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Les Béninois sont-ils fans des Guépards ?

Les Guépards du Bénin ont été tenus en échec par les Guêpes du Rwanda en marge de la troisième journée des éliminatoires de la CAN 2023. Si les dernières retrouvailles entre supporters et joueurs ont été cauchemardesques, l'ambiance affichée par le douzième homme réaffirme son soutien à la sélection nationale.

Les supporters béninois lors du match contre le Rwanda au stade Général Mathieu Kérékou
Mercredi 22 mars, jour de match entre le Bénin et le Rwanda. 15h 26 sur l'esplanade extérieure du stade Général Mathieu Kérékou, une température de 26° accompagnée d'un petit vent de 9km/h ressenti. On est à moins de deux heures de la rencontre, la place est bondée de supporters. Personne ne veut se faire raconter l'événement. « Voyez-vous l'affluence aujourd'hui un jour ouvrable. La curiosité a poussé les gens à venir voir le nouveau sélectionneur, les anciens et les nouveaux joueurs et voir comment le jumelage va se faire », lance Alphonse, 37 ans dans son maillot à l'effigie du drapeau béninois. Selon ce fan, il y a toujours un engouement pour l'équipe nationale.
Veille de match, le ministère des sports a rendu gratuit l'entrée au stade sur présentation de pass à retirer dans huit lieux. Le mardi, bien que jour ouvrable, n'a pas empêché le déplacement des férus comme Evrard. «Les Béninois sont sortis massivement. Nous sommes dans un autre contexte. On a aujourd'hui un groupe intéressant avec les joueurs qui ont fait la CAN U20. Désormais Guépards, on fera l'affaire », s'enthousiasme-t-il.
Les Guépards tenus en échec 
Plus loin sur l'esplanade intérieure, une file ininterrompue de supporters s'avance vers les barricades de la police. On se bouscule pour un seul objectif, se faire une place à l'intérieur du stade. La marée jaune de supporters sous le soleil à l'entrée est engagée au côté de l'équipe. La dernière fois qu'il y a eu un monde aussi impressionnant au stade remonte au 24 mars 2019 lors de la victoire contre le Togo (2-1).
Les désormais Guépards du Bénin foulent la pelouse du stade Général Mathieu Kérékou à 16h 11 pour la traditionnelle séance d'échauffement. L'entrée est timidement ovationnée avant le coup d'envoi. Après deux minutes de jeu, Junior Olaïtan voit sa première tentative passer à côté du but rwandais, le public se met en ébullition. Contre toute attente, la formation à Gernot Rohr est cueillie à froid. Gilbert Mugisha ouvre le score pour les Amavubi (0-1, 13e). Un silence de cimetière envahit le stade. Le Bénin est mené à la pause. « La première partie laisse beaucoup d'espoir. Le Bénin a cadré 6 tirs. Si on continue sur la même longueur en seconde période, nous allons égaliser et pourquoi pas aller chercher la victoire », se rassure Audace avec une voix rock.
Le Bénin démarre la seconde partie avec les entrées de Dodo Dokou et Stéphane Sessegnon sous les applaudissements du public. Le rythme est accéléré, le rwandais opte pour la défensive et Hakim Sahabo voit rouge (61e). Gernot Rohr lance Steve Mounié son dernier espoir à la 71e de jeu. Une dizaine de minutes plus tard, l'attaquant du Stade brestois sauve l'équipe d'un nouvel échec (1-1, 82e). Le dernier quart d'heure est âprement disputé au rythme des fanfares du Conseil national des supporters du Bénin. Ces derniers vont devoir patienter pour vivre une victoire de l'équipe dans ces éliminatoires.
Les Guépards du Bénin prennent leur premier point dans les éliminatoires de la CAN 2023. Karim, maillot trempé de sueur et presque épuisé croit toujours à une qualification pour Côte d'Ivoire 2023. « Moi j'ai toujours de l'engouement pour l'équipe parce que c'est mon pays. Même avec les grandes nations de football il y a des hauts et des bas. Il faut tomber pour se relever. On a raté la CAN passée mais je suis convaincu que cette fois-ci ça va donner. C'est notre équipe nationale, je vais la supporter. Nous sommes les amazones du onze national », renchérit Claudine à la sortie du stade.
Le technicien franco-allemand réalise un nul pour sa première sur le banc des Guépards. C'est un début prometteur analyse Alphonse. « Le nouvel entraîneur a demandé trois ans. Il faut lui laisser le temps de travailler et faire confiance à la jeunesse pour relever les défis. Les dirigeants s'investissent davantage et il y a beaucoup plus de volonté affichée. On est sur une pente ascendante. Si le travail est fait les résultats vont suivre ».
Rachidi DOSSA

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