Ce 12 mars au Caire, la Confédération africaine de football (CAF) tiendra ses élections pour renouveler son comité exécutif. En jeux, un mandat de 4 ans pour les dirigeants élu, mais aussi six postes stratégiques pour le Conseil de la FIFA, qui attise de nombreuses convoitises.
Tous les regards sont tournés vers le Caire. C'est ce 12 mars au siège de l'instance que la Confédération africaine de football va renouveler son comité exécutif. Patrice Motsepe, président de la CAF depuis 2021, sera reconduit sans opposition pour un second mandat de quatre ans, un scénario conforme aux attentes de la FIFA et de son président Gianni Infantino.
Motsepe, une réélection par acclamation
L’homme d’affaires sud-africain va poursuivre son règne sans la moindre contestation. Son accession en 2021 avait été orchestrée par le désormais célèbre « protocole de Rabat » poussé par la FIFA, qui souhaitait éviter des luttes intestines à la CAF. Aujourd’hui, l’absence de concurrents confirme cette dynamique et la continuité de l’influence de Gianni Infantino sur le football africain. Sous Motsepe, la CAF a renforcé sa stabilité financière, comme l'ont prouvé les chiffres de la CAN 2023 en Côte d'Ivoire, ou encore lancé la Super League africaine. Mais cette compétition semble déjà avoir été rangée dans les tiroirs, faute de financements. D'autres défis majeurs persistent pour la direction de la CAF, notamment sur les droits de diffusion, l'essor des compétitions interclubs et de jeunes, ou encore le développement du football féminin.
Samuel Eto’o en trouble-fête
Si Motsepe sera, sans surprise, réélu par acclamation, l’une des principales surprises de cette élection concerne Samuel Eto’o. Le président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) avait été exclu de la course en raison de soupçons liés à des conflits d’intérêts et à sa gestion contestée de la Fecafoot. Mais le 7 mars, le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) a annulé cette décision, permettant à l’ancien attaquant du FC Barcelone de maintenir sa candidature pour un poste au sein du comité exécutif.
Cette réintégration pourrait redistribuer les cartes au sein de la CAF, où Eto’o, très influent, est perçu comme un acteur clé du renouveau du football africain. Son franc-parler et son ambition pourraient cependant lui valoir quelques inimitiés parmi les dirigeants en place, peu adeptes des changements trop radicaux.
Bataille intense pour les sièges africains au Conseil de la FIFA
Mais au-delà des places au comité exécutif de la CAF, les élections pour les six postes africains au Conseil de la FIFA auront également lieu et attisent toutes les convoitises. Ce poste très influent, assorti d’un salaire annuel de 250 000 dollars, est au centre de tractations en coulisses depuis des semaines. Fouzi Lekjaa (Maroc) et Ahmed Yahya (Mauritanie), proches d’Infantino, sont notamment pressentis pour obtenir des sièges.
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Le siège réservé aux femmes est particulièrement disputé entre trois candidates. D'abord Isha Johansen (Sierra Leone), soutenue par d’anciens cadres de la FIFA. Mais aussi Lydia Nsekera (Burundi), ex-membre du CIO, et aussi Kanizat Ibrahim (Comores), qui bénéficie du soutien de plusieurs fédérations francophones. De nombreuses tractations ont lieu en coulisses pour savoir qui seront les six représentants africains et les négociations risquent de durer jusqu'aux derniers moments.