A trois mois de la cérémonie d’ouverture aux Seychelles, les travaux nécessaires au Mondial de Beach Soccer n’ont pas débuté. De quoi susciter de vives inquiétudes quant à la bonne tenue de l’événement.
Désigné le 16 décembre 2022 comme pays hôte de l’édition 2025 du Mondial de beach soccer, les Seychelles avaient le temps de se préparer pour l’événement.
État, fédération, partenaires, tout semblait en bonne voie, notamment avec l’élaboration du projet prévoyant une rénovation des routes et des structures accompagnant un nouveau stade spécialement conçu pour l’occasion avec une capacité de 4 000 spectateurs.
Une enceinte qui doit d’ailleurs être démontée a posteriori pour en construire deux autres plus petites afin de perpétrer l’héritage et l’investissement de ce Mondial de beach soccer.
Aucune trace de travaux à trois mois de la cérémonie d’ouverture
Prévu dans le district de Roche Caïman, sur l’île principale de Mahé, cette enceinte devait jouxter l’ancien écrin de l’équipe nationale, le stade Populaire, toujours utilisé par des clubs ou des compétitions d’athlétisme (une piste borde la pelouse).
Or, à trois mois de la cérémonie d’ouverture, prévue le 1 mai 2025, aucune trace de travaux n’est à signaler à l’endroit prévu du nouveau stade ou de la route avoisinante. Pas de trace non plus de structure capable d’accueillir les spectateurs ou leur permettre de se restaurer. Seul un terrain vague et des éoliennes proches.
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De surcroît, l’acheminement routier a toujours été un souci et un trafic monstre se crée si quelques centaines de personnes se trouvent au stade ; notamment lors des concerts. Dans ces conditions, difficile d’imaginer une circulation fluide avec un nouveau stade d’une capacité de 4 000 spectateurs.
La FIFA déçue du manque de moyens accordé par l’Etat seychellois
En mai 2024, une cérémonie sous l’égide du président de la République, Wavel Ramkalawan, s’était tenue à Victoria avec le trophée du futur lauréat et la présence de Jaime Yarza, le directeur de la sous-division tournois de la FIFA.
Devant les caméras, chacun y allait de son bon mot pour cet événement majeur pour les Seychelles et le continent africain ; la FIFA rappelant sans cesse qu’il s’agissait du premier Mondial de beach soccer organisée en Afrique.
Toutefois, le budget accordé par l’Etat seychellois (environ 200 000 euros contre 2 792 000 euros pour l’organisation des Jeux des îles et de la jeunesse par exemple) a fortement déçu la FIFA. En coulisses, les relations sont assez fraîches, principalement pour savoir qui ajoutera une rallonge nécessaire en vue des travaux qui ne seront de toute façon pas conformes au projet vu le temps imparti ; notamment pour l’accessibilité.
Le stade doit arriver dans des containers de Dubaï
Comme rapporté par Sport News Africa en novembre, la société sud-africaine missionnée pour la construction est aussi dans l’expectative. Un attentisme qui touche aussi l’état-major de la fédération, plus préoccupé à gagner les élections de décembre dernier qu’à faire preuve de transparence sur ce qui devait être « l’apogée » du football seychellois et dont personne ne peut prédire s’il aura bien lieu en mai comme prévu.
Vu les délais, certains se demandant si le lieu prévu ne sera tout simplement pas changé. A quelques centaines de mètres en amont, quelques engins de chantier se trouvent pour refaire notamment une route bordant un autre complexe. Si le terrain sur place est encore vague, il pourrait être une solution de recours.
Officiellement, le stade doit arriver par containers de Dubaï mi-février avec des délais raccourcis au maximum ; ce qui n’est pas dans les habitudes des douanes seychelloises. La livraison est toujours prévue officiellement pour la troisième semaine d’avril, mais plein de questions restent en suspens : comment et où, par exemple, les containers vont être stockés vu que cela n’a pas été prévu ?