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CAN 2010 : une édition sous le signe du deuil

La CAN 2010, disputée en Angola, a vu l’Egypte remporter son sixième titre, établissant un record jusqu’ici jamais égalé. Mais elle a surtout été endeuillée par l’attaque terroriste dont fût victime la délégation togolaise dans l’enclave de Cabinda.

De notre correspondant en France,

Les funérailles des membres du Togo après l'attaque terroriste à la CAN 2010

S’il fallait établir un classement objectif des phases finales de Coupe d’Afrique des Nations ayant laissé les plus mauvais souvenirs, celle de 2010 pourrait largement prétendre à la première place. Pas en raison du niveau de jeu, ni pire ni meilleur que d’habitude, ou de la mauvaise qualité des pelouses des quatre stades (Luanda, Benguela, Lubango et Cabinda) retenus pour accueillir les 16 sélections, mais en raison d’acte terroriste ayant visé la délégation togolaise, le 9 janvier, à Cabinda. Et rien n’a pu effacer le traumatisme de cet acte lâche – ce qui est le principe même du terrorisme – qui a endeuillé le Togo en particulier et l’Afrique en général.

Les Togolais cibles de la lâcheté terroriste

Le 8 janvier, les Togolais, qui reviennent d’un stage à Pointe-Noire (Congo), rejoignent en bus Cabinda, distante de 150 km. Le véhicule qui les transporte est alors attaqué par des membres du Front de Libération de l’Etat du Cabinda (FLEC), un mouvement créé en 1963 pour lutter contre la puissance coloniale qu’était alors le Portugal, malgré l’imposante escorte de l’armée angolaise.

Abalo Amelete, le sélectionneur-adjoint, et Stanislas Odoo, l’attaché de presse, sont gravement touchés et succomberont le lendemain à l’hôpital. Plusieurs joueurs, dont le gardien Kodjovi Obilalé et Serge Akakpo, subissent également de graves blessures. Le premier, paralysé, ne rejouera jamais au football. D’autres membres de la délégation sont également touchés par les balles des miliciens, mais moins sérieusement.

L’attitude navrante de la CAF

La CAF, qui n’avait pas émis le moindre réserve lorsqu’elle apprit par l’Angola que des matches auraient lieu dans une zone pourtant réputée dangereuse, va alors multiplier les fautes. D’abord mettant de longues heures à réagir officiellement. Puis en reprochant aux togolais d’avoir choisi la voie terrestre pour se rendre à Cabinda, sans exprimer la moindre compassion à l’égard des victimes. L’instance oubliera même d’apporter une aide psychologique aux Togolais, une démarche que les autorités angolaises ne prendront même pas la peine d’effectuer, et décidera que les matches prévus à Cabinda étaient maintenus.

Les Togolais, traumatisés par l’acte odieux qui les a visés et désabusés par la légèreté de la CAF dans la gestion du drame, décident de déclarer forfait et de rentrer à Lomé. Ridicule jusqu’au bout, la CAF, alors présidée par le Camerounais Issa Hayatou, entérine le forfait des Eperviers, et ne trouve rien de plus intelligent à faire que de suspendre le Togo pour les deux prochaines éditions. Une sanction ubuesque finalement annulée quelques mois plus tard, grâce à l’intervention de Sepp Blatter, le président de la FIFA.

L’Egypte sacrée pour la sixième fois

Sinon, au milieu de désastre humain et moral, l’Egypte décroche son sixième titre – le troisième consécutif – en battant le Ghana en finale (1-0) grâce à un but tardif inscrit par Mohamed Afash Gedo. Le Nigeria termine à la 3 place, après son court succès face à l’Algérie (1-0). Quant à l’Angola, éliminé en quarts de finale par les Black Stars ghanéens (0-1), il aura au moins assuré une fois le spectacle lors du match d’ouverture, en réussissant l’exploit de faire match nul face au Mali (4-4) après avoir mené 4-0 jusqu’à la 79e minute. Non, vraiment, personne n’a gardé un bon souvenir de cette CAN…

Alexis BILLEBAULT

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