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CHAN 2023 - Bouly Jr Sambou : «une malédiction ces éliminations du Sénégal par la Guinée»

Le Sénégal démarre ce dimanche (16h00) sa campagne de qualification au CHAN prévu en 2023 en Algérie. Les Lions locaux défient le Libéria avant de retrouver en cas de qualification, leur bourreau la Guinée au dernier tour. Co-meilleur buteur de la Ligue 1 sénégalaise la saison écoulée, Bouly Jr Sambou croit fortement aux chances du Sénégal de mettre fin à la longue absence du Sénégal dans cette compétition (2011). Pour l’attaquant du Jaraaf, les progrès du championnat local et l’émulation autour du football sénégalais devraient permettre à l’équipe nationale locale de franchir ce plafond de verre.

Bouly Junior Sambou Sénégal Chan
Bouly Junior Sambou

Comment avez-vous préparé ce match aller face au Libéria comptant pour les éliminatoires du CHAN 2023 ?

Avec la même exigence que pour toutes les compétitions. On a la chance d’avoir eu plusieurs rencontres de préparation avec la COSAFA Cup. On y a gagné pas mal d'expériences. Nous avons de la compétition et nous sommes en jambes. Nous partons au Libéria pour l’emporter. Au pire des cas, rentrer avec le match nul et gagner la manche retour à la maison.

Allez-vous tenter de faire la différence dès cette manche aller à l’extérieur ?

On jouera avec beaucoup de prudence en respectant cette équipe du Libéria. Mais cela ne veut pas dire qu’on va les laisser imposer leur jeu. Nous avons un groupe de qualité capable de faire la différence à tout moment. De la prudence oui mais pas avec un bloc bas. On usera de toutes nos armes pour essayer de gagner cette manche aller.

Depuis 2011, le Sénégal n’a plus été au CHAN. 4 éditions de suite ratées. Quelles sont les raisons d’y croire ?

Dans ce groupe, tout le monde est convaincu que l’on peut relever ce défi. C’est un sacré challenge pour nous. Joueurs et staff savent ce qui les attend. Le Sénégal a manqué trop de rendez-vous au CHAN. Notre objectif c’est de qualifier cette équipe. Et on le fera ensemble s’il plaît à Dieu parce qu’on a cette conviction au fond de nous.

Vous revenez de la COSAFA Cup avec au bout la 3ème place. Qu’est-ce que ce tournoi a apporté au groupe avant ces qualifications du CHAN ?

La COSAFA Cup a été une aubaine pour nous avant d’entamer les qualifications du CHAN. Nous y avons gagné de l’expérience, du rythme en direction de la double confrontation face au Libéria. Je peux dire que les matchs en Algérie et ceux à la COSAFA Cup nous ont énormément aidés sur plusieurs aspects. Dans ce groupe, certains découvrent le niveau international. Les plus jeunes ont pris de la confiance et vont maintenir ce niveau d’exigence. Après l’élimination en demi-finale de la COSAFA Cup contre la Zambie, on pouvait lire la déception sur tous les visages. On s’est concerté pour rappeler à tout le monde que l’objectif n’était pas ce tournoi même si on aurait souhaité ramener la coupe au Sénégal. Mais l’objectif c’est de qualifier cette équipe en phase finale du prochain CHAN. Et toute l’équipe devra œuvrer pour atteindre cet objectif.

En cas de qualification, se dresse devant vous la Guinée, bourreau du Sénégal lors des trois dernières qualifications du CHAN. Avec quel état d’esprit appréhendez-vous ce rendez-vous ?

En ce qui concerne la Guinée, je peux dire que nous sommes tous concentrés sur comment écarter le Libéria de notre chemin. Et on va le faire. Après la Guinée sera la 2ème étape. J’en parlerai juste un peu parce que c’est une malédiction ces éliminations successives du Sénégal par la Guinée. Et ce n’est pas juste pour le CHAN. Mais ce n’est pas encore le moment d’en parler. On va se focaliser sur la double confrontation face au Libéria. Ce groupe a la conviction et surtout la détermination pour écarter n’importe quelle équipe qui se dresse devant nous.

Le foot sénégalais est en pleine effervescence avec le sacre des Lions à la CAN, le parcours historique des Lionnes à la CAN au Maroc. Quels sont les progrès constatés au niveau local ?

Le football sénégalais a le vent en poupe en ce moment sur le continent. Même au niveau mondial, les autres sélections nous prennent plus au sérieux. Nous sommes scrutés par les nations d’Europe, c’est un fait. Le Sénégal est incontournable, que tout le monde s’y fasse. C’est un sentiment de satisfaction et de fierté que le Sénégal soit champion d’Afrique. L’attente était longue. Tout le monde rêvait de ce trophée et les Lions ont réalisé ce rêve. Et s’il plaît à Dieu, le Sénégal peut faire le doublé en Côte d’Ivoire à la prochaine CAN. On a un groupe de classe mondiale.

Cela se répercute sur le championnat du Sénégal. Quand on regarde cette saison dans le championnat local, tout le monde le dit, pas que moi. Même vous les journalistes avez constaté le changement en Ligue 1 sénégalaise avec un meilleur niveau. C’est parce que tous les clubs connaissent le niveau d’exigence et les attentes placées en eux. C’est ce qui explique ce niveau et la qualité dans les matchs la saison écoulée au point que tout le monde en parle. Cela découle du titre de champion d’Afrique. Être champion d’Afrique te fait grandir sur tous les plans.

Est-ce le groupe idéal pour mettre fin à l’absence de 12 ans au CHAN avec vous et Ngagne Fall, meilleurs buteurs de Ligue 1, les joueurs du Casa et leur gardien champion d’Afrique et Pape Thiaw comme sélectionneur ?

Réunir autant de talents dans ce groupe n’est pas du tout évident. Je touche du bois! C’est un groupe de performance de plus de 30 joueurs. Et le sélectionneur a la lourde tâche de faire un écrémage pour choisir un groupe restreint pour représenter le Sénégal dans ces qualifications du CHAN. C’est dur pour le staff mais aussi pour nous les joueurs parce que nous avons tous de la qualité. Mais nous ne pouvons pas tous faire partie de la délégation. Ceux qui ont la chance d’en être ne peuvent dire qu’ils sont meilleurs que ceux qui n’ont pas été choisis. Loin de là. C’est juste une sélection et qui dit choisir, dit éliminer. C’est compliqué pour le staff. C’est nous, les joueurs, qui leur rendons la tâche si ardue.

Lorsqu’on emmène un tel groupe de performance de 34 joueurs, que tous se donnent à 100%, ça devient un casse-tête pour les coachs de choisir. On choisit de bons joueurs en laissant à quai d’autres bons joueurs (rires). En parlant du coaching staff, nous les joueurs sommes déterminés à leur offrir la reconnaissance de leurs pairs en Afrique. Ils font un travail colossal au quotidien avec nous. Osons le dire, Pape Thiaw et son staff abattent un boulot phénoménal et on s’y retrouve, nous les joueurs. Il n’y a qu’une façon de leur rendre l’ascenseur, c’est de se qualifier au CHAN. Nous en sommes conscients. On se donnera corps et âme pour essayer de décrocher cette qualification et la leur dédier. C’est notre engagement pour le staff. Ils nous ont tout donné, à nous de faire le job.

Par Moustapha M. SADIO

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