionneur Maroc beach soccer
Ngalla Sylla, nouveau sélectionneur du Maroc

Ngalla Sylla, vous êtes le nouveau sélectionneur de l’équipe nationale de beach soccer du Maroc. Comment se sont passées les tractations ?

Tout débute lors de notre match (avec le Sénégal) contre le Maroc en demi-finale de la Coupe d’Afrique au Sénégal à Saly (2021). À l’issue du match, le président de la fédération marocaine m’a appelé pour me féliciter, m’encourager et me dire qu’il aimerait qu’on discute. Je lui ai répondu que ça ne pouvait pas se faire parce qu’on était encore en compétition. Par la suite, il m’a mis en rapport avec son bras droit qui devait mener les discussions à l’issue de ce tournoi. Mais il y a eu la Coupe intercontinentale puis la Coupe du monde en Russie avant les premières démarches. Cela a abouti à la signature de mon contrat comme sélectionneur de l’équipe nationale du Maroc.

Pensiez-vous un jour quitter l’équipe nationale du Sénégal avec qui vous avez été plusieurs fois champion d’Afrique comme joueur et entraîneur ?

Bien sûr ! Personne n’est éternel à part Dieu. Nous sommes juste de passage dans un endroit donné et on tente de marquer notre passage, tout simplement. Je pense qu’il faut s’atteler à faire du bon boulot lorsqu’on vous confie un poste comme celui de sélectionneur du Sénégal de beach soccer. On se rappellera toujours de toi grâce, tes actions et réalisations. Si je n’avais pas conduit l’équipe du Sénégal de la meilleure façon qui soit, je ne pense pas que le Maroc allait faire appel à moi. Maintenant je suis coach du Maroc, et demain je pourrais entraîner une autre sélection ou même revenir au Sénégal. Nul ne peut échapper à son destin et personne ne sait ce que nous réserve l’avenir.

«Je prie que mes successeurs puissent remporter la Coupe du monde»

Cette performance de demi-finaliste au Mondial vous a-t-elle convaincu que vous aviez fait le tour avec le Sénégal ?

Non je ne pense pas. Parce qu’à mon humble avis, le travail n’est pas si parfait que ça. Effectivement en Afrique nous (le Sénégal) n’avons pas perdu depuis plus de trois ans. Mais après en Coupe du monde, nous avons été sortis deux fois en quart de finale et dernièrement en demi-finale. Mais jusque-là, je n’ai pas remporté la Coupe du monde. Donc le travail n’était pas complètement accompli. Je prie pour que mes successeurs puissent remporter cette Coupe. Ça doit être une continuité. On ne peut pas dire qu’il n’y a qu’une personne qui puisse porter le Sénégal au sacre mondial. J’ai fait ma partition en atteignant la demi-finale. Je reste ambitieux et j’aurai voulu les emmener au bout. Mais ce n’était pas ma chance. J’espère que ça sera celle de mes successeurs. Quant à moi, j’ai de grands défis avec ma nouvelle équipe.

Quels sont les objectifs de cette sélection du Maroc ?

Le Maroc s’est souvent arrêté en demi-finale voir en quart de finale des compétitions continentales. Contrairement au Sénégal, ici on joue plus de tournois comme la Coupe arabe. Donc le chantier est immense. La première chose qu’on m’a demandée c’est de bâtir une équipe nationale forte. Cette première année sera donc une prise de contact consacrée à un diagnostic et une évaluation du potentiel dans le pays. D’ici 2024, il faut travailler à décrocher une participation à la Coupe du monde. C’est sur cela que l’on travaille. Ils démarrent le championnat au mois de juin. J’entame la supervision dans les différents championnats à la recherche de nouveaux. Mais j’ai démarré le travail avec les anciens. À partir de là, qualifier l’équipe lors des barrages parce que le Maroc devra passer par des éliminatoires.

Comment trouvez-vous le beach soccer marocain ?

