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Cameroun : ces footballeuses qui œuvrent au bien-être des jeunes filles

A la tête d’Associations et de Fondations, Nchout Njoya Ajara, Gaëlle Enganamouit, Gabrielle Aboudi Onguéné… n’hésitent pas à se donner pour soutenir l’émancipation des jeunes camerounaises.

De notre correspondant au Cameroun,

Le Cameroun peut compter sur ses footballeuses comme Gabrielle Aboudi, Enganamouit, Njoya Ajara pour faire bouger les lignes

Njoya Ajara contre le mariage précoce

A Foumban au Cameroun, sa ville natale, où la principale religion pratiquée est l’islam, les jeunes filles se marient souvent assez tôt. Parfois à 16 ans. Et la plupart de temps, c’est contre leur gré. Mais ce n’est pas ce qu’a vécu Nchout Njoya Ajara. La footballeuse internationale camerounaise a eu la «chance» d’avoir grandi dans la ville de Douala où cette pratique tarde à prendre forme. Elle a ainsi pu faire des études. Et plus important, elle a eu l’opportunité de vivre sa passion pour le football.

La Lionne Indomptable est sur un nuage. La joueuse de l’Inter Milan gagne bien sa vie grâce au football. Et ce ne sont pas les lauriers qui manquent. Joueuse de renommée mondiale, celle qui est classée parmi les deux meilleures joueuses africaines – derrière la Nigériane Oshoala – ces dernières années, a fait de la lutte contre le mariage précoce un combat personnel. Selon en effet un rapport de l’Unicef, 38% des filles sont mariées au Cameroun avant leur 18ème anniversaire. Le pays présente l'un des taux de mariage d'enfants les plus élevés au monde. Pour Nchout Njoya Ajara, il est temps d’inverser la tendance.

Chaque année, la joueuse de 30 ans organise dans sa ville natale, des campagnes d’échanges et de sensibilisation sur les conséquences de ce phénomène. «L'éducation est l'une des meilleures armes contre le mariage précoce (au Cameroun), répète-t-elle souvent. Si ma famille ne m’avait pas laissée jouer au foot,  je serais aujourd’hui mariée dans une famille musulmane avec trois enfants. Mon but pour la jeune fille est de combattre le mariage précoce. Il faut laisser la jeune fille faire des études et poursuivre ses rêves». Avec le temps, elle espère contribuer à faire évoluer les mentalités et les traditions de chez elle.

Enganamouit, une Académie pour dribbler les préjugés

La Fondation de Enganamouit

Ce n'est pas par hasard que Gaëlle Enganamouit a choisi son fief, Elig-Edzoa, un quartier populaire de Yaoundé au Cameroun, traversé par un chemin de fer. Ce n’est pas par hasard non plus, que l’ancienne buteuse vedette des Lionnes Indomptables a baptisé son projet, «Rails Football Academy». La meilleure joueuse africaine de l’année 2015 est née et a grandi près des rails. Et c’est pour donner une chance aux jeunes filles de son pays, de faire carrière dans le football, qu’elle a créé la première académie de football féminin du Cameroun en 2016.

Les joueuses s’entraînent sur un rectangle bosselé. Le terrain est limité d’un côté par des boutiques et autres habitations, et de l’autre, les rails. Le Centre a déjà formé près d’une centaine de joueuses au Cameroun. Certaines font valoir leur talent dans les championnats de première et de deuxième division du pays. Passionnées de football, elles ont au moins deux objectifs en commun : avoir une carrière à la dimension de celle de la fondatrice de l’Académie. Et ensuite lutter contre les préjugés qui font du football un sport d'hommes. Certaines ont dû faire face à la réticence de leurs parents. D’autres, ont choisi de jongler en catimini. Le temps pour l’Académie de mettre sur pied une stratégie de sensibilisation des familles au porte à porte, sur la nécessité de laisser ces jeunes filles vivre leur passion.

Avec le temps, le message a été accepté. La Rails Football Academy  du Cameroun accueille de plus en plus de pensionnaires. Et les parents sont davantage plus nombreux lors des matchs, apprend-on. A la Rails Football Academy, l’éducation des jeunes filles n’est pas mise de côté. Les pensionnaires ont l’obligation d’avoir de bonnes notes à l’école.  

Gabrielle Aboudi aux côtés des personnes vulnérables

Gagner des titres avec son pays (le Cameroun) et son club n’est pas le seul objectif de Gabrielle Aboudi Onguéné. Quand elle ne joue pas au football, la capitaine de la sélection nationale du Cameroun livre un autre match : celui de venir en aide aux personnes défavorisées. Et pour relever ce défi, la joueuse de 34 ans a mis sur pied une association caritative. Elle s’appelle, «Association Terre Promise». Cette organisation opère à travers des dons en denrées alimentaires et autres produits de première nécessité dans des orphelinats où l’on retrouve en majeure partie des filles.

La fondation de la Lionne Indomptable du Cameroun œuvre également à travers la distribution du matériel et des équipements sportifs aux clubs de football féminin. La joueuse du CSKA Moscou s’est donnée pour mission à travers son association, de redonner espoir aux personnes démunies et vulnérables, notamment les jeunes filles. Elle ambitionne aussi d’offrir aux jeunes footballeuses issues des couches défavorisées le minimum nécessaire pour vivre leur rêve d’embrasser une carrière professionnelle. En bref : leur donner la chance de réussir dans la vie.

Arthur WANDJI

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