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Carlos Kameni : « Je suis venu à Andorre pour le plaisir de jouer »

Après la France, l’Espagne, la Turquie et Djibouti, Carlos Kameni, l’ancien gardien des Lions Indomptables du Cameroun (73 sélections) a découvert son cinquième championnat, celui d’Andorre. Sous contrat avec l’UE Santa Coloma, le champion d’Afrique 2002 raconte cette expérience forcément inédite.

De notre correspondant en France.

Carlos Kameni
Carlos Kameni s'est engagé avec Santa Coloma pour une saison

Son avant-dernier contrat, avec Arta/Solar 7, l’ambitieux club de Djibouti, avait déjà surpris. En août dernier, Carlos Kameni (39 ans) a accepté de s’engager pour une saison avec l’UE Santa Coloma, un des meilleurs clubs andorrans. Blessé au mois d’octobre, le gardien camerounais, passé notamment par Le Havre, l’Espanyol Barcelone, Malaga et le Fenerbahce Istanbul, a retrouvé les terrains courant février. Avant le match de dimanche face à l’UE Sant Julia, comptant pour la 20e journée, il a accepté de raconter son séjour dans la petite Principauté.

Comment vous êtes-vous retrouvé à l’UE Santa Coloma, à Andorre ?

J’avais quitté Djibouti quelques mois plus tôt, mais j’avais toujours envie de jouer, de prendre du plaisir. J’ai eu des propositions en Bolivie, au Chili, en Malaisie notamment. Mais ma femme et mes enfants vivent à Malaga, et je ne voulais pas trop m’éloigner. Quand j’évoluais à Djibouti, je les voyais peu, et c’était pesant. Le préparateur physique de l’UE Santa Coloma, un Espagnol que j’avais connu à Malaga, m’a demandé si venir jouer à Andorre m’intéresserait. Je ne connaissais vraiment pas grand-chose du championnat local, mais j’ai rapidement accepté. Non seulement cela me donnait l’occasion de reprendre la compétition, mais également d’être assez proche de ma famille et de pouvoir lui rendre visite assez facilement, puisqu’il y a un aéroport à Barcelone, à deux heures de route d’Andorre. J’ai signé à la fin du mercato estival, fin août.

Mais vous avez subi une blessure assez rapidement…

Oui, en octobre. Une blessure musculaire, assez longue à soigner. Je n’ai donc repris la compétition qu’au mois de février.

Comment se passe ce séjour andorran ?

Sportivement, je joue dans une équipe qui dispute régulièrement une Coupe d’Europe. L’objectif, c’est de se qualifier pour la Ligue Europa Conférence. On est 4e, c’est donc encore faisable. Le championnat est semi-professionnel. Il y a des joueurs qui ne vivent que du football, d’autres ont un emploi à côté. Il y a des joueurs étrangers, pas mal d’espagnols en fin de carrière, ou d’autres, plus jeunes, qui sont passés par des centres de formations en Espagne mais qui n’ont pas pu percer. Le niveau du championnat n’a évidemment rien à voir avec ceux d’Espagne et de Turquie. Il y a cependant beaucoup d’engagement. Ça ne rigole pas, les équipes – il y en a 8 – veulent se qualifier pour une compétition européenne ou se maintenir, il y a un vrai esprit de compétition.

Quelques mois plus tôt, vous jouiez à Djibouti, un des pays au monde où il fait le plus chaud…

C’est le grand écart. Je suis passé de 45° à l’ombre à des températures négatives ! Ici, il fait froid. On s’entraîne sous la neige. Il y a un temps d’adaptation nécessaire. On s’entraîne sur du synthétique. Les matches ont tous lieu le dimanche, le même jour, sur le même terrain synthétique. Par exemple, dimanche, on va jouer à 11 heures du matin ! Et ensuite, on va rester au stade pour regarder au moins une autre rencontre.  Il n’y a pas grand-monde dans les tribunes pour assister aux matches. Moi qui a connu les championnats espagnol et turc, ça fait un peu bizarre, même si, à Djibouti, j’avais appris à évoluer devant des tribunes très peu garnies !

« J’ai encore envie de prendre du plaisir »

Et au niveau quotidien ?

Andorre, c’est un beau petit pays. C’est très tranquille, très sûr. Il n’y a aucun stress, on peut se promener en tout sécurité. C’est l’endroit idéal pour ceux qui aiment skier ou faire du shopping, notamment. C’est agréable à vivre, mais il y a forcément beaucoup moins de choses à faire qu’à Istanbul, Barcelone ou Malaga.  En plus, on parle espagnol et français à Andorre, cela facilite l’adaptation.

Financièrement, est-ce malgré tout intéressant ?

Vous savez, je ne suis pas venu pour l’argent. J’ai un salaire convenable, mais ce n’est pas important. Je gagnais plus à Djibouti, mais ma motivation, c’est de jouer. Je suis comme un gamin de 22 ans, je suis heureux d’aller m’entraîner, que ce soit sous la chaleur à Djibouti ou sous la neige à Andorre, et de jouer. Le football est ma passion, je me sens encore capable de jouer quelques années, mais évidemment, c’est le corps qui décide.

Pensez-vous à la saison prochaine ?

J’ai un contrat jusqu’au 30 juin. On verra avec les dirigeants. Je sais que d’autres clubs, à Andorre et ailleurs, se renseignent sur moi. J’ai encore envie de prendre du plaisir sur les terrains. J’ai connu Djibouti, je découvre Andorre.  Ce sont des expériences auxquelles je n’aurais sans doute pas pensé il y a quelques années, mais elles méritent d’être vécues. J’ai passé une saison vraiment enrichissante à Djibouti. Oui, il y fait très chaud, le terrain sur lequel on jouait et on s’entraînait était dur comme du ciment, il n’y avait pas grand-chose à faire là-bas, mais avec les joueurs locaux et ceux, qui, comme moi (Alex SSong, Dany Nounkeu, Alain Traoré, Diafra Sakho) avaient accepté de rejoindre Arta Solar, on a vécu de très bons moments, on a gagné des titres, j’ai fait de belles rencontres…  Je ne regrette vraiment rien !

Propos recueillis par Alexis BILLEBAULT

 

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