Il faut une bonne évaluation et je suis là-dessus. Je ne peux donc pas communiquer sur les résultats de ce travail. Comme je le disais, ils n’avaient pas de championnat. Il y a les anciens joueurs de cette sélection avec qui j’ai commencé le travail. Tout le monde sait que le Maroc n’a pas les atouts physiques que possède le Sénégal. Mais le Maroc a de vraies aptitudes sur le plan technique. Lorsque je dirigeais le Sénégal, nous avions déjà décelé cette force chez les Marocains pour leur imposer notre physique et notre sens tactique. C’est donc sur ces manques là que mon travail sera axé. Ensuite améliorer leurs qualités. Mais pour l’instant l’évaluation est en cours sur le terrain en sillonnant les inter-ligues avant le démarrage officiel du championnat.

                        «Ce n’est pas une question d’argent»

Quels sont les grands chantiers structurels sur l’aspect technique et tactique avec les Lions de l’Atlas ?

Les grands chantiers sont ceux qu’ils ont définis. S’ils m’ont pris c’est pour gagner la CAN comme l’a fait le Sénégal. C’est le principal chantier. Mais c’est un chantier qui passe par la mise sur pied d’un championnat national régulier où les joueurs marocains vont disputer beaucoup de matchs. Le Maroc est différent du Sénégal avec une forte concentration démographique à Casablanca où j’espère puiser les meilleurs joueurs. Je reste conscient de l’immensité des chantiers et je suis déterminé à emmener cette sélection le plus loin possible. Je suis venu ici pour travailler dur et je prie Dieu de m’accorder la santé afin de réaliser ce défi.

Est-ce qu’en termes de moyens, ce poste de sélectionneur offre plus de garanties qu’au Sénégal ?

Je crois que ce n’est pas un problème d’argent. Il faut juste être passionné, le reste dépend de Dieu. C’est le destin qui m’a conduit au Maroc. Et ce destin peut m’emmener ailleurs. Je ne resterai pas ici à vie parce que déjà je n’habite pas ici. Je suis venu ici pour une mission. Et c’est Dieu qui décidera quand elle s’arrêtera. Mais c’est loin d’être une affaire d’argent. Si c’était pour s’enrichir, je ne pense pas que j’aurai choisi ce sport. Je suis un vrai passionné.

                      «On ira à la CAN pour la remporter»

La prochaine CAN arrive dans un an, que vise le Maroc ?

C’est clair et net : il faudra faire une bonne campagne et représenter le Maroc dignement. Si ça ne tenait qu’à moi, le Maroc ira à cette CAN pour remporter la coupe. Lorsqu’on se rend à ce genre de compétition on se donne comme ambition de la gagner. Mais ce sera ma première compétition. Il faudra dès lors faire une évaluation car c’est aussi une année de transition avec ce changement d’entraîneur. Je ne connais pas forcément le pays et je ne parle pas la même langue. Ils parlent arabe, je parle peut-être français et on arrive à s’entendre un peu. Donc il faut que je m’adapte. Après la première année de transition, on vise une qualification au Mondial. Mais on ira à la CAN pour la remporter, pas pour jouer petit bras. On verra ce que sera la réalité du terrain et on fera une évaluation pour situer nos points d’amélioration.

Sous votre houlette, le Sénégal a dominé le continent. Pensez-vous pouvoir bouleverser cette hégémonie avec le Maroc qui a souvent perdu face au Sénégal ?

Aujourd’hui il est clair que nos objectifs ne sont pas les mêmes avec le Sénégal. Ici on se projette sur 10 ans. Qui dit que je serai encore là dans 10 ans ? Seul Dieu sait. Le Sénégal est un habitué des trophées continentaux malgré le sacre de Madagascar en 2015. Les prochaines CAN seront très disputées parce que plusieurs pays comme l’Ouganda, le Nigeria possèdent maintenant un championnat local. Le Maroc va démarrer son championnat. Maintenant c’est au Sénégal d’essayer de rester au sommet, ce qui est le plus dur dans le sport. S’ils continuent de travailler, ils peuvent conserver le titre mais les autres équipes travaillent pour arriver à ce niveau.

Par Moustapha M. SADIO

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