Icône dans le monde du sport burkinabè, Véronique Yonli, l'ex coach adjoint des Étalons Dames, a participé à la première qualification historique de la sélection nationale féminine du Burkina Faso la CAN Féminine Maroc 2022. Dans cet entretien, Véronique Yonli revient sur les deux matchs des Étalons Dames face au Burundi lors du premier tour des éliminatoires de la CAN féminine 2026, donne des conseils aux joueuses et se projete sur le match du second du Burkina Faso contre le Togo.
Comment avez-vous trouvé les Étalons Dames sur ces deux matchs face au Burundi ?
Véronique Yonli : Le football n'est pas figé. Il est évolutif ainsi que les acteurs. Les Étalons Dames, c'est une équipe jeune qui progresse et qui a un bel avenir devant elle pour ce qui concerne le football féminin sur le continent. Comme on l'a tous suivi, le match aller face au Burundi gagné 1-0, n'était pas du tout ça. À part le but sur un coup franc, on n'a pas vu nos joueuses dans leur schéma tactique que le staff technique a mis en place. Mais cela peut être expliqué par le fait que les onze professionnelles convoquées ont eu du mal à rejoindre le groupe. Du coup, elles n'ont pas pu faire le stage avec les autres. Mais après le match aller et les séances d'entraînement, on a remarqué qu'elles ont réussi à assimiler le schéma tactique. Ce qui leur a permis de montrer leur force au Burundi au match retour (Victoire 3-1).
Quand vous regardez avec un peu de recul, est-ce que vous pouvez-vous dire que le chemin est tracé et qu'on peut désormais être régulier à la CAN Féminine ?
Véronique Yonli : Oui, mais si on le veut. Il doit y avoir de la volonté derrière. Il faut travailler et le travail a déjà commencé. Les joueuses en sont conscientes, le staff technique également et quand vous regardez le championnat national féminin de première division se dérouler, vous allez constater qu'il y a vraiment de la matière. On a du potentiel.
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Qu'est-ce qu'il faut faire actuellement pour décrocher une deuxième qualification à la CAN Féminine ?
Véronique Yonli : On a besoin de rigueur et de discipline. On sait que le match du second et dernier tour des éliminatoires de la CAN Féminine 2026 c'est dans huit mois, et qu'il y a la possibilité que nous ne soyons pas en compétition en ce moment. Du coup, il va falloir travailler pour avoir des joueuses en forme en cette période. On sait tous qu'il y aura une longue trêve après la fin des matchs de la saison en cours. Elles peuvent se manager pour maintenir leur forme physique de manière individuelle. À part les regroupements, travailler pour avoir un minimum d'entretien de soi-même, ne pas se laisser aller.
Mais comment elles sauront qu'elles seront convoquées étant donné qu'elles ne seront pas en activité ?
Véronique Yonli : Je peux vous dire que, les potentielles joueuses qui seront convoquées le savent. Donc en dehors d'un staff derrière, chaque joueuse doit avoir la volonté et la motivation pour maintenir sa forme.
Qu'est-ce qui fait la différence entre le transfert d'un joueur du championnat local vers l'Europe par exemple et celui d'une joueuse ?
Véronique Yonli : Dans le football féminin, on ne peut pas envoyer une joueuse en stage par le biais de son club comme cela se fait chez les masculins où on envoie des joueurs en test. Chez les joueuses, c'est à travers l'équipe nationale. J'ai toujours dit ça aux filles d'être régulièrement en mouvement parce que la vitrine pour vous pour être vendable ou pour taper dans l'œil des recruteurs ou entraîneurs, c'est par la vitrine de l'équipe nationale. Donc, ne jouez pas pour le staff technique mais jouez d'abord pour vous-mêmes. La preuve en est que celles qui étaient au Maroc, sont restées professionnelles et ont eu des contrats. Ce qui veut dire que si on va encore à la Coupe d’Afrique des Nations Féminine de football, il y en aura encore d'autres joueuses qui auront la chance de devenir des professionnelles. C'est difficile dans le football féminin d'avoir un billet d'avion pour une fille d'aller en Europe pour aller passer un test ou un stage.
Burkina Faso vs Togo en octobre prochain, vos conseils aux joueuses ?
Véronique Yonli : Je vais demander aux filles de toujours rester concentrée parce que le Togo était à la CAN Féminine 2022. Et cette équipe a acquis de l'expérience. La preuve est qu'elle a battu Djibouti par 10-0 sur l'ensemble des deux matchs du premier tour des éliminatoires. C'est-à-dire que c'est une équipe très offensive et que la défense burkinabè doit rester concentrée. Il faut qu'elles fassent ce qu'elles ont l'habitude de faire pour se donner la chance de se qualifier pour une deuxième fois à la CAN féminine.
