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Complexe sportif d’Olembé, un véritable éléphant blanc

Le complexe sportif d'Olembe qui a abrité l’ouverture et la finale de la CAN 2021 au Cameroun n’a toujours pas atteint les 60% de taux de réalisation, alors que le chantier a déjà englouti près de 155 milliards de FCFA (240 millions d’euros) sur les 163 milliards prévus.

Complexe sportif Olembé, les travaux à l'arrêt
Complexe sportif d'Olembe

Rappelez-vous, le 13 janvier dernier, le vice-président de Magil, l’entreprise canadienne chargée d’achever la construction du Complexe Sportif d’Olembé au Cameroun avait annoncé la reprise imminente du chantier. «Nous allons reprendre les travaux d’achèvement du Complexe Sportif d’Olembé le 16 janvier (2023)», avait alors laissé entendre Franck Mathière, l’air résolu à relancer les machines.

Depuis, plus de deux mois sont passés et les travaux n’ont toujours pas repris. Pis, les signes qui s’amoncèlent semblent indiquer que l’infrastructure qui a abrité l’ouverture et la finale de la CAN 2021 est promise à l’abandon. Pourtant, le gouvernement camerounais a déjà dépensé près de 155 milliards de FCFA (environ 240 millions d’euros) sur les 163 milliards de FCFA prévus. Alors que le chantier est loin d’atteindre les 60%. Pour le régime de Yaoundé, c’est un dossier en forme de casse-tête où tout se mêle et s’emmêle.

Les dessous du contrat Cameroun - Magil pour le Complexe sportif d'Olembe

C’est que, le contrat signé en 2020 entre l’Etat du Cameroun et l’entreprise Magil construction est estimé à 54, 822 milliards de Francs CFA. Pour le financer, le chef de l’Etat Paul Biya a autorisé le ministre de l’Economie à contracter un crédit de 55,1 milliards auprès de la Standard Chartered Bank de Londres et BPI France Export. Un décret présidentiel, signé le 16 janvier 2021. Depuis, Magil a perçu des paiements estimés à plus de 42 milliards de Francs CFA.

Selon les termes du contrat, l’entreprise doit poursuivre la phase 1 du projet à savoir l’achèvement du centre commercial et de l'hôtel 5 étoiles de 70 chambres. De même, les travaux de la phase 2 du projet qui comprend la construction d'une piscine olympique, un gymnase couvert de 2000 places assises, deux terrains de basketball, deux terrains de volleyball et quatre courts de tennis. «Magil a hérité de ce projet mais n’en est pas le concepteur. Ce projet arrivera au bout, c’est l’engagement qui a été pris par Magil», avait encore promis Franck Mathière.

La grogne des fournisseurs

Cependant, pour reprendre les travaux comme annoncé le 13 janvier dernier, Magil pose une condition. L’entreprise souhaite le déblocage des 12 milliards de FCFA restants. Une exigence qui rencontre une fin de non-recevoir du ministre camerounais des sports, Narcisse Mouelle Kombi.

En effet, la multinationale de Bâtiment et travaux publics (Btp) fait face à une grogne de ses fournisseurs qui conditionnent leur retour sur le chantier par le paiement de leurs factures. Ils réclament à la filiale du groupe Fayolle, une ardoise avoisinant les 13 milliards de francs CFA (près de 20 millions d’euros), selon une source au ministère des Sports.

Magil bientôt trainée en justice ?

Dans toute cette tension, le gouvernement camerounais envisage de traîner Magil Construction en justice. En effet, en date du 23 février 2023, le ministre des sports a servi un ordre de service valant mise en demeure à Magil. La correspondance somme l’entreprise de reprendre immédiatement et «sans condition» les travaux du Complexe sportif d'Olembe. Une évaluation dudit ordre de service sera faite au bout de 30 jours. Passé ce délai, prévient le ministre, «un contrat de non-exécution et d’abandon sera établi pour servir et valoir de droit». Le gouvernement camerounais pourra alors, selon des indiscrétions, engager la phase du contentieux à l’effet de se faire rembourser les fonds décaissés par l’entreprise.

C’est en 2016, que le groupe italien Piccini a été recruté pour la construction du Complexe sportif d’Olembé pour un montant de 163 milliards de francs CFA. L’entreprise adjudicataire avait trente mois pour livrer l’ensemble du Complexe en vue de la CAN initialement prévue en 2019. Mais les retards se sont enchaînés et le Cameroun a décidé de rompre le contrat le 29 novembre 2019. C’est ainsi que Magil a été recruté début 2020 pour achever les travaux.

Arthur Wandji

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